Du nouveau du côté de la formation des infirmiers. Un énorme chantier pourrait être déployé en 2026 dans les IFSI (institut de formation en soins infirmiers). Le Diplôme d’État Infirmier entend être repensé. L’objectif ? Miser davantage sur la pratique tout en restant en règle avec une nouvelle directive européenne relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles.
Ce n’est pas tout ! Cette réforme doit également prévoir un transfert de la diplomation vers les universités, pour une meilleure valorisation du cursus. Toutefois, un vote récent pourrait bloquer la mise en place de cette mesure. On fait le point !
Plus de pratique, nouvelle architecture de la formation : que contient la réforme des IFSI ?
Plus tôt en décembre, le CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) a voté pour la mise en place de cette réforme. L’un des changements majeurs, c’est le temps passé sur le terrain. Alors que les futurs infirmiers réalisaient 60 semaines de stage, ce nombre est désormais porté à 66 : 12 en première année, 26 en deuxième année et 28 en troisième année.
L’autre chantier important, c’est celui de la maquette pédagogique qui est repensée autour de 5 thématiques que l’étudiant devra toutes valider :
- Communication, travail en équipe et leadership
- Démarche scientifique, initiation à la recherche et méthodologie
- Pratiques cliniques, qualité et gestion des risques
- Prévention et promotion de la santé
- Sciences infirmières et raisonnement clinique
Enfin, le nombre d’heures de cours va être augmenté, passant de 4 200 à 4 600. Un changement qui n’en est pas vraiment un puisque les 400 heures supplémentaires sont en réalité du temps de travail personnel qui n'était pas pris en compte auparavant. Par ailleurs, ce projet de réforme prévoit que le nombre d’heures diminue pour atteindre un rythme de 27 heures par semaine – contre 30 aujourd’hui.
Réforme des IFSI : pourquoi ça coince ?
Cette réforme est attendue de longue date et doit être déployée à la rentrée 2026. Tous les acteurs se félicitent de cette proposition qui n’inclut pas la mise en place d’une quatrième année de formation. Le CNESER et le HCPP (Haut conseil des professions paramédicales) ont même voté en faveur de cette proposition. Pourtant, un détail vient gripper la machine.
Pour être mise en place, cette réforme doit avoir l’approbation du Conseil national de l’évaluation des normes (CNEN). Son rôle ? Évaluer l’impact que peut avoir le déploiement de ces mesures sur les finances des collectivités territoriales. Mais alors que son vote devait avoir lieu mi-décembre, les régions ont décidé de le bloquer, pour le repousser à mi-janvier 2026.
Sans ce vote, les arrêtés et décrets ne peuvent être publiés et les IFSI n’ont donc pas la possibilité de se préparer à accueillir les étudiants dans les meilleures conditions possibles pour la rentrée 2026. Dans un communiqué, le FNESI (Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières) parle d’un « sabotage ».
Pour le FNESI, les régions souhaitent « récupérer les frais d’inscription dû aux Universités et réduire les indemnités kilométriques. » Arguant que, « Sans ce financement les étudiants envoyés à plus d’une centaine de kilomètres en stages, ne pourraient plus suivre la formation. » Pour l’heure, il semblerait donc que cette réforme soit suspendue et que le sort de ce Diplôme d’État soit entre les mains des régions.






