Transparence, échec, accompagnement : à quoi vont ressembler Mon Master et Parcoursup ?

Comme chaque année, le comité éthique et scientifique de Parcoursup et de Mon Master remet un rapport qui contient de précieuses pistes d’évolution pour ces plateformes d’orientation. Au programme en 2025 : plus de transparence, un meilleur accompagnement des étudiants et plus de flexibilité pour les candidats ! Décryptage.
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Parcoursup – et Mon Master dans une moindre mesure – est très décriée. Beaucoup reprochent le stress provoqué par la plateforme, mais aussi le manque de transparence et son aspect reproduction sociale. Récemment, Élisabeth Borne s’est exprimée sur le fait que le ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur « doit faire mieux ».

Un comité éthique et scientifique a été mis en place pour faire évoluer à la fois Parcoursup et Mon Master. Chaque année, en mars, il remet un rapport qui dresse un bilan de la procédure précédente et formule ses préconisations pour fournir un meilleur accompagnement aux étudiants. Si la transparence est toujours au cœur des recommandations de ce comité, cette année est définitivement marquée par le besoin de relever le taux de réussite en licence.

En finir avec l’échec en licence

À l’université, un étudiant sur deux ne parvient pas à décrocher son diplôme de licence, selon le ministère. Un constat amer qui pousse le comité éthique et scientifique de Parcoursup et Mon Master à formuler plusieurs recommandations pour mieux soutenir les bacheliers français.

Première préconisation en ce sens : la mise en place d’outils de suivi des élèves, de l’entrée au lycée jusqu’au niveau bac+3. Un dispositif qui ne sert pas qu’à la réussite. « Un suivi de cohortes est absolument nécessaire pour comprendre le parcours des élèves de bac-3 à bac+3 et mieux les accompagner dans leur orientation », indique le rapport. Le comité incite d’ailleurs les établissements à mieux nourrir les bases de données afin d’avoir un aperçu plus précis du cheminement de chaque élève.

La filière techno au cœur du projet

Ce document d’une centaine de pages accorde également beaucoup d’importance à la réussite des bacheliers de la filière technologique. Il y est recommandé d’ouvrir des cursus spécifiques aux titulaires d’un bac STMG, notamment des licences professionnelles en trois ans.

Avant même de s’orienter dans cette filière, le comité éthique et scientifique incite les établissements à mieux informer les élèves. En effet, dans beaucoup d’établissements, la première STMG est considérée comme une voie de garage pour les jeunes en difficulté scolaire. Le rapport préconise de « mieux accompagner en amont (…) le parcours d’orientation des élèves fragiles afin que le choix de la filière STMG se fasse en connaissance de cause, autour d’un projet d’études supérieures construit pas-à-pas. »

Enfin, le comité souhaite combattre le décrochage scolaire, dans le supérieur, des élèves issus de la filière technologie. Il propose la mise en place de « parcours de consolidation » en BUT ainsi qu’un meilleur accompagnement dans tous les cursus universitaires, pour « favoriser la persévérance ». Cela prendrait la forme d’un soutien académique ainsi que d’un travail important « sur la motivation, la confiance et l’estime de soi ».

Mieux informer en toute transparence

La question de l’information sur l’orientation est cruciale pour ne pas rater sa procédure Parcoursup et devoir retaper une année. Ainsi, le document du comité éthique et scientifique conseille vivement aux lycées de réaliser ce travail auprès des parents, pour les informer sur des éléments comme les filières proposées après le bac, la durée des études ou les aides sociales dont bénéficient les étudiants.

La transparence passe aussi par les renseignements disponibles sur les fiches des formations sur Parcoursup. Dans le rapport, il est indiqué qu’il faut désormais « exiger de la part des formations sélectives une véritable transparence sur leurs critères de refus des candidats, en les affichant de façon simple, lisible et vérifiable. » De quoi rassurer les étudiants sur leurs chances ou non d’être admis et atténuer légèrement ce fameux stress autour de la plateforme.

Le comité éthique et scientifique s’est également penché sur l’orientation post-bac+3. Il a formulé plusieurs suggestions en ce sens, notamment sur la mise en place d’un véritable accompagnement en BTS, BUT, CPGE, licence et bachelor. Il recommande de proposer « une information réaliste et honnête réalisée par les enseignants et les responsables de filières » afin d’éviter les fausses promesses.

Quid de Mon Master ?

La plateforme d’orientation post-licence est également passée sur le grill. Plusieurs propositions autour de Mon Master portent également sur la mise à disposition des informations nécessaires pour faire un choix d’orientation de manière éclairée. On retrouve :

  • La clarification des renseignements sur toutes les restrictions qui entourent la saisine du rectorat dans le cas où l’étudiant ne reçoit aucune proposition d’admission
  • L’amélioration de la clarté et l’ajout d’informations disponibles sur la plateforme pour mieux informer les candidats
  • L’ajout de données sur les masters qui recrutent en formation continue, sans pour autant ouvrir Mon Master à ces cursus
  • La publication systématique des rapports de jury de recrutement pour chaque master
  • L’obligation de permettre aux étudiants de passer les entretiens de motivation en visio
  • La possibilité de remonter automatiquement les notes de l’établissement où se forme l’étudiant vers Mon Master

En outre, le comité éthique et scientifique souhaite diminuer le nombre de vœux qu’il est possible de formuler sur la plateforme. Il recommande toutefois d'accompagner la mise en place de cette mesure par un meilleur soutien à l’orientation en licence, « afin que les candidats construisent mieux leurs candidatures, de façon plus éclairée ».

Vers plus d’ouverture sociale

Tout un volet du rapport se focalise aussi sur les dispositifs d’ouverture sociale connexes à ces plateformes d’orientation. Il suggère ainsi de repenser l’attribution des logements étudiants du Crous. Si le comité souligne qu’il faut continuer à les réserver aux boursiers à tenir compte des revenus, il est indispensable de fournir un appartement aux étudiants qui vivent loin de leur lieu de formation. Il encourage à expérimenter l’attribution de logements directement via Parcoursup.

Certains territoires sont d’ailleurs mieux lotis que d’autres et affichent plus d’offres que les régions les plus modestes. Pour offrir un meilleur maillage du territoire et proposer des solutions à tous les Français, le comité éthique et scientifique encourage tous les acteurs (rectorat, Crous, universités, etc.) à organiser des réunions régulières pour « faire un point précis sur les besoins de transport et de logement ».

Si ces mesures sont plutôt encourageantes pour les étudiants, il ne faut pas oublier qu’il s’agit uniquement de recommandations. Rien n’oblige le ministère à adopter ces dispositifs. Néanmoins, le besoin d’une transformation profonde de l’orientation en France laisse entrevoir une évolution plutôt positive de ces plateformes.

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