L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) publie chaque année « Regards sur l’éducation ». Ce long rapport évoque la formation des habitants de ses pays membres, de la maternelle à l’entrée dans le monde du travail.
Cette année, cette enquête nous montre que la France brille par son nombre de diplômés, mais pas forcément par les compétences de ses travailleurs. Diplomeo a épluché le document afin de savoir si la France accuse un retard sur le reste du monde.
Licence : un taux de réussite relativement faible en France
Dans ce rapport, l’OCDE se penche sur le taux de réussite en licence dans tous ses pays membres. En Irlande, numéro 1 du classement, 67,83% des élèves du supérieur décrochent ce diplôme en trois ans. Ce qui signifie donc que seulement un étudiant sur trois redouble une année ou plus.
En France, en revanche, ces chiffres sont moins glorieux. Le pays est bien en-dessous de la moyenne de l’OCDE située à 43,12%. Avec un taux de réussite de la licence en trois ans de 34,32%, l’Hexagone est loin derrière la Belgique, l’Italie, le Brésil, la Hongrie, la Pologne ou la Norvège. Près de la moitié des étudiants parvient à obtenir ce diplôme en quatre ans. Des chiffres qui traduisent certaines disparités, puisque les femmes mettent généralement moins de temps à terminer leur licence. Toutefois, cela n'empêche en rien la poursuite d’études en master.
La France : eldorado des masters
Ces dernières années, de nombreuses écoles privées ont vu le jour dans des domaines divers et variés : commerce, informatique, art, développement durable… Une décision qui n’est pas étonnante au regard du fort vivier d’étudiants de niveau bac+3 au sein de l’Hexagone. La France est même le 5e pays de l’OCDE en termes de taux de diplômés de master chez les 24-35 ans.
Alors qu’il n’était que de 20% en 2019, il s’élève désormais à 26%. Un chiffre qui nous place loin devant des nations comme les États-Unis (qui plafonne autour des 11%), du Royaume-Uni (18%) ou même de la Suisse (19%) qui note d’ailleurs un recul dans son taux de diplômés de master. La moyenne dans l’Union européenne, elle, se trouve autour des 21%.
Toutefois, alors que la plupart des pays européens misent désormais sur les sciences, l’informatique et les mathématiques, c’est en commerce que la plupart des jeunes étudiants français préfèrent se former au niveau master. Un secteur dans lequel la France entre dans le top 5 mondial en termes de nombre de diplômés, derrière plusieurs États d’Amérique latine et le Luxembourg.
Encart :Classement 2025 des masters avec le meilleur taux de réussite
Plus de diplômés, moins de compétences
Même si la France semble être le pays des diplômes, les compétences attendues sur le marché du travail ne sont pas forcément au rendez-vous. L’OCDE analyse également le niveau en littératie des adultes de 25 à 64 ans, une donnée qui révèle des informations inquiétantes pour l’Hexagone. Au sein de l’OCDE, environ 28% des personnes âgées de 25 à 64 ans n'ont pas le niveau de lecture d’un élève de primaire. En France, ce chiffre atteint les 30%.
Au total, 65% de la population française possède un niveau en français égal ou inférieur à un élève de 6e. Sans surprise, les personnes qui ont décroché un diplôme ont un score plus élevé dans cette discipline. Toutefois, la France reste bien en-dessous de ses voisins européens comme l’Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas ou l’Estonie.
En numératie, la France est également bien en-deçà de la moyenne de l’OCDE : 27% de la population possède un niveau mathématiques inférieur ou égal à celui d’un élève de primaire. Dans le monde, ce chiffre s’élève à 24%. Un élément qui est déterminant pour le marché du travail.
L’Organisation de coopération et de développement économique s’est penchée sur le taux d’emploi chez les adultes en fonction de leur niveau de numératie. Résultat, en France, seules 50% des personnes ayant des compétences similaires à celles d’élèves de primaire sont en emploi. Chez ceux qui ont un niveau supérieur au bac, le taux d’emploi dépasse les 80%.
Le niveau de la France en français comme en mathématiques est bien connu du ministère de l’Éducation qui a tenté, ces dernières années, de mettre en place des mesures pour mieux accompagner les élèves tout au long de leur scolarité. Sans succès pour l’heure.