Stress, violence, harcèlement, perte de la notion du temps… Derrière leurs écrans, les jeunes souffrent de plus en plus de l’utilisation intensive des réseaux sociaux. Alors que le temps passé sur internet augmente en 2024, les 18-24 ans sont particulièrement vulnérables. C’est ce que révèle une récente étude YouGov pour la plateforme de vidéo en ligne Dailymotion.
En effet, 32 % des 18-24 déclarent ne pas se sentir bien mentalement, contre 29 % de l’ensemble de la population française, souligne ce baromètre, conduit auprès de 2 004 personnes. Un mal être attribué directement aux réseaux sociaux, par près d’un jeune interrogé sur deux (46 %). On fait le point.
L’orientation sexuelle et l’apparence physique, premières causes de harcèlement
Si les réseaux sociaux sont une fenêtre sur le monde, les rencontres et les échanges, ils sont le théâtre de violences grandissantes pour ces jeunes utilisateurs, pointe l’étude. 65 % des 18-24 ans affirment ainsi avoir déjà été confrontés à une forme de violence en ligne.
Commentaires haineux ou dégradants, messages privés de haine, harcèlement persistant, photomontage dégradant, vol de photos ou vidéos privées, diffamation… 45 % des jeunes ont été personnellement victimes de ce type de violences, soit deux fois plus que le reste de la population française.
Dans la moitié des cas, ces violences sont liées à l’orientation sexuelle de la victime (25 %) ou de son apparence physique (25 %). L’âge (18 %), les convictions politiques (16 %) et les croyances religieuses (16 %) sont aussi des sujets de violences en ligne, nous apprend encore l’enquête.
Le cyberharcèlement est un délit puni par la loi :
|
Fatigue, tristesse, anxiété : des troubles psychologiques et physiques
Le baromètre relève en outre un paradoxe : si les 18-24 ans sont davantage conscients que leurs aînés des risques liés au binge scrolling sur leur santé mentale, ils ne quittent pas leurs écrans des yeux, au contraire. 37 % d’entre eux ont augmenté leur consommation de vidéos depuis l’année dernière (contre 29 % pour le reste de la population française).
Les jeunes filles particulièrement accros aux réseaux sociaux Selon un rapport de l’OMS paru en septembre 2024, les jeunes, en particulier les filles, montrent des signes d’addiction. Une utilisation excessive des réseaux qui entraîne des conséquences graves sur la santé mentale. Malgré ces risques, l'organisme souligne les avantages d’un usage modéré, comme un meilleur soutien social et des relations plus solides. Il appelle à des actions urgentes pour promouvoir les comportements sains en ligne, renforcer les services de santé mentale et encourager les plateformes à assumer leurs responsabilités. |
Résultat : 46 % des jeunes estiment que ces canaux nuisent à leur santé mentale, 39 % ont le sentiment de perdre trop de temps sur les réseaux, et 23 % disent se sentir mal face à la quantité de haine et de harcèlement présente sur ces plateformes. Autant d’éléments qui affectent aussi le bien-être physique des jeunes. Ces derniers sont nombreux à se sentir souvent fatigués (42 %), à ressentir de l’anxiété (36 %), à avoir du mal à dormir (35 %), à être souvent tristes (29 %) ou encore à se sentir en colère ou irritable (26 %).