Un projet solidaire autour du monde. Voilà ce qu'a décidé d'entreprendre Adrien Tordeur, jeune étudiant de l'ESSCA, pour son année de césure. En plein voyage, il nous raconte son expérience, nous explique son projet, et parle de son avenir.
Une année de césure pour faire le tour du monde
À 22 ans, tu as décidé de faire une année de césure dans ta scolarité à l’ESSCA pour entreprendre un tour du monde avec Grégoire, un ami de longue date. Quel est l’objectif de cette aventure ?
En effet, j’ai décidé de partir en tour du monde cette année entre mon master 1 et mon master 2. Mes études m’épanouissent beaucoup et je suis très content de l’évolution professionnelle que je prends. Cependant, je sentais un vide à combler. Je suis étudiant j’ai 22 ans et donc encore aucune réelle responsabilité. Je me suis donc dit que c’était le moment pour partir. Les objectifs de cette aventure sont nombreux. Le premier est bien évidemment de partir à la découverte de pays inconnu.
« Notre projet a une base solidaire »
Durant toute mon enfance, j’ai eu la chance de beaucoup voyager avec mes parents. Ces derniers m’ont beaucoup ouvert l’esprit et donner l’envie de partir à la rencontre de nouvelles cultures et de la beauté de certains pays qui est a coupé le souffle. J’ai également eu envie de vivre une aventure humaine avec mon acolyte Grégoire et de pousser notre amitié dans ses retranchements.
Enfin, notre projet à une base solidaire. Nous réalisons des vidéos de communications pour des structures sociales qui n’ont pas d’argent. Ce projet me tient beaucoup à coeur. Nous avons pour réel objectif d’apporter une aide réellement efficace pour chaque structure sociale que nous rencontrons. Pour conclure, le dernier objectif et le plus important à mes yeux est l’épanouissement et les apprentissages que nous retirons d’une expérience comme celle-ci.
Qu’attends-tu de ce voyage, sur le plan personnel ?
C’est une question un peu difficile car je ne suis pas parti pour que cela m’apporte quelque chose. Je suis parti car c’était mon rêve et que je pouvais enfin le réaliser. Bien évidemment le but d’un voyage comme celui-ci est de s’épanouir. Je pense également que je suis parti à une bonne période de ma vie. Ce voyage d’un an me permet de vraiment me poser et de savoir ce que je veux véritablement faire après l’ESSCA. Enfin, ce genre de projet est très professionnalisant et j’ai appris beaucoup de chose en l’organisant.
Le déroulement du voyage
Vous êtes partis le 28 août dernier. Comment se passe le voyage ? (Raconte-nous un peu votre aventure : déplacements, anecdotes, rencontres, etc.).
Nous en avons fait des choses depuis le 28 août. Ça passe très vite et en même temps sur le moment nous profitions de chaque instant. Nous avons déjà traversé toute l’Europe en stop. Nous avons fait des rencontres incroyables pendant cette période et parfois plus incongrues avec des gens qui ne parlaient pas un mot de français ni d’anglais et qui nous ont déposés dans des endroits complètement perdus.
« Nous avons refusé des shots de vodka, car nous n'avions pas le même entraînement que nos hôtes »
Ensuite nous avons traversé la Russie en Transsibérien. 4 jours de train. Nous avons eu le plaisir de nous frotter à la culture locale certains soirs en nous retrouvant dans des wagons remplis de Russes à être obligé de refuser des shots de vodka, car nous n’avions pas le même entraînement que nos généreux hôtes. Ensuite nous avons traversé la Mongolie à moto. Ce fut une étape incroyable du voyage. Nous avons ressenti un sentiment de liberté immense. Nous avons parcouru mille kilomètres dans ces splendides paysages avec pour seule compagnie les chevaux sauvages et les rapaces.
Nous avons ensuite parcouru la Chine, Hong Kong, le Népal et l’Inde. La visite de ces trois pays a été plus classique. Nous avons traversé la Chine du Nord au Sud en passant par Pékin, Xi’an, Pyngayo, Shanghai, Guilin et Shenzhen. Ce pays nous a beaucoup plu. La culture est très riche et la cuisine est délicieuse (attention à ne pas commander du chien cependant). Nous voyageons avec le train de nuit la plupart du temps. Ayant peu de moyens, nous nous sommes retrouvés plusieurs fois pour des trajets de 22 heures assis entre des Chinois.
