Les vacances d’été sont-elles trop longues en France ? La ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, Élisabeth Borne, a remis sur la table l’idée de réduire les congés estivaux des élèves de huit semaines. « Les vacances scolaires d’été de 2025 ne changeront pas, mais, pour 2026, cela dépendra de l’issue des discussions », avait-elle affirmé dans un entretien au Parisien.
Selon la ministre, une trop longue période de congés peut entraîner une baisse de niveau chez les élèves « les plus fragiles », ce qui est susceptible d’accentuer les inégalités scolaires.
Une proposition qui ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’en 2013, l’ancien ministre de l’Éducation sous François Hollande, Vincent Peillon, proposait déjà de réduire à 6 semaines la durée des vacances d’été. Plus récemment, en 2023, le président Emmanuel Macron proposait d’avancer la rentrée scolaire au 20 août pour les élèves en difficulté.
La France « en queue de peloton » face aux pays européens : vraiment ?
Sur ce sujet qui fait régulièrement débat, la communauté éducative a vivement réagi. Les vacances des élèves français sont-elles trop longues par rapport à nos voisins européens ? L’Hexagone « est en queue de peloton », argue Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU — syndicat du second degré — au micro de RMC ce matin. « Il y a quand même un certain nombre de pays européens qui ont plus de vacances l’été », ajoute-t-elle, en prenant comme exemple les pays scandinaves, connus pour avoir les meilleurs systèmes éducatifs au monde (d’après le classement PISA).
Selon les données de l’OCDE, la France se situe légèrement en deçà de la moyenne européenne qui est d’environ 9 semaines de vacances estivales par an. Nos voisins allemands et britanniques bénéficient de 6 semaines, tandis qu’au Portugal et en Espagne, les élèves ont respectivement 10 et 11 semaines de congés. L’Italie et la Lettonie sont les championnes européennes, avec 13 semaines de pause estivale annuelle.
En revanche, la France se distingue sur l’ensemble des vacances scolaires de l’année : avec 16 semaines de congés annuels (contre 14 semaines en moyenne dans les pays européens). La secrétaire générale du syndicat des collèges et des lycées se dit ouverte « à la discussion » sur le rythme des petites vacances et de « la façon où elles se succèdent », à condition de ne pas se focaliser uniquement sur les vacances d’été des élèves. « C’est enfermer le débat dans quelque chose qui n’est pas vrai », juge Sophie Vénétitay.
💬 "Il ne faut pas se focaliser sur les grandes vacances parce que c'est enfermer le débat. Il faut se pencher sur l'ensemble du temps scolaire, dont les emplois du temps des élèves souvent trop lourds."
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU#CharlesMatinpic.twitter.com/SpOJSWCvZp
— RMC (@RMCInfo) January 20, 2025
D’autres priorités jugées plus importantes
Au-delà d’un nouveau débat autour des vacances d’été des élèves français, les syndicats estiment que d’autres priorités doivent être mises sur la table. Pour le SNES comme le Snuipp-FSU, les problématiques comme les classes en sureffectif ou le manque d’attractivité du métier d’enseignant apparaissent comme prioritaires.
Le syndicat des enseignants du second degré propose aussi de s’atteler aux emplois du temps des lycéens, qui se révèlent beaucoup plus lourds depuis la réforme du bac. Sur les réseaux sociaux, plusieurs élèves ont témoigné de journées éprouvantes qui se terminent à 18 h, avec peu de temps pour déjeuner.
Dans un lycée de Sens, professeurs et parents ont protesté en septembre 2024 contre des emplois du temps « incluant des cours qui se chevauchent et l’absence de pause déjeuner pour les élèves », rappelle France 3 Bourgogne-Franche Comté. Ainsi, avec cet exemple, l’amélioration des rythmes scolaires pourrait constituer, selon la communauté éducative, une réponse plus immédiate.