Le nombre d’étudiants boursiers connaît une baisse significative. Selon une note du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche publiée ce jeudi 25 septembre, 662 000 étudiants ont perçu une bourse sur critères sociaux lors de l’année universitaire 2024-2025.
Selon l’étude, le nombre de boursiers a diminué de 2,6% en un an (17 000 boursiers de moins). Ainsi, l’année dernière, 35,8% des étudiants étaient boursiers, soit le taux le plus faible depuis 2012.
Un recul de boursiers alimenté par l’inflation et un barème figé
Les années précédentes, la baisse des effectifs tenait surtout à l’essor de l’apprentissage, un statut qui coupe l’accès aux bourses. Désormais, ce sont surtout le barème figé et l’inflation qui traduisent l’amenuisement du nombre de boursiers.
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Néanmoins, cette baisse a été interrompue de façon ponctuelle en 2023 en raison de la revalorisation des bourses sur critères sociaux qui a augmenté de 37 euros par mois. Celle-ci a permis à 14 000 étudiants supplémentaires de devenir boursiers.
En 2024, le scénario change : même si les inscriptions dans les formations éligibles repartent à la hausse (+1,4 %), le nombre de boursiers continue de reculer. En cause, un barème gelé malgré l’inflation et la hausse du SMIC : beaucoup d’étudiants sortent des critères, non pas parce que leurs familles roulent sur l’or, mais simplement parce que les seuils n’ont pas suivi la réalité des revenus.
Plus d’étudiants cantonnés aux petits échelons
Autre constat partagé par le ministère : la part de boursiers se concentre sur les petits échelons. Ainsi 31,7% des boursiers sont 0 bis, tandis que 14% d’entre eux sont échelons 1.
Le second tiers de titulaires de la bourse sur critères sociaux se situe dans les échelons centraux (1 à 4) et le dernier tiers correspond aux boursiers les plus précaires (échelons 5 à 7).
Pour la première fois depuis six ans, les montants des bourses n’ont pas été revalorisés à la rentrée 2024. Entre 2019 et 2021, ils avaient augmenté d’environ 1 % par an, puis de 4 % en 2022, toujours dans un contexte d’inflation.
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Disparités selon la formation, le lieu d’études ou le genre
Sans surprise, les établissements publics (39%) accueillent davantage de boursiers que les écoles privées (19%). Mais les différences sont plus prégnantes selon le type de formation étudié.
Les STS (BTS, DMA) se distinguent particulièrement : plus de la moitié des étudiants (53 %) perçoivent une bourse, deux fois plus que les préparationnaires de CPGE (26 %) et cinq fois plus que les écoles de commerce (10 %).
Le ministère pointe aussi une différence selon le genre. Les étudiantes décrochent plus souvent une bourse (38%) que leurs homologues masculins (33%). Cela s’explique par le fait que les filles font plus d’études supérieures que les garçons, notamment dans les milieux modestes.
Enfin, les écarts entre académies restent importants, avec des situations très contrastées selon les territoires. Si un peu plus d’un quart des étudiants sont boursiers dans les académies de Paris et Versailles, la part de boursiers en Outre-mer varie de 52 % (Guyane) à 63 % (La Réunion). En France hexagonale, les académies de Corse (48 %) et de Montpellier (45 %) enregistrent les proportions les plus élevées.
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