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Elle plaque tout pour faire le tour de l’Amérique du Sud en sac à dos

Solène Dony, une jeune diplômée de Kedge Business School, a décidé de tout plaquer pour faire le tour de l’Amérique du Sud en sac à dos. Interview.
Mis à jour le / Publié en février 2017
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Au calme.

Tout plaquer et partir loin, très loin. Qui n’en a jamais rêvé ? Solène Dony, elle, n’en a pas seulement rêvé. Elle l’a fait. Cette jeune diplômée de Kedge Business School, après trois années d’expérience dans le prêt-à-porter, a décidé de faire le tour de l’Amérique du Sud en sac à dos avec son copain. En plein milieu de son périple, elle nous raconte son voyage extraordinaire.

L’Amérique du Sud en sac à dos

Après l’obtention de ton diplôme à Kedge Business School, tu décides de t’installer à Paris pour travailler dans le prêt-à-porter. Puis finalement, très vite, tu plaques tout pour partir faire le tour de l’Amérique du Sud en sac à dos avec ton petit ami. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

Très vite, très vite, pas tant que ça. Ce n’est pas une décision que j’ai prise du jour au lendemain. Bien que nous évoquions souvent l’idée de partir voyager avec mon copain, nous souhaitions tous les deux attendre d’avoir une expérience professionnelle significative sur le CV.

« J'en ai passé du temps à rêver devant les blogs de voyage »

C’est donc après trois années d’expérience dans la même entreprise que j’ai sauté le pas. Il faut dire que plusieurs facteurs m’ont poussée à prendre cette décision. Tout d’abord, le timing professionnel. Trois ans dans une même entreprise après le diplôme, c’est une bonne expérience et c’est souvent le moment où l’on cherche à évoluer en interne ou à voir ce qu’il se passe ailleurs pour enrichir son CV.

C’était donc l’heure du changement. Ensuite, le timing personnel. J’ai 27 ans, je suis jeune, en bonne santé et je n’ai pas encore d’enfant, autrement dit, c’était le moment propice pour voyager. Enfin, l’envie d’évasion. J’en ai passé du temps à rêver devant des blogs de voyage, des pages Facebook de tour de mondistes ou encore des reportages télévisés sur la Patagonie. Et je me suis dit, pourquoi pas moi ?

Quel est l’objectif de ce voyage  ?

D’abord de s’enrichir sur le plan humain en partant à la découverte de la culture sud-américaine et en échangeant un maximum avec les locaux que ce soit via des petites missions de volontariat ou même l’auto-stop. Puis d’apprendre à se connaître encore plus pour mieux réfléchir à demain et se construire un bel avenir.

« Le voyage nous sort de notre zone de confort et nous met à rude épreuve »

Le voyage nous sort de notre zone de confort et nous met à rude épreuve. Durant les situations difficiles, on a tendance à réaliser qui on est vraiment et ce que l’on veut ou ce que l’on ne veut pas. Enfin, l’objectif qui nous tenait le plus à cœur était de partager cette aventure avec notre entourage et vous via la création d’un site internet, la rédaction d’articles, la photo, la réalisation de petits films et le développement sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Vimeo).

Notre petite entreprise était alors née ! On apprend beaucoup sur le digital, mais pas que. On apprend à travailler à deux et donc sur soi de manière générale. Parfois c’en est troublant. Nous avons réalisé que nous étions très complémentaires avec Marc. Quand lui est très bon pour se lancer dans le premier jet d’un article ou d’une vidéo, synthétiser les idées ou encore nous développer sur les réseaux sociaux, moi j’interviens par la suite pour la rédaction finale des articles, la sélection des photos et le montage vidéo en veillant à ce que notre contenu soit toujours meilleur.

J’ai réalisé que j’étais très minutieuse et que je pouvais passer un temps fou sur des détails. Par exemple, je peux rester des heures et des heures non-stop devant mon écran pour réaliser une vidéo de 4 minutes sans jamais m’arrêter en cherchant toujours la perfection. Heureusement que Marc est là pour me dire stop parfois sinon je ne profiterais même pas du voyage (rires).

Solène Dony fait du stop en Amérique du Sud

Une préparation minutieuse

Quels ont été les préparatifs avant de partir ?

