Jeunes diplômés et chômage : les 5 freins à l’insertion

L’accès à l’emploi pour les jeunes diplômés semble particulièrement difficile depuis le début de l’année 2025. Mythe ou réalité ? Il existe bel et bien au moins 5 obstacles identifiables qui ralentissent l’insertion des jeunes talents !
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Selon l’enquête Insertion 2025 de la Conférence des grandes écoles (CGE), 16,9 % des diplômés de niveau master en 2024 étaient encore à la recherche d’un emploi quelques mois après la fin de leurs études. Cela représente une augmentation de +4,7 % points par rapport à 2024.

Dans le même temps, le deuxième trimestre 2025 a enregistré près de 508 000 demandeurs d’emploi de moins de 25 ans inscrits à France Travail, soit un boom de +22 % point de plus en un an.

Tous les signaux sont au rouge et sur les réseaux sociaux, les messages alarmants vont bon train. « Le chômage chez les jeunes diplômés explose. Quelque chose ne tourne pas rond », peut-on lire sur Reddit. « Si vous avez un CDI, gardez-le pour l’instant. Les recrutements sont tellement à l’arrêt, c’est du jamais vu », lit-on sur X. Pour démêler le vrai du faux, Diplomeo décrypte 5 freins à l’emploi des jeunes diplômés !

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Des attentes démesurées en matière d’expérience pro

L’enquête Insertion 2025 de la CGE révèle que les jeunes diplômés identifient le « manque d’expérience professionnelle » comme étant le premier obstacle à leur insertion pro.

Selon plusieurs témoignages, il n’est pas rare de tomber sur des offres d’emploi estampillées « junior » ou « débutant » qui pourtant requièrent plusieurs années d’expérience. Quid des périodes en stage et alternance ? Elles peuvent permettre de cumuler un total de deux voire trois années de pratique avant même l’obtention du diplôme certes, mais elles restent parfois sous-estimées par les recruteurs.

Comment pallier les attentes parfois irréalistes des recruteurs ? Plusieurs leviers existent du côté des jeunes diplômés :

  • Valoriser toutes ses expériences en lien avec le poste : stages, alternances, projets associatifs, bénévolat, jobs étudiants, etc. Il faut les mettre en avant avec des données chiffrées, des résultats et les compétences acquises.
  • Se différencier avec des soft skills : travail en équipe, communication interculturelle, gestion de conflits, adaptabilité, etc. D’un candidat à l’autre, les hard skills — les compétences techniques — peuvent être assez similaires.
  • Ne pas hésiter à multiplier les expériences courtes pendant ses études ou durant la recherche d’emploi pour avoir un CV plus riche.

Des offres d’emploi en recul

Si les jeunes talents peinent à trouver une opportunité, c’est aussi parce qu’il y a moins de postes à pourvoir. Les intentions de recrutement sont en baisse de -12,5 % points en 2025 par rapport à l’année précédente, selon les données de France Travail.

Industrie, commerce, services aux entreprises et aux particuliers, construction et agriculture : cette diminution des projets de recrutement touche tous les secteurs d’activité. Par ailleurs, l’enquête Insertion 2025 de la CGE révèle que les jeunes talents placent en deuxième position des freins à l’insertion professionnelle le « peu d’offres d’emploi », après leur « manque d’expérience professionnelle ».

« Quand le marché de l’emploi est plus difficile, on recrute moins de jeunes », affirmait le président de la commission formation et insertion de la CGE, Nicolas Glady, à la sortie des résultats de l’étude Insertion 2025.

Des CV pas adaptés

Dans le top 5 des obstacles à leur entrée sur le marché du travail, les jeunes diplômés interrogés dans le cadre de l’enquête Insertion 2025 de la CGE placent leur « difficulté à mettre en valeur leurs compétences ».

Parfois, ce n’est pas tant le fond du CV qui pêche, mais bien la forme. Les entreprises sont nombreuses à avoir recours à des logiciels de tri de CV : les ATS ou Applicant tracking systems (littéralement « outils de suivi des candidatures »). Ces outils lisent les informations contenues dans les CV et peuvent en proposer un résumé aux recruteurs, ainsi qu’un score de compatibilité avec le poste visé.

La clé, c’est alors d’avoir un CV « ATS friendly ». Pour multiplier les chances de son CV d’être correctement lu sans qu’aucune information ne passe à la trappe, la première étape consiste à opter pour un modèle simple. Deux colonnes, des couleurs simples, des tailles de police différentes selon les parties… Rien de bien compliqué !

Évidemment, il faut aussi connaître les codes de son secteur d’activité. Un candidat en finance n’aura pas le même modèle de CV qu’un talent en communication, par exemple.

L’inadéquation entre les formations et les besoins du marché

Dans une étude publiée le 4 juin 2024, la Direction générale du Trésor (DGT) fait le lien entre les difficultés des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur à entrer rapidement sur le marché du travail et une « insuffisante adéquation entre formations dispensées et besoins du marché du travail ».

« Pour le travailleur, des compétences acquises peu demandées sur le marché du travail se traduisent à court terme par une moindre employabilité », précise l’étude. Cette inadéquation aurait aussi pour conséquences des niveaux de rémunération plus faibles qui persistent le long de la carrière ».

🔎 Les solutions avancées par l’étude ?

  • Une meilleure orientation des élèves dans le secondaire et le supérieur pour qu’ils connaissent toutes leurs options, sans s’autocensurer.
  • Une évolution dynamique de la carte des formations. Pour l’heure, c’est surtout les sciences, l’IA et les questions de durabilité qui sont au cœur des enrichissements des programmes.

Par ailleurs, la « formation inadaptée au marché de l’emploi » figure aussi dans le top 10 des freins à l’insertion pro, cités par les jeunes diplômés interrogés par la CGE pour l’enquête Insertion 2025.

Des postes pourvus sans annonce

Certains postes sont pourvus grâce au bouche-à-oreille. En 2024, selon une étude menée par Le Parisien à partir des données du groupe Randstad, 57 % des jobs ont été pourvus sans qu’une annonce n’ait été publiée. Cela signifie que c’est grâce à la force du réseau que ces emplois ont trouvé preneurs.

Un jeune diplômé n’a pas forcément un carnet d’adresses des plus garni. Et quand bien même il n’aurait pas à rougir de ses contacts, il peut ignorer que toutes les offres ne sont pas publiées sur les sites d’emploi. Elles ne sont jamais diffusées en ligne. On parle d’un marché « invisible » de l’emploi. Le mieux est de parler de sa recherche d’emploi autour de soi, pour espérer se voir proposer des pistes !

➡️ Enfin, sur un marché de l’emploi concurrentiel, avec des cohortes de diplômés chaque année, il faut parfois être prêt à se déplacer pour trouver une opportunité. En allant plus loin ou dans des régions spécifiques qui recrutent des compétences précises, il est possible de trouver chaussure à son pied.

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