Depuis plus d’un siècle, le défilé militaire du 14 juillet se veut une tradition qui célèbre l’unité et la République française. Cette année, la fête nationale est aussi l’occasion de fêter les 80 ans de la
Libération, ainsi que l’olympisme. Exceptionnellement pour cette édition, les troupes défilent sur l’avenue Foch et non sur celle des Champs-Élysées. 4 000 femmes et hommes doivent fouler les pavés : les Sapeurs-Pompiers, les douanes, la garde républicaine, la gendarmerie, la police, l’infanterie, la cavalerie, la Marine, l’administration pénitentiaire…
Et parmi eux, des jeunes qui ont fait preuve d’un engagement citoyen fort : ce sont 9 volontaires en mission de service civique et en corps européen de solidarité. Diplomeo a rencontré Marion Joffrin et Charlyne Mallet, 24 et 18 ans, en pleins préparatifs. Les deux jeunes femmes ont été sélectionnées sur dossier et après un entretien pour se joindre à la fête. Leur service civique respectif s’est achevé le 10 mai et 6 juillet derniers.
Pourquoi vous engager en service civique ?
CHARLYNE : Je me suis tournée vers le service civique après mon SNU. Ce dispositif me permettait de réaliser une mission de service civique en troisième étape. C’était aussi un moyen de financer une partie de mes études.
MARION : Après avoir effectué mes deux années de master en alternance à Décathlon, je me suis découvert une appétence pour le relationnel. Alors, j’ai voulu approfondir cette compétence grâce au monde associatif et sportif, en tant que grande fan de sport, et ce, par le biais du service civique.
Je fais actuellement partie de l’association Sport dans la ville. Elle se charge de booster l’insertion professionnelle et sociale des jeunes issus de quartiers prioritaires, grâce à des séances gratuites de sport.
Quelle pratique du sport avez-vous ?
CHARLYNE : Je me suis essayée à beaucoup de sports différents. Je joue au volley depuis trois ans, dans l’équipe régionale 1. Je suis aussi arbitre et coach.
MARION : Je ne pratique pas un sport en particulier. J’aime toutes les disciplines. J’ai fait beaucoup de handball, de badminton et d’escalade. Au quotidien, je fais aussi du vélo et du football.
Quelles étaient vos missions principales ?
CHARLYNE : Ma mission principale consistait à développer le para volley et à communiquer dessus notamment sur les réseaux, à propos des événements ou des résultats des matchs, par exemple.
Dans ce cadre, j’ai également participé et gagné un concours citoyen à Carcassonne, grâce auquel j’ai pu acheter tout l’équipement nécessaire pour faire du para volley au club Carcassonne volley. Un des moments forts fut quand j’ai pu organiser une présentation de cette discipline avant un match de l’équipe professionnelle du club Narbonne Volley.
MARION : À Lyon, au sein de l’association Sport dans la ville, je m’attelais à l’animation des séances de sport et des ateliers gratuits pour les jeunes âgés de 6 à 25 ans. Je participais aussi à tous les événements organisés localement par l’association. La mission générale consistait à appuyer le pôle sport en cette période de forte concentration d’événements sportifs.
D’ailleurs, une des activités que j’ai le plus appréciées est l’organisation du relais de la flamme olympique à laquelle j’ai pu participer. 50 jeunes bénéficiaires de l’association ont pu être porteurs de flamme en régions Auvergne-Rhône-Alpes et Sud. J’ai aussi pu porter, à l’occasion, la torche, mais sans la flamme !
Comment qualifieriez-vous votre expérience personnelle du service civique ?
CHARLYNE : C’est une expérience très particulière. Je me suis beaucoup amusé avec les jeunes que j’encadrais. En même temps, être entouré de personnes en situation de handicap requiert un travail d’adaptabilité. Ce sont donc des heures et de l’organisation supplémentaires. Mais ça tout de même une expérience incroyable.
MARION : Mon expérience en service civique a été enrichissante. Elle complète des compétences que j’ai pu acquérir lors de mon parcours scolaire et en alternance. J’ai pu me parfaire en événementiel.
Quel effet cela vous fait-il de participer au défilé du 14 juillet ?
MARION : C’est un truc de dingue, si je peux me permettre l’écart de langage ! J’ai longtemps eu pour ambition de devenir militaire alors c’est une expérience qui me tient à cœur.
Je suis aussi très honorée de représenter le dispositif du service civique et tous ceux qui se sont engagés depuis sa création en 2010. On a un grand poids sur nos épaules, mais c’est un poids qui fait qu’on se tient bien droit ! C’est une grande fierté.
CHARLYNE : Pour ma part, c’est aussi une grande fierté et un honneur. J’aspire à devenir militaire et j’ai pu échanger avec des professionnels. J’y vois plus clair maintenant pour réaliser ce projet.
Comment se déroulent les répétitions ?
CHARLYNE : Ce n’est pas de tout repos ! On se lève très tôt, à 4 h 30 du matin pour partir une heure après et arriver aux répétitions autour de 6 h. Mais ce n’est pas tout : plusieurs activités sont organisées pour nous. On a participé à un jeu de piste, on a fait de l’escalade, on a aussi visité le musée de la Marine.
Une fois rentrées au lycée militaire de Saint-Cyr-l’École, dans lequel nous sommes logées, on croise différents militaires, de différents corps d’armée et pays. Nos journées sont donc très axées sur le sport et l’armée et c’est super cohérent avec nos parcours et ambitions !
Quels sont vos projets une fois le défilé passé ?
CHARLYNE : Cet été, je vais travailler au pélicandrome de Carcassonne : dès qu’un feu de forêt se déclare dans le sud, j’ai pour mission de remplir le bombardier d’eau. Ensuite, à la rentrée, j’intègrerai pour deux années une classe préparatoire MPSI pour, à terme, entrer dans l’armée de l’Air.
MARION : Tout de suite après, je participe bénévolement à un événement d’une semaine organisé par Sport dans la ville. On accueille 300 jeunes de 35 pays différents. En août, je compte bien profiter de l’effervescence du pays avec tous les événements sportifs organisés. Je vais notamment animer une semaine dédiée au para badminton. À la rentrée, je vais poursuivre dans l’association, en tant que salariée, à Marseille. J’ai hâte !
Dans quel état d’esprit êtes-vous pour dimanche ?
MARION : Pour ça aussi, j’ai vraiment hâte ! L’excitation se mêle au stress, mais c’est du stress positif. On sera très fières devant la tribune présidentielle !
CHARLYNE : Je pense qu’on va laisser s’échapper une petite larme. Chaque fois, pendant les répétitions déjà, quand les généraux saluent sur La Marseillaise, nous ne sommes pas loin de cette émotion.
