Inutile d’intensifier l’ire des jeunes Français. C’est pourquoi l’Élysée renonce à rendre le SNU (Service National Universel) obligatoire, pour le moment. En effet, le président de la République Emmanuel Macron n’aurait pas encore pris sa décision finale.
Pour rappel, le projet concernerait d’abord six départements français (le Finistère, la Dordogne, le Var, le Cher, les Hautes-Alpes et les Vosges), avant de se déployer sur tout le territoire.
Une décision prise en pleine crise sociale et politique
Alors que le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye avait annoncé début mars vouloir rendre le SNU obligatoire dès 2024, cette volonté est aujourd’hui écartée. Face à des mobilisations de plus en plus fortes de la jeunesse française, l’exécutif s’est vu contraint de reculer dans sa décision, selon le journal l’Opinion.
Pour le moment, le SNU ne sera donc pas rendu obligatoire pour les jeunes de 16 ans. Une première victoire pour les associations étudiantes et lycéennes engagées contre ce projet et qui ne sont pas prêtes de baisser les bras face au gouvernement et à la répression. Elles comptent bien poursuivre leurs mouvements de grève.
Les députés de gauche, notamment de la France insoumise, comme Louis Boyard, se sont réjouis de cette nouvelle. Ce dernier soutient régulièrement les jeunes à se mobiliser.
Les jeunes sont dans la rue. Vous les faites craquer.Le même jour, ils renoncent au SNU obligatoire et augmentent les bourses de 37 €.On va pas s’arrêter là.Aucun jeune ne doit avoir à travailler pendant ses études et retrait de la réforme des retraites.#IlsVontCraquerpic.twitter.com/RRrxcPb7lD
— Louis Boyard (@LouisBoyard) March 29, 2023
Le SNU généralisé coûterait 2 milliards d’euros par an
Deux semaines en internat obligatoire, port d’un uniforme, missions d’intérêt général… Le SNU, actuellement effectué sur la base du volontariat, représente un coût, et pas des moindres.
Si aujourd’hui il concerne plusieurs milliers de volontaires (32 000 en 2022), sa généralisation toucherait 800 000 jeunes Français chaque année. Le budget accordé à ces séjours de cohésion pourrait alors atteindre deux milliards d’euros par an, dont une partie à la charge du ministère des Armées. Cette somme, pour le moins élevée, a engendré l’indignation de plusieurs syndicats, dont la Voix Lycéenne, qui dénoncent le coût de ce dispositif et exposent le manque de moyen dans l’éducation.
Hormis les contraintes budgétaires, rendre le SNU obligatoire semble presque impossible pour des raisons de logistique, selon ses opposants. Pourtant, la décision du ministère de l’Éducation nationale n’est pas définitive et la volonté de rendre le programme obligatoire pourrait être de nouveau à l’ordre du jour.
Cette journée a également été marquée par l’annonce de la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, au sujet des bourses sur critères sociaux, qui seront revalorisées à hauteur de 37 euros par mois à compter de la rentrée 2023.
Au moment même où la mobilisation des jeunes s’intensifie, le gouvernement annonce la revalorisation des bourses étudiantes et renoncer au SNU obligatoire. Le mouvement de la jeunesse fait reculer le gouvernement. On continue ! #MacronVaCraquerpic.twitter.com/61SMnLHmAq
— La France insoumise (@FranceInsoumise) March 29, 2023