Plus d’un étudiant sur sept souhaite travailler dans le secteur de l’environnement. C’est ce que révèle une enquête Ipsos parue en mai 2023. Ce chiffre fait écho à la nouvelle quête de sens des jeunes dans leur vie personnelle et professionnelle. De fait, près de 8 jeunes sur 10 sont préoccupés par la crise climatique. Par conséquent, c’est un petit peu plus de la moitié de la communauté estudiantine qui déclare qu’elle serait fière d’avoir contribué à des changements positifs pour la société.
Tu te retrouves dans ces chiffres ? Tu aimerais exercer un métier à impact et plus particulièrement, en lien avec la nature ? Beaucoup plus de professions que tu ne le crois permettent d’agir pour l’environnement et d’être en prise quotidienne avec le vert. Diplomeo fait le point !
Changement climatique : 1 jeune sur 5 a déjà changé d’emploi pour des raisons écologiques
Agir directement pour l’environnement : exercer un « métier vert »
La transition écologique est une préoccupation également du côté des États. En France, le Commissariat général au développement durable (CGDD) distingue deux types de professions qui contribuent à une société plus verte : les métiers verts et les métiers verdissants.
🔎 Le CGDD définit un métier vert comme une profession « dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser et corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement ».
Concrètement, ce sont des métiers qui s’articulent surtout autour de 3 domaines d’activité :
- La production et la distribution d’énergie et d’eau
- L’assainissement et le traitement des déchets
- La protection de la nature et de l’environnement
Voici un tableau récapitulatif des domaines d’activité verts avec quelques exemples de métiers verts associés :
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💡 Les métiers verts rassemblent donc des postes variés et accessibles à tous les profils. Certaines professions sont accessibles sans diplôme ou avec un CAP. D’autres requièrent d’avoir suivi une formation de l’enseignement supérieur au moins durant 5 ans, comme un master. À noter que si beaucoup de métiers verts concernent les sciences, de nombreux autres métiers verts gravitent autour de la gestion, l’animation, l’entretien ou encore la communication.
Participer à l’effort grâce à un « métier verdissant »
🔎 Le Commissariat général au développement durable identifie les métiers verdissants comme suit : « des professions dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègrent de nouvelles “briques de compétences” pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier. »
🌳 Lors de la conférence « 2030, les métiers verts ou engagés pour tous ! », organisée dans le cadre du salon spécialisé dans la transition écologique et sociétale, Talents for the planet, les dénominations « vert » et « verdissant » ont été mises à l’honneur. Guy-Stéphane Akanza, chargé de mission au sein du CGDD et affilié au ministère de la Transition écologique, précise la distinction : « Un métier vert a un impact positif direct sur l’environnement. Un métier verdissant n’a pas d’impact direct, mais mobilise quelques compétences vertes ».
Les métiers verdissants sont encore plus variés que les métiers verts. Voici les principaux secteurs d’activité concernés par les métiers verdissants :
- Le bâtiment
- Le transport
- L’industrie
- La recherche et le développement
- L’agriculture et les espaces verts
- Le tourisme et l’animation
- Les achats
Voici un tableau récapitulatif de métiers qui peuvent être considérés comme verdissants et de leur domaine d’activité :
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💡 À noter que la frontière entre métier vert et verdissant est parfois très fine, d’un intitulé de poste à l’autre. La différence réside surtout dans les missions et l’objectif principal. Par ailleurs, un métier vert suppose forcément des compétences vertes, donc est verdissant en un sens. De son côté, un métier verdissant peut sur le long terme participer à la préservation de l’environnement, donc peut s’avérer vert dans le temps.
Selon le ministère de l’Économie, « les métiers verdissants se caractérisent par un niveau de qualification souvent plus élevé que les métiers verts ».
Vers plus de métiers à impact ?
Des emplois verts pour tous d’ici à 2030 ? C’est le nom de la conférence citée plus haut, mais c’est également un objectif étatique. Selon les données de France Travail (ex-Pôle Emploi), en 2020, 17,5 % des offres d’emploi déposées par les employeurs concernaient des métiers verts ou verdissants.
➡️ La France a également pour objectif de devenir la « première économie verte d’Europe en 2040 ». Cela implique de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre ainsi que l’exploitation des ressources naturelles, et d’opter pour une décarbonation de l’industrie.
Pour Pierre Gilbert, fondateur de la plateforme de formation Sator et également présent lors de la conférence « 2030, les métiers verts ou engagés pour tous ! », le cap est clair : « L’industrie de demain sera verte ou ne sera tout simplement pas ». Pour lui, aller vers davantage d’emplois verts est synonyme d’une « société du sens et de l’utilité ».
🔎 En parallèle, l’ensemble des emplois devrait se mettre au vert, de prêt comme de loin. Une enquête réalisée par Manpower et publiée en décembre 2023 met en lumière plusieurs chiffres éloquents :
- Environ 8 entreprises sur 10 déclarent avoir déjà adopté des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur stratégie
- 70 % des employeurs dans le monde recherchent activement des profils verts ou redoublent d’efforts pour développer les compétences nécessaires à la transition écologique
- D’ici 2030, la transition écologique pourrait créer jusqu’à 30 millions d’emplois dans le monde, notamment dans les domaines de l’énergie verte, de l’efficacité énergétique et des technologies bas-carbone
De leur côté, les universités et écoles adaptent leurs formations et en créent de nouvelles pour répondre aux besoins de la transition environnementale. Il faut aussi dire que les étudiants sont demandeurs d’enseignements verts, lesquels leur permettraient d’occuper un poste qui a du sens.
💡 Pour Victorine Minvieille, chargée de partenariats et événementiel au sein de Jobs_that_makesense et présente à Talents for the planet, les emplois verts existent au-delà des définitions du Commissariat général au développement durable : tout le monde peut avoir un métier à impact s’il en a la conviction et selon ce qu’il en fait.
Les Opérateurs de compétences (OPCO) adopteraient aussi une vision plus large des métiers verts et verdissants, en incluant toutes les professions du cadre de vie : les artisans, les boulangers, les bouchers, les coiffeurs, les funéraires, les assistants maternels ou encore les experts en automobile. Tous demandent à être formés à de nouvelles pratiques en lien avec la transition écologique et dans le cadre des réglementations qui tendent aussi à être plus strictes.
Par exemple, les experts en automobile demanderaient de plus en plus à être formés sur l’installation des phares d’occasion plutôt que des neufs. Les coiffeurs, quant à eux, sont graduellement formés à utiliser moins d’eau lors des lavages capillaires. En bref — et dans l’idéal — tous les emplois devraient contribuer, d’une façon ou d’une autre, à préserver l’environnement dans le futur.
Évidemment, il reste encore à faire. Dans encore bon nombre d’entreprises, la RSE est surtout une affaire de communication et d’image de marque plus que d’actions concrètes. C’est encore autre chose quand leur PDG émet à lui seul autant de CO2 que 1 158 Français, à l’instar de Bernard Arnault en 2018, selon une étude d’Oxfam France.