Nombreux ont été les préparatifs. Nous avons mis à peu près 10 mois à nous préparer sur les points suivants :

  • Voyage : réfléchir à l’itinéraire, lire des blogs de voyage, acheter les bons guides, réaliser notre budget et choisir nos billets d’avion
  • Logement : poser notre préavis, préparer le déménagement, regrouper toutes nos affaires au même endroit, et transférer le courrier chez nos parents (retour en enfance)
  • Santé : faire le bilan chez tous nos médecins, les vaccins nécessaires, constituer notre trousse à pharmacie et souscrire à une assurance pour voyageurs. Nous maintenir en forme physique, car il y a un sac à dos de plus de 12 kg à porter !
  • Matériel : acheter notre sac à dos et tout ce qui va dedans pour neuf mois de voyage en profitant des soldes
  • Administratif : changer de banque pour éviter un maximum de frais bancaires à l’étranger, changer de forfait téléphonique, arrêter nos abonnements inutiles pendant notre absence (Spotify, etc.), faire notre permis international, scanner tous nos papiers administratifs et les mettre à disposition sur un cloud, faire une procuration pour les élections 2017, etc.
  • Blog : créer notre site internet, notre logo, notre page Facebook, notre compte Instagram et Vimeo tous dédiés à notre aventure.
  • Famille et Amis : annoncer notre départ à tous, faire le tour des familles et surtout, le plus important, organiser notre fête de départ !

Bref, vous l’aurez compris, la charge de travail n’est pas négligeable et demande donc un minimum d’organisation. En ce qui nous concerne, nous nous sommes beaucoup inspirés d’autres bloggers voyageurs et nous avons opté pour un fichier Excel en guise de « To do » géante pour ne rien oublier.

Une aventure dépaysante

Comment se déroule cette aventure ?

Nous sommes partis le 10 octobre 2016 donc il y a un peu plus de quatre mois maintenant en commençant notre périple par le Brésil. Nous y sommes restés trois semaines, entre Salvador et Rio de Janeiro. Ce fut le dépaysement et le choc culturel total. Un sentiment mitigé entre l’excitation et le stress est né de ce mélange de magnifiques paysages, de fêtes, de pauvreté et d’insécurité.

Qui plus est, nous avons commencé très fort, dès l’arrivée, avec plus de 50 heures de bus, un trekking de quatre jours dans la Chapada Diamantina en mode camping sauvage, une nuit dans les favélas à notre retour puis deux trois frayeurs en chemin…

« Nous avons vu des paysages à couper littéralement le souffle »

Bref, de quoi commencer sur les chapeaux de roues. Puis, vient l’Argentine ou la découverte d’un pays plus que coup de cœur. Nous avons commencé par les vertigineuses Chutes d’Iguaçu pour nous diriger, ensuite, vers la capitale où nous avons repris nos vieilles habitudes de citadins, l’histoire d’une semaine. De quoi oublier totalement le mal du pays que nous avions eu au Brésil. C’est donc motivés comme jamais que nous sommes partis à la conquête de la Patagonie; mon plus grand rêve. Que ce soit du côté chilien ou argentin, nous l’avons parcourue en long, en large et en travers pendant 2 mois. Alors, oui, le porte-feuille en a pris un coup, mais pour rien au monde nous ne le regrettons.

En plus des magnifiques rencontres que nous avons faites grâce à l’auto-stop, nous avons vu des paysages à couper littéralement le souffle et à nous mettre des frissons dans le dos. Un vrai coup de foudre. Puis nous nous sommes posés de nouveau dans une capitale, à Santiago du Chili, chez un ami, histoire de reprendre des forces avant de mettre le cap vers le nord. Changement de décor radical ; les glaciers et les lacs du sud se substituent aux déserts et aux cactus du nord. Entre les vallées lunaires du nord du Chili et les montagnes aux mille couleurs au nord de l’Argentine, nous en avons pris plein les yeux. Après presque quatre mois de voyage, nous pensions avoir atteint notre capital rencontres, nature et beauté et pourtant… la Bolivie fait une entrée triomphale dans notre aventure.

Pour suivre Solène et Marc

Cela fait maintenant deux semaines que nous sommes en Bolivie et nous avons commencé le périple par une excursion en 4x4 dans le désert en compagnie d’une famille bolivienne. Ce fut, peut-être, l’une des plus belles expériences de notre voyage, après la Patagonie. Les décors étaient si magiques qu’ils paraissaient irréels. Et en même temps cette famille bolivienne, si belle et généreuse malgré leur pauvreté, a rendu ces moments plus qu’authentiques et m’aura beaucoup chamboulée. Nous continuons notre chemin en Bolivie sous le signe de l’émotion en compagnie des miniers à Potosi puis dans la charmante capitale de Sucre où, une fois n’est pas coutume, nous jetons l’ancre un petit moment afin de nous remettre de nos émotions.

