Sylvie Retailleau a été nommée ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en mai 2022, alors qu’Elisabeth Borne faisait ses premiers pas à Matignon. Malgré le changement de Premier ministre et ses prises de position autour de la loi immigration, Sylvie Retailleau est restée à la tête de ce ministère qu’elle pourrait bien occuper jusqu’à la fin du mandat d’Emmanuel Macron, en 2027 !
Où s’est formée Sylvie Retailleau ?
Sylvie Retailleau est originaire du sud de la France. Après être née et avoir grandi dans la région niçoise, elle intègre la classe préparatoire du lycée Dumont-d’Urville situé à Toulon. Ce sera pour elle le tremplin idéal pour intégrer l’ENS Cachan, aujourd’hui appelée ENS Paris-Saclay.
Au sein de l’établissement, elle se spécialisera en physique appliquée et obtiendra une licence et une maîtrise EEA (électronique, énergie électrique, automatique). Après avoir passé avec brio l’agrégation en sciences physiques en 1988, Sylvie Retailleau décroche un DEA en micro-électronique en 1989, puis un doctorat sur le même sujet en 1992 à l’Université Paris-Sud.
Sylvie Retailleau : architecte de l’Université Paris-Saclay
Pendant 26 ans, celle qui est ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a évolué au sein de l’Université Paris-Sud, aujourd’hui composante de l’Université Paris-Saclay. Elle a débuté en tant que maître de conférence de 1992 à 2001, avant d’exercer les fonctions de professeur 2e classe (de 2001 à 2007), professeur 1ère classe (de 2007 à 2011), professeur classe exceptionnelle (2011). Il s’agit là des trois grades de la fonction de professeure qui témoignent de l’avancement et du salaire d’un enseignant d’université. Elle a ensuite été doyenne de la faculté des sciences d’Orsay (2011-2016).
En 2016, Sylvie Retailleau devient présidente de l’Université Paris-Sud alors que les discussions sur la création d’une immense ComUE (communauté d’universités et d’établissements) arrivent bientôt à leur terme. L’objectif ? Créer une superbe université qui regroupe des établissements de pointe comme l’ENS Paris-Saclay, CentraleSupélec ou AgroParisTech.
L’Université Paris-Saclay remplaçant l’Université Paris-Sud, Sylvie Retailleau en prend la présidence en 2020, jusqu’à sa nomination au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en mai 2022. Cette nomination n’est pas due au hasard, puisque Sylvie Retailleau avait notamment participé à l’élaboration de la loi programmation recherche. En outre, son soutien au développement du projet de l’Université Paris-Saclay et son expérience dans le monde académique faisaient d’elle la candidate idéale.
Sa longue expérience au sein de cet établissement lui permettra d’être nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur, puis d’être promue au grade d’officier de l’ordre national du Mérite.
Les chantiers de Sylvie Retailleau au MESR
Sylvie Retailleau est arrivée au gouvernement alors que la crise du COVID-19 avait eu un impact important sur le pouvoir d’achat des étudiants. Son mandat s’est donc inscrit dans la continuité de son prédécesseure, Frédérique Vidal, qui avait mis en place le gel du loyer des logements CROUS, des frais d’inscription à l’université ou encore le repas à 1€ pour les étudiants boursiers. Sylvie Retailleau a également décidé plusieurs revalorisation des bourses pour les étudiants du supérieur.
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Autre chantier crucial pour la ministre : le développement durable. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche travaille actuellement à l’élaboration d’un référentiel visant à mettre en place des cours obligatoires autour de l’écologie à l’université. Les enseignants-chercheurs doivent également être sensibilisés à cette notion pour l’intégrer dans les cours de manière globale.
Enfin, Sylvie Retailleau a porté le développement de la plateforme Mon Master, un guichet unique similaire à Parcoursup pour les candidats aux études en master, à l’université. La promesse ? Uniformiser le calendrier et les admissions dans ces filières post-licence.
Sylvie Retailleau et la loi immigration
Récemment, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a marqué l’actualité avec une prise de position ferme contre la loi immigration. En effet, ce projet évoquait la possibilité de droits d’inscriptions plus onéreux pour les étudiants issus de pays hors de l’Union européenne. En outre, une caution de retour devait être obligatoire pour leur permettre d’obtenir une carte de séjour.
Face à cette proposition de loi, Sylvie Retailleau a exprimé son profond désaccord. Elle a ainsi présenté sa démission qui a été rejetée par Emmanuel Macron. Ce dernier l’a rassurée sur les mesures impactant les étudiants étrangers, évoquant la possibilité de réviser la question de la caution, si elle n’était pas censurée par le Conseil constitutionnel.