La mobilisation bat son plein. Alors que les étudiants occupent leurs lieux d’études depuis quelques jours en soutien à la cause palestinienne, les manifestations se poursuivent. Après Sciences Po Paris la semaine dernière, l’université de la Sorbonne a été bloquée hier. Des interventions policières ont eu lieu et ces derniers ont été délogés.
Sciences Po : le conflit israélo-palestinien fracture le monde estudiantin
Ce mardi 30 avril, la mobilisation s’étend aux instituts d’études politiques en région. Après l'université Jean Monnet de Saint-Étienne hier, tôt ce matin, les établissements de Poitiers, Rennes ou encore Strasbourg ont été bloqués par certains étudiants. Les syndicats étudiants appellent à des mobilisations pour protester contre le conflit entre Israël et la Palestine.
Après Sciences Po, la Sorbonne et Saint Étienne c’est au tour de Sciences Po Strasbourg et de Sciences Po Rennes d’être bloquées ce matin. Pour la paix et un cessez-le-feu immédiat et permanent, les étudiant•es se mobilisent ! ✊ pic.twitter.com/EKVz8H7vgA
– L’Union Étudiante (@unionetudiante_) April 30, 2024
Les syndicats étudiants appellent à intensifier les mobilisations
Avec l’occupation des établissements d’enseignement supérieur parisiens, les syndicats étudiants appellent à des actions en soutien à la Palestine, partout en France. L’Union étudiante indique dans un communiqué que « ces derniers jours ont marqué un tournant autoritaire glaçant dans notre pays », avant d’ajouter que le gouvernement « se félicite de l’envoi de CRS sur des étudiants pacifistes occupant leur université ».
De son côté, l’UNEF ajoute que « les lieux d’étudessont des lieux de débat et d’émancipation, qui doivent permettre aux jeunes de porter un regard critique sur le monde qui les entoure, la seule réponse que nous a apportée le gouvernement reste la censure et la répression ». Le syndicat étudiant encourage ainsi « la jeunesse à se mobiliser et à se saisir de ses lieux d’études sous toutes les formes », afin de dénoncer « les tentatives de musellement » ainsi que « la censure du débat » dans les établissements.
Le délégué général de l’UNEF, Arthur Sabatier, était l’invité de RTL hier soir. Pour lui, les mobilisations vont se poursuivre, notamment ce mercredi 1er mai, le jour de la fête du Travail, « une date unitaire », selon lui. Le jeune homme a martelé que « ce n’est pas le milieu étudiant qui se radicalise, mais le gouvernement et la police ». Il poursuit : « L’histoire du milieu étudiant, c’est aussi de manifester pour des causes internationales ». Ce dernier donne pour exemple la mobilisation de son syndicat pour la paix en Algérie dans les années 1960.
Mobilisation d’étudiants pour Gaza : « Pour nous, ce n’est pas le milieu étudiant qui se radicalise, mais le gouvernement et la police » @ArthurSabatier3, délégué général du syndicat étudiant @UNEF, est au micro de @JSellier, @gaelgiordana et @CyprienCini dans #RTLBonsoir ! pic.twitter.com/VUhjG66oov
– RTL France (@RTLFrance) April 29, 2024
Les subventions de l’État de Sciences Po ne seront pas coupées, selon Sylvie Retailleau
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, était l’invitée des 4V sur France 2, ce matin. Elle s’est notamment exprimée sur les manifestations étudiantes qui prolifèrent depuis plusieurs jours, à Paris puis aujourd’hui, en région. Pour elle, les universités « doivent rester un lieu de débat, un débat concerté, pas un blocage », a-t-elle affirmé.
Sylvie Retailleau a ensuite été interrogée sur la suspension des subventions de Sciences Po Paris, annoncée par la présidente (Les Républicains) de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse. Cette dernière a annoncé de couper les financements de l’établissement parisien « tant que la sérénité et la sécurité ne seront pas rétablies dans l’école ».
Sur ce sujet, la ministre a assuré que « l’État ne coupera pas ses subventions à Sciences Po ». Elle ajoute : « Il faut remettre dans le contexte : les financements donnés par la Région à Sciences Po, c’est de l’ordre d’un million d’euros sur le contrat plan Etat-région », tandis que de son côté, l’État finance à hauteur de « 75 millions d’euros » l’établissement parisien.