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Simon, étudiant à l'ISAE-SUPAERO : son expérience de simulation de vie sur Mars

Afin d'analyser le comportement humain au cours d'expéditions sur Mars, Simon Bouriat, étudiant de 22 ans à l'ISAE-Supaéro, a pris part à une mission analogue à la station LunAres en Pologne en août 2018. Une expérience hors du commun pour ce jeune ingénieur. Témoignage.
Mis à jour le / Publié à 14h49 — Sponsorisé par ISAE-SUPAERO Toulouse.
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Simon, étudiant à l'ISAE-SUPAERO : son expérience de simulation de vie sur Mars

Afin d’analyser le comportement humain au cours d’expéditions sur Mars, Simon Bouriat, étudiant de 22 ans à l’ISAE-SUPAERO, a pris part à une mission analogue à la station LunAres en Pologne en août 2018. Une expérience hors du commun pour ce jeune ingénieur. Témoignage.

Quel a été le point de départ cette mission ?

L’an dernier, j’ai intégré la mission Aquapad, gérée par la Mars Society dans le désert de l’Utah, dans le cadre d’un club étudiant de l’ISAE-SUPAERO.* Cette année, j’ai contacté une personne de l’Agence Spatiale Européenne pour réaliser un stage pendant l’été. De fil en aiguille, j’ai été en contact avec les personnes qui se chargeaient d’une mission à la station Lunares en Pologne. J’ai fait passer ma candidature et j’ai été pris, principalement parce que j’avais déjà une expérience dans les missions analogues.

*Ses résultats ont été utilisés par Thomas Pesquet lors de sa mission.

À quoi ressemblait cette mission au quotidien ?

L’idée de cette mission était de rester deux semaines enfermés dans un espace de 100 m2 sans lumière du jour pour reproduire les conditions d’une mission sur Mars. Six personnes âgées de 29 à 32 ans y participaient : deux Français, deux Polonais, une Chinoise et une Belge. 

Tous les jours, on se levait aux alentours de 7 h. Le matin, on commençait par des checks médicaux : pression sanguine, rythme cardiaque, prélèvement de salive, on remplissait un rapport sur la qualité de notre sommeil, on réalisait un test de perception du temps... L’exercice sportif était également très important, il était constitué de plusieurs exercices comme des abdos, des gainages. Ensuite, une partie des membres de l’équipage faisait des expériences personnelles ou proposées par la base, et l’autre partie préparait les sorties extra véhiculaires. Celles-ci se faisaient dans un hangar dont le sol reproduisait un sol martien... toujours sans lumière naturelle. Pour ces sorties extra véhiculaires, on devait s’habiller, réaliser des vérifications médicales, checker les talkies-walkies, simuler le temps de pressuriser, dépressuriser...

Quelles ont été tes principales difficultés ?

Le plus dur, c’était de gérer la charge de travail et le maintien psychologique : les conditions de vie sont compliquées, l’isolement est complet, on a le sentiment d’être à des millions kilomètres de chez nous. Le manque de lumière du jour joue aussi beaucoup sur la fatigue mentale. On devait faire de la thérapie à la lumière en s’exposant 30 minutes par jour sous des lampes dans la cuisine. On avait une quantité de nourriture et d’eau réduites : seulement 2 mètres cubes d’eau pour la mission en dehors de ce que l’on buvait ! Je n’ai pris qu’une douche en deux semaines... Dans ces circonstances, l’équipe doit être très soudée, et ce travail de cohésion sociale s’ajoute aux expériences à réaliser. Un membre de l’équipage a eu des problèmes avec ces conditions d’isolement et d’autonomie, et ça a été plutôt compliqué.

Pour toi, quelle qualité ou compétence est la plus importante pour se lancer dans une telle aventure ?

La tolérance. Comprendre l’autre, ce qu’il fait et pourquoi il le fait, sa façon de percevoir les choses... Il est important d’avoir des connaissances, mais pour l’aspect psychologique du groupe, la tolérance est bien plus importante que le reste.

Quel est l’avenir de cette mission et tes perspectives pour la suite ?

Je présente l’expérience Téléop qui vise à évaluer l’impact de l’isolement sur la manipulation d’un robot à la Conférence IAC 2018 à Brême, en Allemagne. En ce qui concerne mes projets, je serais intéressé par une thèse dans l’aérospatial. Et puis, rencontrer l’étudiant polonais qui a fait partie de l’équipage m’a donné envie de faire du pilotage !

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