Que ce soit en stage, en alternance ou dans ton premier CDI, tu te rendras compte que tu n’auras peut-être pas assez de congés payés pour te permettre de profiter d’un repos bien mérité. Mais c’était sans compter sur le TTR : le Temps de Trajet Responsable. À quoi ça ressemble ? Qui peut en profiter ? On fait le point.
TTR : un congé qui récompense les employés écolo
Si l’écologie et le développement durable font partie de tes valeurs, le TTR est fait pour toi ! Il vise à accorder un, deux ou trois jours supplémentaires à tous ceux qui choisissent des mobilités douces pour se rendre sur leurs lieux de vacances. Ces congés sont bien évidemment payés par l’employeur et permettent aussi de compenser la durée du trajet qui est généralement plus longue en train qu’en avion, par exemple.
Attention ! Tous les voyages ne permettent pas forcément de profiter des Temps de Trajet Responsable. Chez Ubiq, une des premières entreprises à avoir déployé les TTR, les collaborateurs doivent fournir un justificatif et réaliser un trajet de plus de 6 heures.
L’avantage de ce dispositif est qu’il permet de ne pas perdre de congé à cause du voyage. Rien de plus frustrant que de perdre deux jours de vacances dans le train, non ? Autre atout : ils sont généralement fractionnables, ce qui signifie que tu peux ne poser qu’une demi-journée en TTR. C’est idéal pour tes week-ends de trois jours !
Une méthode de greenwashing ?
Interrogée par TF1, l’entreprise Ubiq a indiqué que les TTR avaient été mis en place pour répondre à une demande des employés. Toutefois, ce dispositif ne doit pas éloigner les entreprises d’autres mesures plus efficaces pour lutter contre le dérèglement climatique. Cela passe par des éléments plus structurants comme le choix de fournisseurs plus durables ou l’utilisation de sources d’énergies vertes pour le fonctionnement d’usines, par exemple.
Depuis le 1er janvier 2024, une nouvelle directive européenne est entrée en vigueur pour les grands groupes et PME cotés en bourse : la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Elle les oblige à réaliser un reporting dit extra-financier. En résumé, l’entreprise dans laquelle tu fais ton stage peut être dans l’obligation de fournir un état détaillé de son bilan carbone et des mesures mises en place pour baisser son impact environnemental.
La directive CSRD encourage la mise en place de dispositifs comme les TTR et les valorise comme des initiatives vertes. Mais ce type de congé n’a pas de réel effet sur l’impact écologique d’une entreprise, puisqu’elle ne vise qu’à réduire le bilan carbone des salariés eux-mêmes. Il ne faudrait donc pas que les grands groupes se saisissent des Temps de Trajet Responsable comme outil de greenwashing.
Aujourd’hui, 100 entreprises sont responsables de 70% des émissions des gaz à effet de serre, d’après les informations relayées par le média Bon Pote. Il est bon de rappeler que ces émissions sont dues à l’activité des organisations elles-mêmes et non de leurs salariés.