Le savais-tu ? Ce n’est qu’en 1982 que le métier de sage-femme a été ouvert aux hommes. En effet, alors que la France ne réservait cette profession qu’aux femmes, une directive européenne portant sur la non-discrimination en fonction du genre dans les métiers a mis fin à cette pratique.
Quarante ans plus tard, on ne compte que 3% de sage-femmes de sexe masculin. Cela s’explique par le fait que pendant plusieurs années, aucun établissement n’a accueilli d’homme en son sein. Toutefois, il est totalement possible de se former à ce métier. L’école de Grenoble a été la première à former un sage-femme homme en 1992. Les autres institutions ont suivi seulement plusieurs années plus tard.
Maïeuticien ou sage-femme : quel terme utiliser pour décrire un homme ?
Depuis peu, un nouveau terme a émergé pour parler de la discipline autour des soins apportés aux personnes qui accouchent : la maïeutique. Ce nom trouve son origine dans la mythologie grecque. En effet, un personnage nommé Maïa était chargé de veiller sur les accouchements.
Ainsi pour évoquer un sage-femme de sexe masculin, on parle plutôt de maïeuticien. Certains tenteront la blague “sage-homme”. Pour autant, ce nom de métier n’est pas en lien avec le genre de la personne qui l’exerce, mais avec celui de la personne dont on s’occupe. En effet, la ou le sage-femme est celle ou celui qui prend soin de la femme. C’est de cette origine que provient cette dénomination.
Il n’est donc pas rare de voir les deux appellations dans des articles ou des hôpitaux. Pour autant, les sage-femmes homme ou les maïeuticiens exercent les mêmes fonctions qu’une sage-femme : assurer le suivi de grossesse jusqu’au terme, le suivi post-natal et l’accompagnement gynécologique.
Comment devenir sage-femme ?
Que tu sois un homme, une femme ou non genré, la formation pour devenir sage-femme est identique et assez longue. Tu t’en doutes, pour exercer cette profession, il faut passer par la case médecine. Après une première année généraliste à l’université, tu devras rejoindre une école de maïeutique (ou de sage-femme) pour une formation de trois cycles répartis en cinq ans. À noter : le troisième cycle est une nouveauté qui entrera en vigueur à la rentrée 2024.
Il faut donc s’inscrire sur Parcoursup à une licence L.AS ou PASS, puis opter pour le premier cycle de maïeutique (en deuxième et troisième année de licence). Cette formation est proposée dans une trentaine d’écoles publiques qui sont rattachées aux hôpitaux.
Avec la réforme de la formation de sage-femme et l’ajout d’une sixième année, les maquettes pédagogiques pourraient être revues. Pour l’heure, aucune information n’a été communiquée sur d’éventuels changements autour du programme.
Le premier cycle de maïeutique
Le premier cycle est plutôt généraliste et vise à conférer aux étudiants les bases en gynécologie, en obstétrique, en néonatalogie, en pathologie, en maïeutique et en pédiatrie. Une fois sage-femme, il faut pouvoir accompagner les parents tout au long de la grossesse, mais aussi dans les mois qui suivent. Quelques cours d’anatomie, de pharmacie et de sciences humaines viennent compléter ces deux années qui constituent le premier cycle.
Le premier cycle de maïeutique est également tourné vers la pratique. Dès la première année d’école de sage-femme, tu devras t’entraîner sur des mannequins, puis réaliser des stages pour un total de 24 semaines d’expérience sur le terrain. Durant ces deux premières années, les stages tourneront autour du suivi de grossesse et de l’accouchement.
À l’issue de ce premier cycle, tu obtiendras le DFGSMa, un diplôme équivalent à une licence, soit un niveau bac+3 et un titre RNCP de niveau 6.
Le deuxième cycle d’école de sage-femme
Si tu veux devenir sage-femme homme, il faudra alors obligatoirement poursuivre au niveau master. Le deuxième cycle, composé de deux ans, mise sur les enseignements étudiés en premier cycle, avec un renforcement autour de la pédiatrie, et des pathologies obstétriques et du nouveau-né.
La pratique est également beaucoup plus intensive puisque tu passeras 56 semaines sur le terrain. Cela comprend les 6 mois de stage de fin de cycle. Tu seras formé à la réalisation d’un accouchement, à la préparation à la naissance, à la consultation post-natale et à d’autres sujets comme la prévention gynécologique. Le deuxième cycle se conclut d’ailleurs par un mémoire et sa soutenance.
Le troisième cycle : la nouveauté 2024
En 2024, un troisième cycle composé d’un an sera ajouté au cursus classique. Il sera un passage obligatoire pour tous ceux qui veulent obtenir le DE (Diplôme d’État) de sage-femme. Attention : cette réforme ne concerne que ceux qui débuteront leur formation à la rentrée de cette année. Ceux qui sont déjà en études ne sont pas impactés.
Cette cinquième année de maïeutique doit permettre l’obtention du statut de docteur en maïeutique, nécessaire pour exercer la profession. Il permet également de poursuivre ses études dans l’univers de la recherche autour de cette thématique. Une période de stage est également prévue durant cette sixième année d’études.