C’était il y a un peu plus d’un an : l’Université Gustave Eiffel lançait l’ONDES (Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le supérieur.
La semaine dernière, le groupe a publié les résultats du second volet de son étude sur la sélection à l’entrée en master. Le constat est moins alarmant que l’an dernier, notamment au niveau des discriminations de genre. Mais les inégalités de traitement liées aux origines se confirment.
Moins de sexisme, plus de racisme ?
« Cette étude évalue les effets du genre, de l’origine et de leurs croisements dans la sélection à l’entrée des formations de l’enseignement supérieur de niveau master en France. », peut-on lire dans le rapport. En février 2022, environ 2 100 masters de toutes les universités ont été testés à l’aide de demandes d’information adressées par des étudiants fictifs à des responsables de formation.
L’UGE lance un observatoire des discriminations et de l’égalité !
Si l’étude ne constate pas de différences de traitement selon le genre, les résultats indiquent que les candidats d’origine maghrébine sont davantage pénalisés dans leurs démarches. Quant au domaine d’études, même constat que l’an dernier : les masters discriminants sont les plus sélectifs, les plus attractifs et de facto, ceux qui offrent les meilleurs débouchés professionnels.
Le droit et l’éco-gestion toujours en tête des discriminations liées à l’origine
La discrimination selon l’origine apparaît de manière significative dans deux grandes disciplines : droit et économie-gestion, ainsi que les sciences, technologie, santé. « Dans ces deux domaines, l’écart est situé entre 8 et 12 points de pourcentage, ce qui correspond à des différences d’environ 15 % en termes relatifs », chiffre le rapport. Les masters discriminants ont en moyenne des capacités plus limitées. Néanmoins, il semble y avoir moins de variations selon le lieu géographique des établissements.
© Capture d’écran rapport ONDES
« Ces masters sont aussi les plus attractifs. Ils insèrent mieux leurs étudiants, que l’on considère le salaire médian, le taux d’emploi ou la part des cadres. » Les chercheurs de l’observatoire en concluent que ces discriminations contribuent à orienter ce type d’étudiants vers des masters moins intéressants en termes de perspectives professionnelles.
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À ce sujet, l’UNEF [Union nationale des étudiants de France] revendique que les candidatures sur le nouveau portail Mon Master, soient anonymes. « Cela permettrait de lutter contre la discrimination dans l’enseignement supérieur, en ayant ni le nom, le prénom ou le domicile de la personne », nous a confié Imane Ouelhadj, présidente du syndicat.