Voyager coûte cher. Ceci est une réalité, aussi bien pour partir en vacances, que pour des départs à l’étranger dans le cadre de ses études supérieures. Alors, même si la mobilité étudiante est repartie de plus belle ces deux dernières années, rien ne garantit qu’elle continue sur cette lancée. De fait, l’inflation est bien présente et a un fort impact sur l’apprentissage des jeunes.
2021-2022 : les mobilités étudiantes repartent à la hausse
La propagation de la Covid-19 à travers le monde a tout chamboulé, y compris les études supérieures. Nombreux étaient ceux qui avaient des séjours à l’étranger programmés au cours de leur formation, à l’échelle européenne ou internationale. Mais, avec l’ampleur du virus, ces derniers ont été interrompus, reportés, voire annulés. Une amère désillusion pour des milliers de jeunes étudiants.
L’envie de mettre les voiles étant au rendez-vous après des mois d’isolement, c’est non sans surprise que les amoureux de nouveaux horizons ont sauté sur l’occasion dès lors que les déplacements ont été autorisés. La rentrée de 2021 enregistre donc un rebond des mobilités internationales avec 300 000 étudiants en déplacement, selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
En 2022, l’élan se poursuit. 50 % des étudiants en mobilité proviennent du continent africain. 22 % sont représentés par les Asiatiques et 19 % par des Européens. L’Union européenne regroupe quant à elle 15 % des jeunes en mobilité ces dernières années et 9 % sont Américains.
Ce phénomène a également été constaté par une étude de l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire), qui indique que les 18-30 ans se sont davantage déplacés en 2022, notamment dans le cadre de leurs études. Selon l’INJEP, ils n’étaient que 27 % à avoir renoncé à leur départ. Rien d’étonnant, quand on sait que les jeunes ont des expériences à rattraper !
Toutefois, force est de constater que l’environnement économique actuel n’est pas en faveur de ces événements propices à l’épanouissement de la communauté estudiantine. Jamais l’inflation et la précarité étudiante n’auront fait autant parler d’elles…
Étudier à l’étranger : difficile pour un budget limité
20 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. Ce chiffre, tiré d’un rapport du Sénat, démontre à quel point la situation des jeunes aujourd’hui est préoccupante. Et pour cause, les prix sur la consommation ont augmenté de 6 % cette année. Nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à se former, à se loger, ou plus grave encore à se nourrir. Dans ces conditions, la mobilité internationale reste très certainement au second plan, les priorités étant autres.
En outre, l’inflation ne touche pas que les jeunes, mais tous les foyers. Alors que la crise sanitaire avait déjà engendré des difficultés financières au sein des familles (+6 points entre 2020 et 2022 selon l’INJEP), la crise économique ne fait que les accentuer. Par conséquent, cette dernière a un impact direct sur les mobilités étudiantes, puisque, pour beaucoup d’entre eux, les parents représentent leur premier soutien financier.
D’après l’Institut, le rattrapage de la mobilité étudiante en 2022 a donc été exceptionnel et risque de ne pas se reproduire les années suivantes. En effet, seulement un tiers des jeunes âgés de 18 à 30 ans envisage un séjour à l’international dans les cinq prochaines années (-8 points par rapport à 2021).
Pour autant, la mobilité des étudiants reste un atout lors de leur parcours scolaire et il existe de nombreux dispositifs d’aides pour espérer en bénéficier.