Solène et Marc, son copain

As-tu quelques anecdotes à nous raconter ?

C’est marrant que vous parliez d’anecdotes, car nous écrivons justement un « flash anecdote », voire plusieurs, par article. C’est le passage où nous décrivons une situation cocasse, insolite ou improbable dans laquelle nous nous sommes retrouvés. Et Dieu sait qu’il y en a eu !

La dernière en date est au sujet de mon mal d’altitude. Je me suis évanouie à 4?200 mètres d’altitude au passage de la douane entre le nord du Chili et le nord de l’Argentine. Nous sommes passés de 2 000 mètres à 4 200 mètres d’altitude en seulement deux heures de voiture, soit beaucoup trop vite pour laisser le temps au corps de s’adapter. J’ai attendu une heure debout à la douane. J’ai commencé à ressentir un mal de tête très puissant et à voir des points noirs. À peine le temps de demander à Marc de m’accompagner à l’infirmerie que je me suis effondrée par terre en perdant connaissance. Je suis revenue à moi en moins de deux minutes et après quinze minutes sous oxygène j’ai pu repartir. Plus de peur que de mal.

« Je pars faire mes petites affaires et à mon retour… plus de bus »

En restant dans le même registre, j’ai une autre anecdote sur une mésaventure passée lors d’une virée en bus au Brésil. Il était 2 h du matin quand notre bus s’arrête une énième fois sur une « aire » à la brésilienne, c’est-à-dire au milieu de nulle part, pour faire une pause. Je pars faire mes petites affaires et à mon retour… plus de bus. La panique totale. De son côté Marc hurlait sur le chauffeur pour lui demander de faire demi-tour, tout ça dans un yaourt incompréhensible puisque nous ne parlions pas un mot de portugais. Le bus s’arrête finalement quelques mètres plus loin faire le plein d’essence. Marc comprend alors qu’il va revenir me chercher juste après. Je vous laisse imaginer le soulagement qu’on a pu avoir en se retrouvant. Pour plus d’anecdotes, jetez un œil à nos articles, vous ne serez pas déçus.

Projets d’avenir et conseils

Que penses-tu faire à ton retour en France ?

Nous nous posons souvent cette question. Le voyage permet de penser et de s’interroger sur beaucoup de choses, dont l’avenir. J’aime me projeter, rêver de nouveaux projets et de reconversion professionnelle en m’imaginant, par exemple, à la tête d’un salon de thé cosy ou d’une petite boutique tendance de produits locaux ou encore d’une maison d’hôtes à côté de Bordeaux.

L’auto-entrepreneuriat m’attire, mais pas pour tout de suite. Je garde cela précieusement dans un coin de ma tête pour plus tard. Pour l’heure, je sais que je veux m’installer à Bordeaux avec Marc à mon retour en France et chercher un travail rapidement. Que ce soit dans le secteur de la mode, du voyage, du digital ou autre, dans une grande ou petite entreprise, je reste ouverte à toutes éventuelles opportunités. Ce voyage m’ouvre l’esprit et me donne l’énergie dont j’avais besoin pour m’investir à fond dans un nouveau projet. Voilà pour le court terme. Quant au long terme, nous aimerions investir dans l’achat d’un appartement. Après le voyage et l’aventure en sac à dos, le confort et la sédentarité (rires).

Un conseil pour des jeunes diplômés qui auraient envie de faire comme toi, mais n’oseraient pas se lancer ?

Je leur dirais cette citation : « vis tes rêves plutôt que de rêver ta vie ». Si votre rêve est de voyager un mois, six mois, un an ou même des années, alors dites-vous bien qu’il est à portée de main. Nous sommes des milliers à prendre le risque de tout quitter pour voyager. Des gens comme nous, nous en croisons tous les jours. Pourtant nous n’avons pas plus d’argent ou de chance que vous. Et j’aimerais insister sur ce point, car beaucoup de personnes nous envient et nous disent souvent que nous avons beaucoup de chance. Ce n’est pas la chance qui nous a emmenés ici. C’est l’envie, l’organisation, l’économie, et le courage. Le plus dur est sans doute de serrer la vis un maximum pendant un petit moment et de devoir, entre autres, refuser des verres ou des restaurants avec ses amis par-ci par-là. Mais le jeu en vaut la chandelle et vous aurez tout le temps d’en profiter par la suite. En tout cas je pense que tout le monde en est capable. Alors pourquoi pas vous ?

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