Ce mardi 6 décembre, Delphine Manceau, la directrice de l’ebs Paris a détaillé les nouveautés de l’école et les grands axes à développer d’ici 2020. Au programme de la nouvelle stratégie : encore plus d’international, de digital, d’aide à l’orientation, d’alternance, etc.
Toujours plus d’international
Ce qui fait l’ADN de l’ebs (european business school) Paris, c’est son côté international. « Aujourd’hui toutes les écoles de management ont développé cet axe. En 1967, lors de la création de l’école, c’était novateur et pionnier », souligne Delphine Manceau, directrice de l’établissement.
La moitié du cursus à l’étranger
Au total, un étudiant de l’ebs Paris peut passer 2 ans et demi de son cursus de 5 ans à l’international. Au minimum, il doit passer un an dans un pays étranger.
Voici comment s’organisent les études sur la plan international :
- première année : fondamentaux, en France
- deuxième année : au choix à Paris, Genève ou Londres
- troisième année : l’année de l’international, semestre d’échange dans l’une des 71 écoles partenaires et stage d’un semestre à l’étranger
- quatrième année : learning expedition à San Francisco
- cinquième année : stage de fin d’études ou semestre à l’international
Doubler la part d’étudiants étrangers
Pour l’instant, les étudiants internationaux représentent 18 % des promotions, un chiffre que Delphine Manceau et sa gouvernance envisagent de doubler d’ici 2020. Aussi, « une majorité a choisi de suivre des cours 100 % en anglais », selon la directrice. À l’arrivée, 26 % des diplômés de l’ebs Paris trouvent leur premier emploi à l’international.
Du côté des enseignants, plus de 52 % sont étrangers, une force pour dispenser des enseignements tournés vers un environnement mondialisé.
Londres, Genève et San Francisco
Grâce à l’intégration du groupe INSEEC, l’ebs Paris a pu s’implanter à Londres, Genève et San Francisco. « Nous avons créé un programme de toute pièce pour l’ebs. Le campus de Londres est très bien situé, notamment près de la City, ce qui est un atout pour monter des projets avec les professionnels », commente Aisling Byrne, directrice du campus de Londres.
À Genève, c’est l’école CREA qui se rapproche de l’ebs. « C’est un nouveau challenge pour notre petite école. Pour l’instant, nous accueillons les étudiants de deuxième année et nous envisageons d’accueillir le cursus complet en 2018 », se réjouit René Engelmann, directeur du campus de Genève.
Évoluer avec ses étudiants
« Nous accueillons désormais les Millenials, ces enfants des années 2000 qui ont grandi dans l’après 11 septembre 2001, une période assez sombre. C’est aussi une génération bercée par Facebook et d’autres évolutions de ce type, ils savent chercher l’information, faire du multitasking, sont entourés d’images, etc. », analyse Delphine Manceau.
Plus d’action !
Un profil d’étudiant qui change donc et qui réclame plus d’action. « Ils aiment agir et expérimenter, ils aiment créer », ajoute la directrice. Pour répondre à cette envie de faire, l’ebs réoriente sa pédagogie avec des activités comme :
- un atelier de créativité par l’art et le théâtre
- un projet entrepreneurial
- des missions pour des entreprises du digital
- des stages autour de la création d’entreprise
- etc.
Une envie d’agir qui se traduit par un chiffre parlant : 17 % des diplômés de 2015 ont créé leur entreprise pendant ou à la fin de leurs études à l’ebs. Delphine Manceau ajoute une anecdote : « J’ai récemment rencontré un étudiant de deuxième année qui me disait qu’il a créé son entreprise en première année et qu’il était content d’avoir eu tout juste 18 ans pour pouvoir signer les statuts ! ».
Former aux nouveaux métiers
« Un tiers des enfants de 6 ans exerceront un métier qui n’existe pas encore ! », éclaire Delphine Manceau. Ce que veut mettre en avant l’ebs en réaffirmant sa stratégie, c’est aussi la nécessité de préparer aux métiers de demain. Pour cela, la gouvernance s’appuie sur un schéma « EDIC » :
E comme entrepreneuriat
D comme digital
I comme innovation
C comme créativité
Avec des contenus plus transversaux, l’ebs se définit comme une école des métiers d’avenir.
Pour cela, elle s’appuie également sur une école d’ingénieurs : l’ECE Paris. « Nos étudiants vont pouvoir monter des projets avec les fabricants du digital de demain. Nous développons ce partenariat grâce à un incubateur commun qui privilégie les projets mixtes (esb + ECE), des doubles diplômes dans les deux sens et des cours et séminaires communs tout au long du programme », expose Delphine Manceau. Les deux établissements ont aussi lancé, main dans la main, « Just make it ».
« Just make it », un programme d’orientation pour les lycéens
Aussi parmi les points que renforce l’ebs : l’orientation. Celles de ses étudiants évidemment, mais aussi celle des lycéens. Un nouveau programme d’une semaine, baptisé « Just make it », est destiné aux jeunes de première et terminale. La directrice explique : « L’expérience se veut amusante. Elle comporte deux parties : une première où ils vont fabriquer un objet connecté, en abordant tous les aspects du projet et une seconde où ils seront accompagnés pour réfléchir à ce qu’ils ont aimé dans la semaine et à ce qu’ils aimeraient faire ». Quatre sessions auront lieu en juin et juillet 2017. Les groupes de 18 jeunes seront en mode « fab lab », un avant-goût de la pédagogie par l’action qui les attend peut-être à l’ebs ou à l’ECE…
D’autres objectifs à 2020
Le plan stratégique de l’ebs, à l’horizon 2020, prévoit une réaffirmation de ses points d’excellence qui passent par quelques objectifs. Parmi eux :
- doubler la part des étudiants étrangers (18 % actuellement)
- développer les MBA en passant de 50 à 300 étudiants
- un plan de recrutement de deux professeurs par an
- pas d’augmentation des frais de scolarité (9 800 euros par an)
- pas d’augmentation non plus, ou très faible, du budget (environ 14–15 millions d’euros actuellement). « Les campus que nous intégrons existent déjà donc pas d’investissements à prévoir de ce côté », précise Delphine Manceau. À noter qu’environ 95 % du budget est financé par les frais de scolarité.
- une maîtrise des surcoûts liés aux études à l’étranger (de 0 à 5 000 euros pour des cas rares)
- développer les aides financières aux étudiants pour atteindre 40 % d’étudiants boursiers (21 % actuellement)
- mettre l’accent sur l’alternance, et passer de 13 à 35 % des étudiants. Cet objectif passe par la nouvelle possibilité de suivre la spécialisation « digital » depuis cette année. À la rentrée 2017, c’est le cursus « finance » qui sera disponible en alternance.