Quand la révolution numérique va de pair avec l’innovation. Afin de rendre concrets des projets novateurs, la grande école du numérique dispose de son propre incubateur : Efrei Entrepreneurs. Un dispositif qui accompagne plus de 50 start-ups, lesquelles sont le fruit de leurs étudiants-entrepreneurs.
L’établissement compte 45 étudiants auto-entrepreneurs actifs au sein de son incubateur. Pour encourager de nouveaux élèves à passer le cap, l’école possède tout un écosystème entrepreneurial, avec VivaTech, comme exemple de partenaire.
Cette année, 900 places sont allouées aux étudiants désireux de participer à l’événement. Tandis que l’entrepreneuriat intéresse et ne cesse de se développer, l’Efrei met les bouchées doubles pour faire émerger de nouveaux talents.
🚀 Nous étions présent à la 2e édition du Startup Day de @EFREI_incubator !
✨Une journée d'innovation, d'inspiration et de rencontres autour de l'entrepreneuriat. Merci pour cette expérience enrichissante ! #StartupDay#EFREI#Innovationpic.twitter.com/riJB8BWGCk
— Diplomeo (@diplomeo) February 8, 2024
L’incubateur Efrei Entrepreneurs : du pain béni pour les étudiants
« J’ai une idée ! ». C’est ce qu’entend régulièrement Ludivine Pirlet, start-up manager au sein de l’incubateur de l’Efrei. Les étudiants qui passent le seuil de sa porte ne sont pas tenus d’avoir un projet abouti. « J’accompagne les porteurs de projet », explique la jeune femme. « Les étudiants qui ont simplement une idée viennent à moi et ensemble, on la façonne ».
« On pousse l’étudiant à se poser les bonnes questions », Ludivine Pirlet, start-up manager à l’Efrei
L’étape d’après consiste à explorer l’idée dans son environnement. « On pousse l’étudiant à se poser les bonnes questions : à quel marché s’adresse-t-il ? Quel est le prix envisagé ? L’idée est-elle viable du point de vue légal ? », confie-t-elle. Une fois cette phase élémentaire abordée, la chargée d’affaires est en mesure de déployer plusieurs outils pour les étudiants sur la voie de l’entrepreneuriat. « J’intègre aux différents projets des experts, dont d’autres étudiants entrepreneurs de l’école et d’anciens élèves, ainsi que des réseaux partenaires ». Ces acteurs fournissent des conseils à partir de leur propre expérience de création de start-ups. Ils peuvent aussi décider d’investir dans les projets. C’est le cas notamment de l’association Efrei « Business Angels ».
Des ateliers de mentorat sont également mis en place afin que les étudiants puissent bénéficier d’un accompagnement sur mesure autour de certaines problématiques : le sourcing de client, le business plan, le développement des versions de l’application ou encore, savoir pitcher son projet.
En parallèle, l’école propose un parcours entrepreneur, accessible dès la fin de la troisième année. Les étudiants tentés par l’aventure bénéficient d’un meilleur aménagement entre leurs cours et leur projet. Ils disposent également de cours dédiés à l’entrepreneuriat.
L’incubateur Efrei Entrepreneurs est aussi adhérent au Pepite CréaJ Île-de-France. Les étudiants ont alors la possibilité d’obtenir le statut d’étudiants entrepreneurs et d’intégrer Pépite France. Selon eux, une aubaine pour profiter d’un accompagnement plus poussé et obtenir des financements.
Pour toutes ces raisons, l’incubateur représente un atout de poids pour les étudiants, au moment de candidater à l’Efrei. C’est le cas de Lucien Au et Étienne Sandillon, tous deux étudiants-entrepreneurs en master 2 qui ont choisi l’école pour son accompagnement de qualité, à destination des étudiants auto-entrepreneurs.
Lucien Au et Étienne Sandillon, étudiants en master 2 et jeunes entrepreneurs de l’Efrei © Efrei Picture Studio
Apprentissage et micro-entreprise : un rythme « Efreiné »
Si les étudiants ont pour coutume de jongler entre les cours et l’entreprise, les jeunes entrepreneurs doivent aussi libérer du temps pour développer leurs projets respectifs. Lucien Au est étudiant en M2 UX Design et CEO de Leets. Titulaire d’un bac scientifique et d’un bachelor en design graphique, il s’est spécialisé dans le domaine et s’occupe de la partie design de son application de mise en relation pour faire du sport en équipe. L’objectif ? Favoriser les échanges et la motivation mutuelle pour pratiquer des activités sportives.
Alternant dans une boîte de télécom depuis septembre 2022, Lucien essaye de dégager du temps pour s’occuper de son projet en parallèle. « On travaille le soir et le week-end », admet-il, avant de poursuivre : « Avec l’apprentissage, on a développé de nouvelles méthodes de travail. Même si on ne se voit pas physiquement, on reste connectés : la communication quotidienne, c’est le secret de notre réussite ». Son équipe a postulé au programme Pépite Créaj IDF, afin de bénéficier d’un accompagnement supplémentaire et espérer remporter le prix Pépite, une récompense très convoitée par les étudiants auto-entrepreneurs.
