Ce mardi 21 octobre, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse annonce l’ouverture de plus de 2 800 concours enseignants pour 2026. Il s’agit de la première session de recrutement organisée dans le cadre de la réforme de la formation et du recrutement des futurs professeurs.
Pour rappel, cette réforme introduit une nouveauté majeure : les étudiants pourront désormais passer le concours dès la fin de la troisième année de licence (L3), et non plus seulement à la fin de la deuxième année de master (M2).
Une hausse notable du nombre de postes pour le concours…
Ainsi, dès la rentrée prochaine, 28 305 postes seront proposés l’année prochaine, soit 6700 de plus que lors de la session 2025 du recrutement des enseignants. Dans le premier degré, le concours externe du CRPE (Concours de recrutement du professeur des écoles), comptera 11 600 postes, répartis entre 6 600 en fin de M2 et 8 000 en fin de L3.
Quant au concours du CAPES pour le second degré (professeur en collège et lycée), 16 705 postes seront ouverts aux concours internes et externes, dont 8 700 pour les étudiants en fin de master MEEF et 8 000 pour ceux inscrits en L3.
Cette hausse du nombre de postes s’inscrit dans le cadre du budget 2026 de l’Éducation nationale, qui prévoit un gain de 5 440 postes par rapport à la session 2025. L’objectif du gouvernement ? Renforcer l’attractivité du métier d’enseignant et préparer la transition vers le nouveau système de formation.
…mais un budget 2026 marqué par les suppressions d’emplois
En parallèle, le projet de budget 2026 du gouvernement de Sébastien Lecornu prévoit des suppressions nettes de postes dans l’Éducation nationale. Malgré les concours ouverts, 4 018 emplois d’enseignants seront potentiellement supprimés, avec au total :
- 1 365 dans le second degré public
- 1 645 dans le second degré public et privé confondus
- soit plus de 4 000 postes en tout, dans le premier et le second degré.
Pour sa première apparition médiatique depuis sa nomination, le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, a déclaré sur France inter que la situation de l’école était “extrêmement inquiétante”.
Une période transitoire sous surveillance
Les syndicats enseignants expriment leurs inquiétudes sur la contradiction entre postes ouverts et contrats supprimés. Le Snes-Fsu, principale organisation du second degré, estime que les 7 938 créations d’emploi annoncées sont « liées à la période transitoire », pendant laquelle les deux concours vont co-exister.
« Dans deux ans, avec l’extinction du concours en fin de M2, les emplois de stagiaires liés à ce concours vont disparaître », prévient le syndicat, dans un communiqué, qui redoute une baisse du nombre de postes une fois que la réforme sera pleinement entrée en vigueur.
Pour le Snuipp-FSU, syndicat des professeurs des écoles, les craintes portent sur les conditions d’accès au métier d’enseignant. Selon l’organisation, le manque de transparence sur la répartition des postes et le statut des lauréats en L3 « laisse planer de fortes incertitudes », indique le syndicat du premier degré, auprès d’AEF Info.
Tandis que l’ouverture des concours dès la fin de licence vise à diversifier les profils et élargir le vivier de candidats, elle soulève plusieurs interrogations, notamment sur la qualité de la formation et le statut des futurs enseignants.
Pour les syndicats, la question n’est plus seulement celle des enseignants mais celle de la pérennité des moyens humains accordés à l’école. « Nos organisations refusent des suppressions d’emplois prétendument légitimées par la baisse démographique », poursuit le Snes-FSU. « La boussole de toute politique éducative ne doit pas être la logique comptable, mais bien humaine et éducative. Elles exigent la création de tous les postes nécessaires dans nos métiers ».