Les problématiques qui touchent les jeunes Français sont nombreuses. Frappés de plein fouet par la précarité, les difficultés d’accès au logement ou encore l’impossibilité de se nourrir, la mobilité vient s’ajouter aux désagréments du quotidien des 18-25 ans.
En effet, la 5e édition du baromètre « La mobilité, frein à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes » de la Fondation Apprentis d’Auteuil, dévoilé ce jeudi 14 novembre 2024, révèle que l’accès aux moyens de transport constituent en réalité un frein dans l’insertion sociale et professionnelle de cette population.
Les chiffres de l’enquête sont alarmants : environ 8 jeunes sur 10 (76%) affirment avoir déjà renoncé à une formation ou à un emploi en raison des difficultés de transport.
Les jeunes entravés par la mobilité
Transports trop chers, peu accessibles ou incompatibles avec leur emploi du temps : les obstacles qui se présentent aux jeunes en termes de mobilité sont nombreux.
De ce fait, ils finissent par renoncer à leur projet professionnel ou d’orientation pour des raisons diverses :
- 61% ont dû abandonner au moins une opportunité parce qu’ils n’avaient aucune solution de transport accessible et compatible avec leurs horaires
- 56% parce qu’ils n’avaient pas de moyen de transport personnel
- 54% car le prix de l’essence est trop élevé
- 43% en raison du coût des transports en commun
La satisfaction des jeunes vis-à-vis des solutions de mobilité est donc loin d’être au rendez-vous. Transports insuffisants, coûts difficiles à prendre en charge, barrières psychologiques ou culturelles… Les 18-25 ans subissent de nombreux inconvénients selon le baromètre :
- 30% se disent insatisfaits de l’offre de transports en commun sur leur lieu d’habitation
- 36% déclarent qu’elle n’est pas fiable
- Plus d’un jeune sur 5 a été contraint de réduire ses dépenses liées aux transports
- 73% des jeunes estiment que la gratuité des transports en commun augmenterait leurs opportunités d’accès à un emploi ou à une formation
- 52% des jeunes interrogés se sont déjà sentis perdus ou déboussolés dans les transports en commun
- 42% ne savent pas utiliser les applications de calcul de trajet
Étudiant : quelles sont les aides au transport accessibles ?
Sans surprise, ce fléau touche davantage les jeunes « ni en emploi ni en étude ni en formation » (NEETs). Ils représentent 83% des sondés ayant déjà renoncé à une opportunité par manque de solutions pour s’y rendre, renforçant ainsi leur difficulté d'insertion professionnelle et sociale.
Certaines personnes interrogées soulignent une autre problématique majeure : celle de se retrouver dans des situations délicates à l’école ou au travail à cause des transports. Le baromètre révèle que 2 jeunes sur 3 (66%) ont déjà rencontré des problèmes pendant leurs études (examen raté, renvoi, etc.) ou leur travail (rendez-vous client raté, avertissement, licenciement, etc.).
La voiture : le moyen de transport préféré des jeunes
Selon les sondés, la voiture est le moyen de transport incontournable dans la vie quotidienne et l’insertion socio-professionnelle. Ainsi, 65% des interrogés estiment que le permis de conduire est indispensable pour travailler dans le lieu où ils habitent.
68% préfèrent même l’utiliser dans la vie de tous les jours, principalement parce qu’ils ne se sentent pas à l'aise dans les transports en commun (plus de 3 jeunes sur 10). 30% d’entre eux n’ont presque pas d'autres choix, puisqu’ils habitent dans un endroit où le service de transports en commun est insuffisant, inadapté ou défaillant, peut-on lire dans l’étude. Enfin, 1 jeune sur 5 y a recours car son job le lui impose, avec des déplacements fréquents ou des horaires décalés.
Toutefois, les jeunes interrogés ne nient pas que la voiture représente un coût non négligeable dans leur quotidien. Selon l’enquête, plus de la moitié des jeunes qui ont le permis de conduire déclarent avoir dû faire des sacrifices sur leurs dépenses du quotidien (59%) et travailler en parallèle de leurs études (54%). La majorité (73%) a dû dépendre de l’aide de son entourage.
En quête d’opportunités, 19% des jeunes interrogés affirment que quitter leur région pour un emploi ou une formation est une nécessité, en raison de l’absence d’opportunités sur leur territoire. Néanmoins, les jeunes dont les parents n’ont jamais changé de région expriment un faible intérêt pour la possibilité de trouver un emploi à plus de 100 km de chez eux, nous informe l’enquête.
L’objectif de la Fondation Apprentis d’Auteuil ? “Permettre à chaque jeune d’accéder à la mobilité, pour qu’il s’insère – rapidement et durablement – sur le marché du travail et dans la société”, témoigne Pascal Borniche, directeur régional Nord-Est d’Apprentis d’Auteuil.
*Le baromètre de la Fondation Apprentis d’Auteuil a été réalisé par OpinionWay auprès de 2001 jeunes Français âgés de 18 à 25 ans.