De son côté, Étienne Sandillon, en master 2 IT for Finance, a créé Etheia : un logiciel de monitoring en temps réel. Il s’agit d’une application qui vise à endiguer les agressions et à prévenir les autorités en cas de danger. « On est partis d’un constat avec des camarades de promo en regardant un reportage à la télé et on s’est rendu compte qu’un agresseur sur cinq seulement est condamné », explique l’étudiant. « Notre application fonctionne comme un canal d’émission d’urgence : la victime émet une alerte en cas de besoin qui est envoyée aux proches et à un agent spécialisé pour recevoir une assistance rapidement », ajoute-t-il.
Le jeune homme de 23 ans ne cache pas son ambition et affirme que son projet, qui existe depuis maintenant près de deux ans, s’est récemment transformé en micro-entreprise. Ce qui demande un travail conséquent, alors qu’il doit déjà jongler entre les cours et son apprentissage. « Cela demande de faire des concessions : ça m’arrive de finir tard et de me coucher à 2 h du matin », renchérit Étienne Sandillon. « On remplace le temps qui sert généralement à se divertir pour faire quelque chose d’utile. La vie d’entrepreneur, c’est de continuer à travailler sans compter ses heures », ajoute-t-il.
Néanmoins, Étienne a opté pour la voie de l’apprentissage qu’en deuxième année de master. L’année dernière, il a réalisé son stage de fin de semestre au sein même de sa start-up, grâce au parcours entrepreneur de l’école. Ce qui lui a permis « d’avoir tout le temps du monde » pour sa micro-entreprise. Sur son appli, il est chargé de la partie UX et du management de projet, tandis que ses deux autres partenaires s’occupent de la partie administrative et du développement web. Une recette qui porte ses fruits car sa micro-entreprise a déjà généré ses premiers euros.
Une meeting zone où des étudiants se renseignent auprès des professionnels dans le Student Hub de l’école, à l’occasion de l’Efrei Start up Xperience. © Efrei Picture Studio
Oser se lancer et en parler : les conseils des étudiants-entrepreneurs
On dit souvent que prudence est mère de sûreté. Mais parfois, se jeter dans la gueule du loup peut s’avérer bénéfique. Pour les étudiants entrepreneurs, quand on a un projet qui germe dans sa tête, il faut en parler au plus vite. « Certains camarades me disent qu’ils ont peur qu’on vole leur projet, donc ils restent discrets sur leurs intentions », précise Étienne. « Je leur réponds qu’une idée ne vaut pas grand-chose, c’est l’exécution qui compte ». Le garder pour soi revient, selon lui, à « perdre du temps ».
« Vous pouvez penser que la meilleure roue pour votre voiture est carrée, mais tout le monde va vous dire qu’elle doit être ronde », Étienne Sandillon, en M2 IT Finance
Lorsqu’il a débuté l’aventure Etheia, l’étudiant explique qu’il avait mal ciblé son audience. « Au début, on voulait apporter des preuves d’agression, alors que la meilleure solution est d’apporter une solution immédiate pour l’éviter », raconte Étienne. « C’est grâce à nos amis, nos familles, des entrepreneurs et des chefs d’entreprises qui ont une diversité d’opinions qu’on a fait marche arrière », ajoute-t-il. « Vous pouvez penser que la meilleure roue pour votre voiture est carrée, mais tout le monde va vous dire qu’elle doit être ronde ».
Les ambitions, cela passe aussi par des participations à des concours et autres événements pour accroître son champ d’action. C’est ce que préconise Lucien avec son projet Leets. Il a bien en tête de saisir toutes les opportunités qui se présentent à lui.
En plus du réseau Pépite, il a décidé de répondre à un appel à projets de la mairie de Paris, qui valorise les initiatives mêlant sports et technologies. Il l’avait déjà tenté l’année dernière, mais ne s’est pas découragé. Cette année, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 donnent une toute autre résonance à son projet. Il espère ainsi « gagner du temps ». Pour lui, le temps est « précieux » et « il faut se saisir de tout ce qui peut permettre d’avancer plus vite ».
Les deux étudiants entrepreneurs ont déjà des indices sur ce qui les attend une fois leur précieux sésame en poche.Le CEO de Leets aimerait se consacrer entièrement à son application de mise en relation sportive, une fois son diplôme obtenu. « L’idée est qu’en septembre, je sois à temps plein sur Leets », confie-t-il. « D’ici 5 à 10 ans, nous aimerions être des références dans le sport ». Pour lui, qui dit sport, dit Leets.
Même son de cloche pour Étienne qui, grâce à des premiers retours positifs, pense à faire appel à des alternants pour la partie développement et agrandir sa société. Il compte sur la « liberté de décision et de vision » et l’esprit start-up que permet encore Etheia pour les attirer. Pour l’heure, sa solution a déjà été retenue dans le cadre d’un festival de musique en Guadeloupe en juillet prochain. « Si on peut apporter une sécurité et une solution gratuite en plus dans le quotidien des gens, c’est positif », conclut-il.
Cet article a été co-écrit par Mehdi Bautier et Maeva-Simone Tjang.