Nous avons vraiment côtoyé la Chine profonde. Nous avons fait ensuite une petite halte à Hong Kong. Le contraste fut très saisissant. Nous avons ensuite pris un avion pour le Népal. Nous avons adoré ce pays. Les gens sont adorables les couleurs sont magiques, les femmes sublimes et les paysages himalayens sont à couper le souffle. Nous avons fait un trek d’une semaine dans l’Annapurna pour monter jusqu’a 4 200 mètres d’altitude.
« Nous vivons nos premières galères »
Enfin, nous avons pris un bus de nuit pour l’Inde. Il y a tant à dire sur ce pays. Pour visiter ce pays, il faut être motivé. Nous avons visité le nord du pays et plus en particulier le Radjastan. Toutes les villes que nous avons visitées sont sublimes. Cependant, la culture indienne est très différente de la nôtre. C'est un pays incroyable, mais qui demande une patience très importante. Il est difficile de bien dormir, car le bruit dans la rue est présent dès 4 heures du matin. Les Indiens ont un rapport avec les autres très particulier et très fatigant pour les occidentaux que nous sommes. Il faut en permanence se battre pour ne pas se faire doubler dans les files d’attente, négocier des heures pour avoir le bon prix, être en vigilance constante pour éviter les nombreuses arnaques et ignorer les commerçants et taxis très insistants.
Enfin, nous venons d’arriver en Amérique latine et nous vivons nos premières galères. Pour le moment nous avons pris 3 jours pour réussir à passer la frontière entre le Chili et l’Argentine avec notre van, que nous avons acheté au Chili. Ce même van est aujourd'hui en panne à Rosario, en Argentine. Et pour couronner le tout, nous nous sommes fait fracturer la porte du van et fait voler pour plus de 800 euros de matériel (rien d’électronique, heureusement). Nous relativisons ce n’est que matériel et ça fait partie du voyage.
Aider des structures sociales
Jusqu’ici, quelles structures sociales avez-vous aidées grâce à vos vidéos de communication ?
Pour le moment nous avons aidé trois structures sociales. Au total nous allons en aider 10. Faire ces films de communication prend environ une semaine. Ce sont des petites vidéos de 2 à 3 minutes, mais il faut prendre le temps de prendre contact avec tout le personnel et les bénéficiaires, puis faire les plans, les interviews et enfin monter la vidéo. Pour le moment nous avons aidé un orphelinat au Népal qui avait besoin de fonds pour reconstruire ses batiments qui avaient été précédemment détruits lors du tragique tremblement de terre. Nous avons également aidé deux associations en Inde qui oeuvrent pour l’insertion des femmes et des enfants dans les bidonvilles.
« Nous réfléchissons à faire un documentaire qui retrace nos aventures »
Des perspectives nombreuses
À ton retour en France, comment comptes-tu poursuivre ce que tu as commencé durant ce tour du monde ?
Pour être très honnête, je ne pense pas beaucoup au retour. Je préfère me consacrer à ce qui se passe en ce moment. Cependant nous réfléchissons avec Grégoire à peut-être faire un documentaire qui retrace nos aventures en revenant. Et puis ce voyage m’a également donné d’autres envies de voyages. J’aimerais peut-être repartir seul et à vélo si le moment opportun se présente. Cependant, je veux également penser à poursuivre mes études et mon projet professionnel qui reste la priorité à mon retour.
« Dans le monde, les inégalités sont vertigineuses »
Quel est ton projet de poursuites d’études et quelles sont tes aspirations professionnelles ? Penses-tu mettre la solidarité au cœur de ton projet ?
Je vais poursuivre l’idée que je développe depuis 3-4 ans maintenant. Je vais faire de l’audit pendant 2 ou 3 ans pour pouvoir bénéficier de la formation que ce secteur de métier apporte. Puis, je rejoindrai peut-être un Master entrepreneurial par la suite. En effet, dans la finalité je souhaiterai créer ma propre entreprise en rapport avec mes passions : le sport et le voyage. Il est évident pour moi que la solidarité sera également au centre de ce projet. Je crois réellement que toutes les initiatives solidaires à travers le monde ont une importance capitale d’une part pour l’aide apportée et pour faire avancer la conscience collective. On se rend encore plus compte avec le voyage que les inégalités dans le monde sont vertigineuses. Si plus tard je peux avoir le privilège de créer des initiatives solidaires, j’en serais très heureux.