La colocation intergénérationnelle représente une solution de logement à prix réduit pour les jeunes étudiants et actifs de moins de 30 ans. En échange de petits services au quotidien, ils sont hébergés gratuitement ou contre une contribution financière modérée par rapport au prix des loyers sur le marché.
Au-delà de l’aspect monétaire attractif, vivre avec une personne âgée peut abriter bien d’autres avantages. L’écart d’âge entre l’hôte et le jeune cohabitant peut s’avérer enrichissant pour l’un comme pour l’autre. Cependant, elle ne convient pas à tout le monde et requiert de l’adaptation !
Plongé dans la recherche de votre futur cocon, vous envisagez de plus en plus de vivre avec un senior ? Afin que vous soyez le mieux préparé possible et pour vous éviter les mauvaises surprises, Diplomeo vous dresse les plus et les moins de cette cohabitation toute particulière !
Oui à un loyer qui défie toute concurrence
Une des principales caractéristiques de la colocation intergénérationnelle est l’accessibilité des loyers comparée aux autres offres de logements sur le marché. Pour de nombreux jeunes, c’est le premier argument en faveur de cette cohabitation.
En réalité, ce n’est pas tant un loyer que vous êtes amené à payer, mais plutôt une contribution financière. En faisant le choix de vivre avec une personne âgée et selon les services que vous vous engagez à lui rendre, vous pouvez espérer avoir un toit gratuitement.
Dans le cas où l’hébergement n’est pas gratuit et que vous vous êtes tourné vers une association de mise en relation, vous débourserez entre 50 et 400 euros mensuels selon la formule choisie.
Si c’est plutôt une plateforme non associative que vous utilisez pour vos recherches, vous pouvez espérer consacrer une somme mensuelle 30 % moins élevée que les prix du marché.
À noter également que les logements proposés en colocation intergénérationnelle sont éligibles à l’aide personnalisée au logement (APL).
Ils témoignent ! Alexis s’est tourné vers cette solution lors de sa première année de droit, à Lyon. Son expérience a duré trois mois. Le premier élément que le jeune homme relève est l’espace dont il disposait à un prix réduit : un studio au rez-de-chaussée avec sa propre cuisine et sa salle de bain pour 250 euros mensuels. Un bon point, donc.
Une expérience humaine enrichissante
Qui dit colocation ou cohabitation dit partage. Une colocation intergénérationnelle est l’occasion parfaite pour en apprendre plus sur votre hôte. Son histoire personnelle, ses expériences de vie, ses souvenirs passés… Ce n’est pas tous les jours qu’on peut nouer des liens avec une personne âgée hors de son cercle familial. Le tout peut donner lieu à de l’enrichissement mutuel.
J’fais écouter de la drill à ma coloc de 60 ans
— 𝐿𝑎𝑑𝑦 𝐵𝑎𝑡 🪷 (@Mil_Yabuki) October 17, 2021
Si le courant passe bien, votre hôte et vous pourrez apprendre des choses l’un sur l’autre et échanger des conseils avisés. Comment faisait-on la fête dans les années 1960 ? Comment active-t-on la commande vocale sur un smartphone ou comment fait-on une capture d’écran sur ordinateur ? Comment survit-on à sa première peine de cœur ? Qu’est-ce que signifie « tieqar » ou « askip » ? Quelle est la meilleure recette de lasagnes aux légumes ? Autant de sujets que vous pourrez aborder.
Léa, quant à elle, a effectué une colocation intergénérationnelle pendant quatre mois en 2022, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Cela représentait une solution de logement gratuite durant son congé sabbatique dans une nouvelle ville. Pour elle, la réelle plus-value de cette cohabitation réside dans la relation nouée avec l’hôte. « Au travers de discussions et d’échanges, j’ai pu découvrir son histoire et son vécu. On en apprend l’un sur l’autre, on découvre et fait découvrir de nouvelles choses. À la fin, cela favorise l’ouverture d’esprit et la tolérance ».
L’occasion de se rendre utile et de gagner en maturité
Si vous êtes d’un naturel altruiste, alors vous serez aux anges ! Souvent isolés, les seniors apprécient avoir une présence au quotidien. Les services que vous vous engagez à rendre sont précisés dans le contrat de cohabitation intergénérationnelle ou charte de cohabitation intergénérationnelle et solidaire (CIS) que vous signez avec votre hôte.
Sortir les poubelles, effectuer quelques tâches ménagères, accompagner l’hôte pour faire les courses, etc. Ce sont quelques exemples des tâches sur lesquelles vous pouvez intervenir. En parallèle, vous êtes aussi sollicité pour partager des moments de discussions, de repas ou de promenades.
vs savez pas mais ma coloc de 60 ans c grave ma new bestie
— selly 🫧 (@itslxsly) May 6, 2021
Tous ces moments peuvent favoriser votre ouverture d’esprit et peut-être pallier votre méconnaissance ou vos préjugés concernant les personnes âgées. Vous en sortirez certainement grandi !
