En apparence, une jeune femme ingénieure introvertie. En réalité, un condensé de passions. À 29 ans, Marine Moine se définit comme une personne technico-scientifique et prolifique. Depuis son plus jeune âge, elle met précocement le pied à l’étrier, en s’adonnant à tous types d’activités créatives : dessin, piano, sculpture, peinture, pyrogravure. « On me dit souvent que je suis née avec un crayon dans la bouche », lance-t-elle, en plaisantant.
Si elle brille par ses créations sur des objets en tout genre, son parcours scolaire est tout aussi impressionnant. Bac scientifique spécialité SVT et option arts plastiques en poche, elle se met en quête d’une formation qui mêle technique, sciences et inventivité. « J’ai d’abord pensé à l’architecture, mais j’ai découvert la filière packaging à l’IUT de Reims », indique-t-elle. Elle intègre donc un DUT Packaging, où elle se découvre une véritable passion pour cette discipline.
De son talent pour la création à l’emballement autour du packaging
Lors de ses études supérieures, Marine obtient d’excellents résultats. Sous les conseils avisés de ses enseignants, elle poursuit en licence pro métiers de l’emballage et du conditionnement, puis en école d’ingénieurs. « J’ai réussi à intégrer une formation en ingénierie et j’étais très contente à la fin », raconte-t-elle. Aujourd’hui, elle exerce le métier de consultante en assurance qualité fournisseur en Packaging, toujours à Reims, sa ville natale. « Je m’occupe essentiellement du relationnel avec le fournisseur et de la coordination des tests pour valider l’emballage ».
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Des missions diversifiées qui font que ses journées ne se ressemblent jamais. « J’ai aussi fait du développement désertoire, c’est-à-dire des visuels d’emballages, du développement packaging de la demande marketing à la diversification », affirme-t-elle. La Rémoise bénéficie du statut cadre et a choisi d’être ingénieure consultante agap2, dans l’optique de monter en compétences subito presto dans le domaine du packaging.
Marine Moine est par ailleurs lauréate 2022 d’agap2 dream, une initiative RSE pour les salariés du secteur. « Ce projet soutient des consultants sur des actions humanitaires ou associatives, afin qu’ils soient étudiés. Ces derniers sont financièrement soutenus par l’entreprise », explique-t-elle. L’ingénieure soutient HandiCats, une association qui vient en aide aux animaux domestiques, blessés ou handicapés. « Je suis très sensible à la cause animale, car j’ai grandi dans une ferme », raconte-t-elle, avant d’ajouter : « J’ai rencontré la créatrice. C’est une grande asso qui mérite de gagner en visibilité et qui a besoin de soutien ». Son engagement a porté ses fruits : les fonds récoltés vont être reversés à l’association.
Le gaming, son atout charme
Dans le sillage de sa vie d’ingénieure, Marine Moine s’adonne à une tout autre vocation : le jeu vidéo. Un engouement qui se manifeste aussi durant l’enfance, avant même son arrivée au collège. « Je suis assez précoce pour tout de manière générale », ironise-t-elle. « J’ai commencé par la Sega Gamegear, puis la Gameboy et on a eu toutes sortes de consoles au fil des années ». Dans son humble demeure, « ça geek pas mal ». Une pratique quotidienne avec son compagnon, des jeux PC à la Switch et la PS5. Une partie de Pokémon par-ci, une après-midi Call of Duty par-là, puis des week-ends distrayants autour des Sims 4.
Jeune ado dans les années 2000, elle commence ses premières expériences sur les plateformes vidéos de l’époque, avec notamment l’arrivée de YouTube. « J’avais envie de partager des choses : ma passion pour les jeux et le dessin ». Pleine de bonnes intentions, mais avec un manque de confiance en elle, elle déchante vite face aux railleries auxquelles elle doit faire face. « Quand on te dit que tu es de la merde, tu n’as plus trop envie de continuer ».
Les années passent et Marine décide de retenter l’expérience, avec plus de maturité et son âme de gameuse invétérée. Elle ouvre son compte Twitch en 2021 et se lance dans le stream, sous le pseudo d’Armallysis. Une activité qui l’anime au quotidien et qui lui permet de s’offrir du bon temps, loin des éventuels jugements et critiques. « La meilleure défense contre l’attaque, c’est l’ignorance. Ça me passe au-dessus maintenant ».
Le streaming sur Twitch, pour communiquer et partager sans filtre
Marine, alias Armallysis, a pour habitude de débuter son live après une journée de travail fructueuse. « J’adore me poser avec ma communauté qui est ultra bienveillante », confie la streameuse. « C’est grâce à Twitch que j’ai trouvé mes modérateurs, qui sont aussi mes amis. Je trouve que ça rassemble et c’est sympa, en plus de partager mes connaissances ». Adepte de la plateforme, elle n’est pas non plus une couche-tard, à l’instar de beaucoup de streameurs. Elle souhaite en effet garder un rythme plus tenable, pour ne pas piquer du nez le lendemain au travail. « Je lance un live de 18 à 21 heures. J’ai effectivement remarqué que les gens viennent ensuite pour visionner les vidéos à 21 h, mais je préfère préserver ce rythme-là », admet-elle. « Une fois j’ai streamé jusqu’à 2 h du matin et c’était horrible. Mais le week-end, il m’arrive de faire des streams de 12 h ».
« Dans mes streams, les spectateurs se confient et se sentent à l’aise. On a le sentiment que c’est une période un peu compliquée pour tout le monde en ce moment », Marine Moine, Armallysis.
Convivialité et distraction. La plateforme de streams vidéos est avant tout un lieu de détente pour Marine Moine. « Je prône le partage, le plaisir et la joie de vivre », scande-t-elle. Si sa communauté est là pour discuter ou l’écouter en fond sonore tout en faisant une autre activité, ils sont aussi présents pour s’octroyer des moments de détente. « Dans mes streams, les spectateurs se confient et se sentent à l’aise. On a le sentiment que c’est une période un peu compliquée pour tout le monde en ce moment », remarque-t-elle.
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Sur Twitch, elle arbore sa véritable personnalité et reste naturelle. Au regard des comportements abusifs et sexistes susceptibles de s’immiscer dans le chat, la Rémoise adopte des techniques de défense. « Si j’étais en robe la journée, je mets une chemise pendant le stream ». Cela passe donc par un habit neutre, du noir ou du blanc. « Les femmes devraient avoir autant de droits que les hommes », insiste-t-elle.
« Ma communauté me voit telle que je suis au quotidien et c’est beaucoup plus plaisant que de mettre un masque », Marine Moine, Armallysis
Pour la jeune génération, adepte de Twitch, la tentation de se lancer est grande. Mais la streameuse, qui a d’abord été observatrice avant de sauter le pas, préconise d’être sans filtre. « Ça ne sert à rien de se monter un personnage, car cela se retourne contre vous, tôt ou tard », avertit-elle. « Ma communauté me voit telle que je suis au quotidien et c’est beaucoup plus plaisant que de mettre un masque ».
Avec des internautes fidèles, mais encore peu nombreux, Marine espère un jour gagner davantage en visibilité et pouvoir vivre de la plateforme, au même titre que des streamers reconnus. « Il faut faire de la com', avoir un réseau, garder un rythme soutenu. Et ça, je ne peux pas le faire, car à côté je suis cadre et j’ai énormément de travail », reconnaît-elle. La célébrité devra attendre encore un peu.
