L’Exécutif maintient son cap et clarifie sa copie dans sa recherche d’économie pour le budget 2026. Dans un contexte budgétaire tendu, le nouveau gouvernement formé par Sébastien Lecornu, propose un « recentrage du dispositif d’Aide personnalisée au logement (APL) pour les étudiants internationaux ».
En clair : « à partir du 1er juillet 2026, les étudiants internationaux extra-communautaires non-boursiers ne seront plus éligibles à l’APL », précise un communiqué officiel, publié ce mercredi 29 octobre. Une mesure déjà évoquée mi-octobre, qui avait suscité une levée de boucliers du côté des oppositions et des syndicats, qui sera débattue au Parlement dans les jours à venir, afin de voter le Projet de loi de finance pour l’année prochaine.
Une mesure « ciblée »
Sur les 3 millions d’étudiants en France, 3 % des étudiants seront concernés, selon le gouvernement. Cela représente donc 90 000 personnes. Le but ? « Mieux flécher les moyens vers les publics réellement fragiles », justifie le communiqué. « Les étudiants boursiers, quelle que soit leur nationalité, ainsi que l’ensemble des étudiants originaires de l’Union européenne, resteront pleinement éligibles à l’APL », souligne-t-il.
Un moyen, selon le gouvernement, de « préserver notre capacité à accueillir dignement les étudiants internationaux en situation de précarité ». Cela n’empêchera pas les étudiants extra-communautaires non-boursiers de bénéficier des dispositifs d’accompagnement proposés par les Crous, et notamment l’accès au parc de logements sociaux, ajoute encore le communiqué.
Les syndicats dénoncent une « préférence nationale dans l’accès aux APL »
Cette mesure, évoquée mi-octobre en Conseil des ministres, provoque une levée de boucliers forte de la part des oppositions. À l’image de l’Union étudiante, qui estime qu’elle toucherait plutôt 300 000 étudiants étrangers extra-communautaires, et qui prédit une catastrophe sociale pour « des milliers d’étudiants qui peinent déjà à joindre les deux bouts ».
Le syndicat dénonçait, le 24 octobre, dans un communiqué publié sur X, des « arguments sournois » de la part du gouvernement. « Il est expliqué dans le PLF que le statut de non-boursier serait synonyme de non précaire. Or, les chiffres du CNOUS démontrent l’inverse : 62 % des étudiants bénéficiaires des aides d’urgence du service public des CROUS sont étrangers », détaille l’organisation. Avec plusieurs autres associations étudiantes, elle dénonce une « préférence nationale dans l’accès aux APL » et appelle les parlementaires à « prendre leurs responsabilités » pour faire retirer cette mesure du PLF 2026.






