La charge de travail importante, que ce soit durant leurs études ou une fois qu’ils commencent à pratiquer en hôpital durant leur formation, suscite souvent l’indignation des étudiants en médecine. La France ne fait pas figure d’exception, puisque leurs homologues marocains manifestent depuis plus de dix mois.
En cause ? Une réforme qui visait à raccourcir les études de médecine d’un an, sans pour autant préciser quels seraient les contours de cette sixième (et dernière) année, ainsi qu’une nouvelle programmation des examens. Ils dénoncent également un manque d’accompagnement général dans ce cursus. En décembre 2023, les étudiants de toutes les spécialités ont donc décidé de boycotter les examens et les stages, pour favoriser un retour à une formation en 7 ans.
Un rejet massif des propositions du dernier ministre en place
La réforme devait pallier le manque de main d’œuvre dans le secteur de la santé. Pourtant, les étudiants dénonçaient le manque de temps accordé aux spécialisations, et plaidaient pour un retour à 7 ans d’études, évoquant une durée de formation similaire dans les autres pays du globe. Les professionnels, quant à eux, se réjouissaient à l’idée que cette mesure soit mise en place.
Face à cette réaction massive du monde estudiantin, le précédent ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, a tenté d’apporter une réponse aux futurs médecins, dentistes et pharmaciens sur des sujets comme les bourses, par exemple. Toutefois, il n’a pas su satisfaire leurs demandes sur les principaux points de friction, notamment les questions liées aux examens, à la durée de la formation et aux sanctions disciplinaires.
Conséquence : Abdellatif Miraoui a dû s’expliquer devant un parlement qui a fustigé sa gestion de la crise. Il a même subi la colère de son propre parti qui n’a pas hésité à critiquer ouvertement l’enlisement du conflit avec les étudiants en médecine. De leur côté, les manifestants ont rejeté à 81% les propositions du ministère de l’Enseignement supérieur.
De nouveaux ministres pour une gestion du conflit apaisée
Après leur nomination, les ministres de l’Enseignement supérieur, Azzedine El Midaoui, et de la Santé, Amine Tahraoui, ont rencontré les étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire pour mieux comprendre leurs revendications. L’objectif ? Écouter leurs demandes et tenter d’apporter une solution à une crise qui dure depuis presque un an.
Les représentants des étudiants se disent optimistes. Selon eux, « la rencontre s’est déroulée dans un climat positif, marqué par un dialogue ouvert et constructif », comme le rapporte le média Le 360. Les deux nouveaux ministres ont promis de mettre la priorité sur ce dossier pour tenter d’amener sur la table une solution rapide.
Azzedine El Midaoui entend rencontrer le médiateur du Maroc cette semaine afin de pouvoir trouver la meilleure réponse aux attentes des étudiants, notamment sur la durée de la formation. La CNEM (Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie) devrait ensuite procéder à un vote afin de valider ou non la solution proposée par le ministère.