Études de santé : 3 étudiants sur 5 échouent en première année

Le ministère de l’Enseignement supérieur vient de publier les chiffres de réussite des étudiants en études de santé. Des chiffres qui tombent à pic pour aider à faire son choix sur Parcoursup. Premier constat : en PASS, comme en L.AS, le taux de passage en deuxième année se maintient. Mais en creusant les chiffres, d’importantes inégalités apparaissent selon les formations choisies, mais aussi selon l’origine des candidats.

Avec un taux de réussite à seulement 40% en un ou deux ans, viser la bonne filière, la bonne option ou la bonne majeure peut clairement faire la différence. Diplomeo fait le point sur ces données.

Un système à deux vitesses qui défavorise certains étudiants

Depuis 2020, la PACES a laissé place à un double-système d’accès aux études de santé. Au sein du Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS), 80% des cours tournent autour de la médecine (avec une mineure dans un autre domaine) tandis qu’en Licence Accès Santé (L.AS), il s’agit d’une mineure qui n’occupe que 20% de l’emploi du temps.

Par conséquent, le taux de réussite reste inégal entre les deux formations. Si 47,5% des étudiants de PASS sont admis en cycle de médecine en un ou deux ans, seulement 25,7% des élèves de L.AS atteignent cet exploit. Une dynamique qui est également perçue une fois entrés en filière MMOPK (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie - deuxième année).

PASS et L.AS : de nombreuses inégalités selon les profils

La formation de provenance n’est pas le seul biais qui impacte le passage en deuxième année. Ceux qui sont issus d'un milieu défavorisé ont 2 fois moins de chance d’atteindre la 2e année que ceux qui proviennent d’un environnement très aisé. Un phénomène d’autant plus important si on se concentre uniquement sur le taux de réussite en un an.

Sans surprise, ceux qui vivent dans un milieu plus favorisé partent avec une longueur d’avance : meilleures conditions pour travailler, moyens financiers pour payer des prépas privées qui facilitent la réussite en première année, etc. En L.AS, le taux de passage en filière MMOPK en un an des étudiants issus d’environnements défavorisés avoisine les 7%.

Autre donnée qui interpelle : les élèves qui n’ont pas obtenu de mention au baccalauréat doivent se préparer à vivre une année difficile. Leur taux de réussite en un ou deux ans n’est que de 3,6%, contre 77% pour ceux qui ont eu la mention très bien.

L.AS : quelles disciplines optimisent le passage en 2e année ?

En L.AS, les cours de santé ne représentent que 20 % du programme. Autrement dit, c'est la majeure qui fait la différence pour acquérir les bases solides nécessaires au passage en deuxième année. Et bonne nouvelle : les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur sont formels, certains parcours offrent un vrai coup de pouce pour décrocher sa place en MMOPK.

Contrairement aux idées reçues, les filières scientifiques ne sont pas les seules à affûter l’esprit des étudiants : sciences humaines et sociales, lettres… D’autres cursus s’imposent comme un tremplin formidable pour la 2e année de médecine. Toutefois, la filière sciences de la vie, de la terre et de l’univers s’impose comme étant incontournable pour optimiser ses chances d’intégrer la 2e année des études de santé.

Aujourd’hui, la difficulté de cette filière entraîne un déficit de vocation. Le nombre d’étudiants en PASS et L.AS baisse d’année en année : -27% entre 2020 et 2022.