Lycée : pourquoi tes profs font-ils grève jeudi 18 septembre ?

Jeudi 18 septembre, une vaste journée de mobilisation interprofessionnelle est prévue dans toute la France. De nombreux secteurs sont impactés, dont l’enseignement. On t’explique pourquoi tes profs pourraient être absents.
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La grogne continue de monter. Une semaine après le mouvement « Bloquons tout », auquel les syndicats étudiants avaient participé, une journée de mobilisation interprofessionnelle d’ampleur est prévue, jeudi 18 septembre, contre les « politiques d’austérité » du gouvernement. Au programme : grèves et manifestations dans de nombreux secteurs, du transport à la santé en passant par l’enseignement.

Au lycée, les profs aussi se mobilisent. Plusieurs syndicats dénoncent, dans un communiqué commun, des « choix budgétaires faits depuis 2017 à rebours des besoins de l’Éducation nationale et des services publics ». Et la présentation du budget 2026, par le désormais ex-Premier ministre François Bayrou, n’arrange rien. Au contraire : elle suscite une « grande colère », qui se ressent dans les rangs de l’enseignement public, mais aussi privé.

Le ministère de l’Éducation nationale

Premier budget de l’État en 2025

Des enseignants « au bord de l’implosion »

« Quand on appelle à la grève, c’est que ça va vraiment mal », commente Véronique Cotrelle, présidente du Snec-CFTC, en conférence de presse ce mardi 16 septembre. Le second syndicat de l’enseignement privé privilégie habituellement le dialogue à la grève. Mais dans un « contexte national dégradé, marqué par une instabilité politique, une fatigue du monde du travail et des perspectives économiques difficiles, les enseignants sont au bord de l’implosion », alerte la représentante syndicale.

Dans ce climat morose, les récentes annonces budgétaires de l’Exécutif enfoncent le clou. « Le dialogue social est en panne », déplore Véronique Cotrelle, qui regrette que les réformes successives de l’enseignement ces dernières années ne soient jamais évaluées. Résultat : les conditions de travail des enseignants dans le privé sont toujours plus dégradées, selon le Snec-CFTC. Parmi les revendications, le syndicat dénonce :

  • Une baisse du pouvoir d’achat et des salaires en berne : « en 30 ans, on est passés de 2,3 fois le SMIC à 1,2 fois le SMIC au moment de l’embauche », rappelle Véronique Cotrelle, qui souligne que les profs du privé, qui sont agents publics et non des fonctionnaires comme le sont ceux du public, sont toujours en attente d’une revalorisation de leurs salaires de 10 %, comme l’avait promis Emmanuel Macron en 2017.
  • Un équilibre vie professionnelle - vie personnelle toujours plus difficile à maintenir : les profs continuent de s’impliquer pour maintenir à flot le système éducatif malgré les lacunes de l’État, au risque d’empiéter sur leur vie privée.
  • Un épuisement des enseignants en lien avec leurs nombreuses « missions invisibles » (gestion administrative, remplacement des collègues…), le nombre d’élèves par classe trop important, l’absence de soutien de la hiérarchie…
  • Un départ à la retraite repoussé à 64 ans depuis la réforme de 2023, date à laquelle « les demandes d’aménagement de fin de carrière se sont amplifiées », souligne le Snec-CFTC, les professeurs en fin de carrière cherchant à partir plus tôt.

« Toutes ces problématiques aggravent les conditions de travail », insiste Véronique Cotrelle, qui alerte sur une crise du recrutement dans l’enseignement privé. Alors que ce phénomène était jusqu’alors réservé à l’enseignement public, cette rentrée 2025 est marquée, selon le Snec-CFTC, par un manque de profs dans le privé, et les reconversions professionnelles se multiplient, chez les jeunes profs comme chez ceux en fin de carrière.

Pour le moment, « les profs et les établissements essaient d’amortir toutes ces difficultés pour faire en sorte que l’offre scolaire des élèves ne soit pas impactée », explique Véronique Cotrelle. Un « sacrifice » que résume tristement le président de la CFTC, Cyril Chabanier : « pour que les élèves aillent bien, les profs vont de moins en moins bien ». 

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