Le harcèlement. Un phénomène qui prend de l’ampleur. Au travail, à l’école ou à l’université, il est bel et bien présent et de plus en plus de personnes en sont victimes. Une conduite abusive qui s’observe notamment chez les jeunes entre 15 et 20 ans. À l’heure actuelle, le harcèlement touche un million de jeunes par an, annonçait le Président de la République Emmanuel Macron, sur son compte TikTok, la veille de la rentrée scolaire.
Toutefois, les violences à l’école ont tendance à être passées sous silence. En effet, selon une enquête menée par Apprentis d’Auteuil, en partenariat avec OpinionWay, 1 jeune sur 5 ne parle pas des violences subies, ni même avec leurs proches. Alors que 78% des parents pensent que leurs enfants se confient à eux, seulement 54% le font réellement.
- 79% de garçons
- 43% de filles
Pourtant, 77% des jeunes déclarent avoir subi des violences à l’école et 29% ne s’y sentent pas en sécurité. Un chiffre inquiétant pour un phénomène qui passe souvent inaperçu et dont les solutions de prévention semblent encore insuffisantes.
Des violences pour tous les goûts et en plein essor
Verbales, psychologiques, physiques, sexuelles… Les violences existent sous toutes les formes et sont toutes plus ou moins pratiquées chez les jeunes entre 15 et 20 ans.
Selon les chiffres de l’enquête :
- 64% des jeunes ont déjà subi des violences verbales (insultes, moqueries, etc.)
- 44% du harcèlement psychologique (sexisme, racisme, etc.)
- 38% des violences physiques (bagarres, vols, etc.)
- 15% déclarent avoir subi des coups
- 14% du harcèlement sexuel ou violences sexuelles
Des chiffres qui font froid dans le dos et qui, au fil des années, ne cessent de croître. À titre comparatif, plus d’un parent sur trois déclare avoir subi des violences durant leur parcours scolaire il y a une vingtaine d’années, contre près de 8 jeunes sur 10 aujourd’hui.
Selon les 15-20 ans, ces agressions ont majoritairement lieu au collège (71%). Mais, la violence n’a pas d’âge. 3 jeunes sur 10 déclarent en avoir été victimes dès la maternelle et l’école primaire. Plus grave encore, on apprend que 6% sont déjà passés par là avant l’âge de 6 ans.
Internet : le meilleur allié du harcèlement ?
Du harcèlement à l’école, mais pas que. Avec le déploiement constant des nouvelles technologies, comment ne réserver les violences qu’à la rue ? Avec internet, ces dernières s’invitent aussi chez nous, notamment par le biais des réseaux sociaux. D’ailleurs, 83% des jeunes interrogés pensent que les médias sociaux contribuent à renforcer le harcèlement.
Et les conséquences sont sans appel : 8 jeunes sur 10 estiment que les violences représentent des expériences traumatisantes. Selon eux, elles mènent également à une perte de confiance en soi (46%), accentuent le décrochage scolaire (27%) et ont un impact négatif sur la santé mentale et physique (22%).
Pourtant, même si près de 2 jeunes sur 3 affirment avoir déjà été témoins de violences, ce phénomène et les mesures pour en venir à bout restent très peu véhiculés. L’indifférence face aux agressions étant l’une des principales problématiques, puisque 69% des victimes déclarent que les témoins restent passifs, 65% qu’ils ont ri ou souri et 38% qu’ils les encouragent.
Les questions autour du harcèlement sont donc multiples, mais la lutte contre les violences à l’école demeure comme une priorité dans le système éducatif.
* L’enquête a été réalisée en août 2022 auprès d’un échantillon représentatif de plus de 1 000 jeunes français âgés de 15 à 20 ans ainsi que de 1000 parents
