Si tu bosses déjà ou que tu t’apprêtes à débarquer en entreprise, tu entendras forcément parler de RTT. Ces trois lettres sonnent souvent comme une promesse de jours off, de week-ends rallongés, de pauses bien méritées…
Mais la RTT, c’est aussi un mécanisme un peu plus technique, lié au temps de travail et aux droits que tu peux acquérir quand tu bosses plus que la norme légale. Ce n’est pas juste un jour de congé comme les autres : c’est un système pensé pour équilibrer travail et repos qui mérite qu’on s’y attarde un peu. Pas de stress, c’est très simple ! Diplomeo t’explique.
RTT : que veut dire ce sigle et à quoi ça sert ?
RTT, c’est l’abréviation de « Réduction du Temps de Travail ». L’idée est simple : si tu travailles plus que la durée légale hebdomadaire (qui est de 35 heures en France), tu cumules ce que l’on appelle des heures supplémentaires. Et ces heures, tu peux les récupérer sous forme de jours de repos. C’est ce qu’on appelle les jours de RTT.
Ce système a été mis en place au début des années 2000 avec les lois Aubry, pour accompagner le passage aux 35 heures. Il permet aux salariés de garder un bon équilibre entre vie pro et vie perso. En gros, tu travailles un peu plus au quotidien, mais tu gagnes des jours de repos en plus.
Qui a droit aux jours de RTT en entreprise ?
Bonne nouvelle : tu fais peut-être partie des chanceux qui ont droit aux RTT ! Mais tout dépend de ton statut et de ce que prévoit ton contrat ou la convention collective de ton entreprise.
Les 35 h par semaine représentent un seuil. C’est la durée légale de travail, certes, mais pas la durée de travail maximum ! Ton contrat peut prévoir que tu travailles 37 h ou 39 h, par exemple. Tout travail accompli au-delà de ces 35 heures est considéré comme des heures supplémentaires. Les RTT viennent compenser les heures travaillées au-delà des 35 heures hebdomadaires, quand ton entreprise ne prévoit pas de rémunérer ces heures supp.
Exemple : si tu bosses 39 heures par semaine alors que la durée légale est de 35 heures, les 4 heures supplémentaires hebdomadaires peuvent t’ouvrir droit à plusieurs jours de RTT dans l’année. Là encore, c’est un moyen de rétablir l’équilibre entre temps de travail et temps de repos.
En revanche, si tu es pile à 35 heures et que ton contrat ne prévoit pas de dispositif RTT, tu n’y as pas droit. Tout se joue donc dans les accords collectifs ou les modalités précisées dans ton contrat de travail.
Les salariés au forfait jours (souvent les cadres) ne sont pas soumis à la limite des 35 h par semaine. Leur temps de travail est compté en jours dans l’année et non en heures hebdomadaires, avec un seuil de 218 jours par an, généralement. Dès que ce seuil est dépassé, les salariés ont droit à des jours de repos supplémentaires.
Quelle différence entre RTT et congés payés ?
RTT et congés payés, même combat ? Pas tout à fait. Les deux permettent de prendre du repos, mais ils n’ont pas les mêmes origines ni le même fonctionnement.
Les congés payés sont acquis par tous les salariés, à raison de 2,5 jours par mois travaillé (soit 30 jours ouvrables par an). Ils sont prévus par le Code du travail et leur prise dépend souvent d’un calendrier de l’entreprise.
Les RTT, eux, sont liés à ton temps de travail réel. Tu ne les accumules que si tu travailles au-delà des 35 heures hebdomadaires. Et leur nombre peut varier d’une année à l’autre, selon les semaines, les jours fériés et les accords en place dans ta boîte.
Comment calculer ses jours de RTT ?
Le calcul dépend du dispositif mis en place par ton entreprise, mais voici un exemple concret pour y voir plus clair. Tu travailles 39 heures par semaine, soit 4 heures de plus que la durée légale. Sur une année, en retirant les congés payés et les jours fériés, tu travailles environ 45 semaines. Cela représente 4 heures × 45 semaines = 180 heures supplémentaires sur l’année. En divisant par 7 heures (la durée standard d’un jour de travail), cela correspond à environ 26 jours de RTT dans l’année.
Si tu es au forfait jours, c’est un peu différent : la base est souvent de 218 jours travaillés par an. Si tu travailles plus que ça (hors week-ends et jours fériés), les jours excédentaires donnent lieu à des jours off supplémentaires, qui ont la même fonction que les RTT. Tu peux retrouver le détail de tes droits dans ta convention collective ou ton contrat de travail. Et ton service RH est là pour t’éclairer si besoin !
Comment poser et utiliser ses RTT intelligemment ?
Les RTT sont un super outil pour souffler un peu entre deux projets, prolonger un week-end ou organiser un rendez-vous important sans puiser dans tes congés.
Tu peux poser tes jours comme tu veux, enfin presque. Il faut souvent respecter un certain délai de prévenance et ton manager doit valider ta demande selon les besoins de l’équipe. Certaines boîtes imposent aussi des RTT collectifs (pendant les ponts ou les périodes creuses par exemple).
Que deviennent les RTT non utilisées ?
Tu n’as pas pu poser tous tes RTT cette année ? Plusieurs scénarios sont possibles, mais tout dépend des règles en vigueur dans ton entreprise.
Dans certaines boîtes, les jours de RTT non pris peuvent être automatiquement reportés à l’année suivante. Dans d’autres, ce report est soumis à l’accord de ton employeur. Autant dire qu’un petit point RH s’impose si tu veux t’assurer de ne rien perdre !
Tu peux aussi, dans certains cas, placer tes RTT sur un compte épargne-temps (CET). C’est un dispositif bien pratique qui te permet de stocker ces jours pour plus tard. Tu pourras les utiliser pour partir plus longtemps en vacances ou même les monétiser, selon les accords collectifs ou l’organisation de ton entreprise.
Mais attention : dans certaines structures, les RTT non utilisés dans les temps sont tout simplement perdus. Oui, perdus. Envolés. Disparus… Ce serait dommage de laisser filer ces précieux jours de repos à cause d’un oubli ou d’un malentendu.
Le plus sûr, c’est de te renseigner dès maintenant auprès de ton service RH ou de consulter ta convention collective. Ça t’évitera de mauvaises surprises et tu pourras profiter à fond de ces jours qui te reviennent !