Un cadre calme, propice aux études
En vivant avec un senior, vous ne risquez pas d’être dérangé par de la musique trop forte toute la journée ou par une fête étudiante le jeudi soir dans le salon alors que vous révisez.
Comparé à une colocation classique avec un autre étudiant ou jeune de votre âge, vous aménager des moments sans nuisance sonore ou distraction devrait être plus simple auprès d’une personne âgée. Il est fort à parier qu’elle ne toquera pas à votre porte, vous extirpant de vos révisions, pour vous proposer une game sur Valorant !
Mais un rythme de vie qui doit être réadapté
Si le mode de vie plus modéré de votre hôte peut jouer en votre faveur certaines fois, il est aussi synonyme d’adaptation de votre part. Selon votre profil, vous pourriez être moins enclin à renoncer à certaines de vos pratiques.
Par exemple, il faut envisager de limiter la fréquence à laquelle vous recevez des amis ou organisez des soirées à domicile. Si vous vous êtes engagé à être une présence rassurante et sécurisante la nuit ou à être obligatoirement présent certains week-ends, alors il convient de prévenir votre hôte bien en avance de vos indisponibilités. Sortir tous les soirs ou retrouver vos amis en échange à Malaga chaque fin de semaine ne sera pas possible.
Étudiant : de quelles aides à la mobilité puis-je bénéficier ?
D’ailleurs, Léa qui avait alors 26 ans au moment de la cohabitation, le confirme. « Je devais assez souvent penser à mon hôte et pour organiser des sorties, je devais m’accorder avec sa famille pour qu’elle soit seule le moins souvent possible. »
Un temps libre partagé
La colocation intergénérationnelle repose sur les principes du vivre ensemble. Il ne serait pas correct de vaquer à vos occupations sans jamais consacrer un peu de votre temps à votre hôte.
C’est d’autant plus vrai si votre contrat de cohabitation implique la réalisation de menus services de votre part. Il ne s’agit pas de sacrifier complètement votre vie personnelle ou votre vie étudiante. En revanche, vous devez être en mesure de dégager un peu de votre temps pour flâner avec votre hôte le dimanche après-midi, par exemple.
Dans le cas où votre contrat ne vous oblige pas à aider votre hôte au quotidien, on attend néanmoins de vous que vous partagiez quelques moments chaleureux sans qu’ils soient vécus comme des fardeaux. Si vous n’êtes pas à l’aise au contact des personnes âgées ou que vous êtes d’un naturel très renfermé, une coloc intergénérationnelle n’est peut-être pas faite pour vous.
Une charge mentale plus ou moins lourde
Devoir se montrer disponible régulièrement pour l’hôte peut rapidement constituer une charge mentale plus ou moins lourde. En général, les services de mise en relation dédiés s’assurent que les seniors qui souhaitent être hôte soient suffisamment autonomes. L’objectif n’est pas qu’une fois les clés en votre possession, vous jouiez le rôle d’une aide à domicile.
Par ailleurs, si votre hôte reçoit régulièrement la visite d’une telle aide ou d’une infirmière, votre arrivée ne mettra pas un terme à ces interventions professionnelles. Vous n’aurez pas à prendre le relai.
Étudiant : à qui m’adresser si je suis en détresse mentale ?
Toutefois, si vous vous rendez compte que votre hôte nécessite plus d’attention et de soins que convenu ou que son état se dégrade, ne vous laissez pas submerger ! N’hésitez pas à en parler au personnel aidant, s’il y en a un, à la famille, si vous êtes en relation avec elle, et à l’association ou l’entreprise qui gère votre cohabitation. En principe, elles réalisent un suivi tout au long de celle-ci et représentent votre interlocuteur privilégié en cas de problème.
Léa confie que c’est une expérience qui peut vite prendre pas mal d’énergie. « Sur le long terme, on peut être très fatigué. J’étais présente au quotidien pour mon hôte et elle me sollicitait beaucoup. Il y avait du bruit tôt le matin lié au passage des infirmières et des auxiliaires de vie ».
Un écart intergénérationnel qui peut être source de conflits
L’écart intergénérationnel entre vous et le senior qui vous accueille peut être source d’enrichissement mutuel, mais aussi source de conflits. Incompréhension, habitudes tenaces, manque de communication et d’adaptation des deux côtés… Ces éléments peuvent rendre votre cohabitation incompatible avec vos deux caractères.
Parfois, malgré toute votre bonne volonté, le courant peut ne pas passer. Le mieux est alors de multiplier les rencontres et questions en amont, autant que possible, avec l’hôte quand vous tombez sur une offre de logement en colocation intergénérationnelle.
« C’était plus mon rôle de m’adapter à mon hôte que lui à moi. Il était très à cheval sur la propreté ou l’utilisation du chauffage et mes façons de faire ne lui convenaient pas toujours », révèle Alexis.
Maintenant que vous avez toutes les cartes en main, il sera peut-être plus facile de vous décider !
