“Quand on aime quelque chose, il faut se donner les moyens.” Lorick est étudiant en troisième année de bachelor marketing, communication et événementiel dans le sport à PPA Sport Reims. Alors qu’il a trouvé son école par hasard lors d’une journée forum, Lorick semble conquis. L’établissement rassemble tout ce qu’il recherche : des cours pratiques, du sport et, mieux encore, la possibilité de pratiquer sa discipline sportive préférée quand il le souhaite.
Celle-ci n’est autre que la boccia. “Une espèce de pétanque paralympique qui se joue en intérieur, avec des boules de cuir”, nous explique le jeune homme. Entre ses cours, son alternance et son activité sportive, Lorick a un programme très chargé. Toutefois, il l’affirme fièrement : “Ce n’est pas parce qu’on est en situation de handicap qu’on ne peut pas réussir et s’intégrer socialement, au contraire.”
Une formation qui permet de combiner études et passion
Toujours à la recherche d’une alternance quelques semaines avant le début de sa formation, Lorick a une idée qui va changer la suite de sa scolarité : il se tourne vers son propre club de handisport pour obtenir un contrat. “Mon coach recherchait quelqu’un qui fait exactement ce que je fais en cours en termes de communication, d’événementiel et de marketing”, explique Lorick.
Aujourd’hui, le jeune homme occupe donc le poste de responsable de projet et événementiel en alternance. “J’organise des événements, des rencontres avec des partenaires et des sponsors, puis je m’occupe de la comptabilité de l'association notamment”, explique l’étudiant. “Ce qui est vraiment intéressant, c’est que j'apprends en cours et j'exécute directement en entreprise”, précise-t-il. L’équilibre parfait, selon lui.
Pour Lorick, une formation dans le domaine du sport était indispensable. Billard, pelote basque, fléchettes, football et boccia évidemment : le rethélois s’intéresse à toutes les disciplines. Rien d’étonnant, quand on sait que le sport fait partie de sa vie depuis tout petit. “Mon père et mes deux grands-pères sont dans le club de foot de mon village depuis toujours”, raconte le jeune homme. “J'ai assisté à de nombreux matchs et j'étais présent à chaque assemblée générale”, se souvient-il.
Il semblait donc primordial que le cursus choisi soit en parfaite adéquation avec cette passion. “En plus d’avoir des cours qui m’intéressent à PPA, j’ai la chance d’être tombé sur des personnes bienveillantes”, témoigne Lorick. “Dès que j’ai besoin de quoique ce soit, ne serait-ce que pour déballer mes affaires ou me déplacer, il y a toujours quelqu’un de disponible pour m’aider”, ajoute-t-il. Est-ce qu’il perçoit son handicap comme un frein ? Absolument pas ! “On aime tous le sport, on a tous les mêmes capacités et personne ne fait de différence entre un autre élève et moi”, confie le sportif.
La boccia au coeur de la vie personnelle et professionnelle
Lorick débute la boccia en 2015. “J’ai commencé avec du matériel qu’on fabriquait nous-même”, mentionne l’étudiant. N’ayant pas assez de force dans les bras en raison de son handicap moteur, Lorick dispose d’une rampe. Cette rampe, c’est son père qui l’a conçue à ses débuts. “Je l’utilise pour jeter les balles, comme à la pétanque classique. Je place la balle en haut de la rampe et elle descend pour aller sur le terrain”, détaille-t-il.Aujourd’hui, il dispose d’une rampe fabriquée par les meilleurs pays dans cette discipline : le Portugal et la Corée du Sud.
La boccia occupe une grande partie du temps de Lorick. 8 à 10 heures par semaine, qu’il couple parfaitement à ses cours et à son job de chef de projet. Du temps libre ? Oui, mais pas tellement. Le sportif a déjà réalisé une cinquantaine de compétitions. Parmi elles : le Championnat de France. “J’ai aussi été sacré vice-champion du monde de boccia en double au Portugal en 2023”, affirme-t-il fièrement. Et ce n’est pas fini. Lorick prépare déjà le prochain championnat qui aura lieu en mars 2025. “J’ai du renouvellement de matériel à faire, mais avant il faut que je trouve des sponsors et des partenaires car le matériel est très coûteux”, explique-t-il.
Côté pro, l’alternant parvient à faire d’une pierre deux coups et aimerait rester sur le même type de poste plus tard : “Travailler dans un handiclub, dans le domaine de la communication, de l’événementiel et du marketing est l’idéal, car je connais le métier et je pourrai continuer dans un secteur qui m'épanouit”, révèle-t-il.
Son secret ? “Ne jamais hésiter, faire ce qui nous plaît et se lancer à fond dans le sport, qui est un excellent moyen de faire du lien social.” Parmi ses rêves les plus fous ? Se rendre à Los Angeles en 2028 à l’occasion des jeux paralympiques !