Le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu reprendra-t-il les grandes lignes de son prédécesseur sur l’épineuse question du budget ? Parmi les économies prévues dans le projet de loi de finance 2026 de l’ex-Premier ministre François Bayrou - qui visait une réduction des dépenses publiques de plus de 40 milliards d’euros - l’accès aux aides au logement fait partie des postes visés.
Si le locataire de Matignon reprend ce projet, cela signifierait qu’une partie des étudiants bénéficiaires des APL en seront privés. Le journal économique Les Echos avait pu consulter, en exclusivité, mi-septembre, en détail ces mesures. On fait le point sur ce qui pourrait changer.
Les étudiants étrangers et ceux issus de familles aisées dans le viseur
Le projet de budget pour 2026 de François Bayrou prévoit de restreindre le dispositif des APL en réduisant leurs critères d’éligibilité. Deux catégories d’étudiants ne seraient ainsi plus éligibles :
- Les étudiants étrangers (qui représentaient 430 000 inscrits dans l’enseignement supérieur en 2023-2024)
- Les étudiants issus de familles aisées : aujourd’hui, seuls les étudiants dont les parents paient l’impôt sur la fortune ne peuvent pas prétendre aux APL. Le nouveau texte prévoit désormais d’exclure également les étudiants rattachés aux 20% des foyers fiscaux les plus aisés en France
Ces restrictions permettraient, toujours selon Les Echos, d’économiser 300 millions d’euros. Si cette mesure est adoptée, elle pourrait avoir une incidence directe sur le pouvoir d’achat des étudiants, dans un contexte où le coût de la vie continue d’augmenter pour une population de plus en plus précarisée.
Le nouveau Premier ministre a jusqu’au 7 octobre pour soumettre un nouveau projet de loi de finance au Parlement. Ce dernier devra être convaincant face aux oppositions et aux syndicats, qui ont déjà marqué l’actualité de septembre par des mobilisations contre les politiques d’austérité et qui pourraient bien continuer.