Leur bac en poche, ils sont nombreux, chaque année, à mettre le cap sur une nouvelle vie de l’autre côté de l’Atlantique. À l’automne 2024, plus de 900 étudiants français ont fait leur rentrée à l’Université de Montréal (UdeM), au Québec (Canada), avec des centaines d’autres élèves venus des quatre coins du monde.
Une attractivité qui ne faiblit pas et que l’établissement francophone cultive avec soin, considérant la diversité et le multiculturalisme sur son campus comme l’un des facteurs essentiels à son rayonnement. Pour cela, l’UdeM met les bouchées doubles pour convaincre ses futures recrues de venir étudier dans l’une de ses 13 facultés ou ses 2 écoles affiliées (HEC Montréal et Polytechnique Montréal).
📊 En chiffres : les étudiants internationaux inscrits à l’UdeM à l'automne 2024
Source : Université de Montréal (chiffres pour l’année 2024-2025) |
Lors d’une conférence de presse à Paris, mardi 14 janvier, l’institution a présenté ses modalités d’admission et d’insertion pour les étudiants étrangers. Celles-ci se veulent fidèles à la pédagogie que défend l’UdeM, à savoir une vision “flexible, accessible et orientée vers l’épanouissement des étudiants”, explique Michèle Glémaud, directrice générale de l’admission et du recrutement de l’UdeM. On fait le point.
Un processus d’admission simplifié et transparent
Ces dernières années, l’Université de Montréal a fait évoluer son processus de sélection et d’admission. L’établissement a rapidement compris l’importance de “s’adapter à la réalité des étudiants”, retrace Michèle Glémaud. Dans cette optique, l’UdeM s’est entourée des interlocuteurs les plus à même de comprendre les candidats : ses propres étudiants, en recrutant et en formant des étudiants ambassadeurs.
🔎 Les filières les plus populaires auprès des candidats français à l’UdeM
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C’est sur la base de l’expérience de ces derniers que l’UdeM a pensé son processus d’admission du point de vue de l’utilisateur. Celui-ci suit trois grands axes :
- Processus simplifié : dépôt d’une demande en 3 étapes, 30 minutes. “On a repensé notre site candidat et on a multiplié nos canaux de communication, animés par nos étudiants ambassadeurs”, énumère la directrice des admissions.
- Focus sur l’orientation : jusqu’à 10 choix de programmes, sans hiérarchisation requise. Pour aider les candidats à choisir le bon programme, l’UdeM a développé plusieurs outils. Les lycéens français peuvent par exemple utiliser le “Bac-à-Bac”, pour comprendre les équivalences entre le bac français et les programmes québécois de premier cycle. “L'objectif final, c’est d’avoir le bon candidat dans le bon programme”, glisse la responsable.
- Transparence : les critères d’admission sont clairement définis sur chacune des fiches programmes. En cas de rejet d’un dossier, l’UdeM attache une importance particulière à en expliquer les raisons. “Les étudiants nous ont fait comprendre qu’on avait entre les mains leur projet de vie”, souligne Michèle Glémaud, ajoutant que les délais de réponse ont été raccourcis à 2 jours, contre 3 à 5 jours auparavant.
“Quand un candidat rentre dans un service d’admission pour la première fois, les premières personnes rencontrées sont les étudiants ambassadeurs”, insiste encore Michèle Glémaud. Un fil rouge pour les candidats, étrangers notamment, qu’ils ne quittent pas au moment de leur intégration et tout au long de leur cursus.
De l’admission à l’intégration : un accompagnement renforcé
Car une fois admis, les étudiants étrangers ne sont pas au bout de leurs peines. “On sait que le processus d’immigration est ultra complexe”, reconnaît Michèle Glémaud. Dès le mois de mars, elle retourne en France avec son équipe et des étudiants ambassadeurs pour rencontrer les admis,répondre à leurs questions et à celles de leurs familles.
Ensuite, des initiatives sont déployées dès l’été pour accompagner les nouveaux étudiants : mentorat, jumelage, semaine d’intégration… “Tout un dispositif est mis en place pour les accompagner, du moment où ils commencent à s’intéresser à l’UdeM jusqu’à la fin de leur première année”, assure-elle.
Un accompagnement renforcé, qui permet à l’Université de Montréal de ne pas s’inquiéter de la politique de restriction des visas d’étudiants étrangers décidée par le gouvernement Trudeau l’année dernière. “Le gouvernement est en train de resserrer le processus de sélection des candidats de nos universités”, analyse Michèle Glémaud. “Il ne veut pas que les universités se retrouvent avec des étudiants internationaux sans solution de logement ou d’accompagnement dans leur intégration”, ajoute-t-elle.
Le seul impact que cette réforme pourrait avoir sur l’UdeM, selon elle, serait l’imposition d’un quota, mais qui respecterait le volume actuel d’intégration d’étudiants étrangers.