Ce mardi 4 octobre, Najat Vallaud-Belkacem a solidifié sa proposition développée au journal Les Echos, le 11 septembre 2016, en signant un accord avec les universités et les organisations syndicales et étudiantes. Celui-ci concerne le « droit à la poursuite d’études » en master pour les titulaires d’une licence et la possibilité pour les universités de refuser des étudiants souhaitant entrer en master 1 sous certaines conditions. Si une loi voit le jour, elle sera effective à la rentrée 2017.
Le droit de refuser des étudiants au motif du nombre de places limité
Au début de l’année 2016, le Conseil d’État avait jugé la sélection à l’entrée du master 2 illégale, car fondée sur aucun décret. En réponse, une liste de 1?300 masters 2 qui peuvent sélectionner les étudiants avait été publiée. D’autre part, plusieurs étudiants ayant contesté leur sélection en master avaient obtenu gain de cause devant les tribunaux. Face à ce flou, Najat Vallaud-Belkacem a annoncé au journal Les Echos, début septembre, vouloir réformer le masteret abordé, entre autres, le sujet du recrutement à l’entrée en master 1.
Avec l’accord validé ce mardi 4 octobre, les universités auront donc désormais le droit, dès la rentrée 2017, de refuser l’entrée en master 1 s’ils n’ont pas suffisamment de places : le choix se fera selon « la motivation, le niveau pédagogique et le projet de l’étudiant ». En septembre, Najat Vallaud-Belkacem expliquait que « les universités doivent pouvoir recruter à l’entrée du master, et non pas en milieu de master (entre le master 1 et le master 2, NDLR), l’idée étant d’avoir un diplôme conçu comme un cursus de quatre semestres qui ne s’arrête pas en plein milieu, comme c’est le cas aujourd’hui ». Car, actuellement, faire un master 1 ne vous assure pas de pouvoir poursuivre en master 2… Dans certains cas, la sélection entre les deux années restera possible, notamment pour les filières qui débouchent sur des concours de niveaux bac+4 : droit et psychologie par exemple.
Un « droit à la poursuite d’études » après la licence
Le texte prévoit aussi que les étudiants ayant validé une licence puissent choisir d’entrer dans le master de leur choix. C’est « le droit à la poursuite d’études ». En clair, si vous avez été refusé à l’entrée du master de votre choix, vous vous verrez proposer le choix en trois autres masters. Ces trois options prendront en compte votre projet professionnel et l’établissement où vous avez obtenu votre licence. L’une d’elles devra se trouver dans l’établissement où vous avez validé votre licence ou, si ce n’est pas possible, dans la même région académique.
Objectif : 25 % de la génération au niveau master
Ces mesures s’inscrivent dans une réforme du master entreprise par Najat Vallaud-Belkacem et qui devrait aboutir concrètement lors de la rentrée 2017. La ministre, qui préfère le terme de « recrutement » à celui de « sélection » veut mettre fin à « l’incohérence » du système actuel, selon Les Échos. Autre objectif de cette refonte : atteindre les « 25 % d’une génération au niveau master », contre 16 % actuellement.
Le texte sera soumis au vote du Cneser (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) le lundi 17 octobre. Après cela, le ministre devrait proposer un projet de loi courant novembre, pour une application à la rentrée 2017. Il restera à organiser ce recrutement et ce droit à la poursuite d'étude, peut-être avec une plateforme dédiée (comme APB pour le post-bac) ?