La fin de l’année 2020 marquait la troisième édition de la SMS E-Sport Cup organisée par la Sports Management School, l’école de commerce internationale spécialisée en management du sport & sport business. Première compétition de e-sport labellisée par la Ligue Île-de-France du Sport Universitaire, cet événement est le rendez-vous incontournable de l’établissement intégré au Groupe EDC. Quelques semaines après la fin du tournoi, c’est l’occasion pour Diplomeo de revenir sur l’histoire de ce projet, son adaptation au contexte actuel, et comme il s’agit de football, bien sûr de son but.
Le fil rouge du Bachelor de la Sports Management School
Située dans le 19ème arrondissement de Paris, la Sports Management School propose le deuxième meilleur bachelor de la spécialité sport selon le classement eduniversal 2021. Ce cursus de titre RNCP niveau II (Niveau 6 européen) équivaut à un grade BAC+3/4. La deuxième année de cette formation étant axée sur l’événementiel, l’école a mis en place un projet d’envergure à renommée nationale afin d’initier ses étudiants à cette thématique : la SMS E-Sport Cup. David Mignot, directeur académique de la Sports Management School, revient sur la naissance de ce projet étudiant.
« Nous avons souhaité que nos étudiants organisent un projet de toute pièce »
« La genèse de ce projet remonte à la restructuration du programme de bachelor 2 et 3 de la Sports Management School. L’objectif de notre établissement étant de confronter les étudiants à la réalité professionnelle, nous avons souhaité, lors de la refonte de notre cursus, que nos étudiants organisent un projet de toute pièce. Avec le budget dont nous disposions, nous souhaitions que cela leur permette de passer en revue tous les aspects de l’événementiel ». C’est donc tout naturellement que l’école de commerce internationale spécialisée en sport business s’est tournée vers l’E-Sport, cette pratique des jeux vidéo compétitifs, c’est-à-dire les jeux vidéo où le joueur affronte, seul ou en équipe, d’autres joueurs. Une discipline dans l’air du temps, qui prend de plus en plus d’importance d’années en années.
La SMS E-Sport Cup est un projet qui mobilise et qui suit les étudiants de la Sports Management School durant toute la durée de leur Bachelor. « L’un des groupes d’étudiants de Bachelor 1 travaille sur la SMS E-Sport Cup au mois d’avril pour faire une étude de marché sur le jeu pour voir s’il y a des choses à revoir au niveau de l’organisation. L’année suivante, dès la première semaine du Bachelor 2, les élèves ont une semaine consacrée à l’événement. Comme les étudiants se passent le projet d’année en d’année pour organiser la compétition, cela permet à la nouvelle promotion de voir ce qui a été fait par les anciens l’année précédente et ainsi d’en reconstruire un autre », précise le directeur.
Une grande partie des cours dispensés au sein de la Sports Management School sont axés sur l’événementiel et la SMS E-Sport Cup est en quelque sorte le fil rouge de l’année des étudiants de Bachelor 2. Lorsque durant leur formation, les élèves travaillent sur les chapitres du budget événementiel, du sponsoring ou de la communication digitale, ils ont la possibilité de mettre ces enseignements en pratique avec cette compétition. Grâce à leurs cours, les étudiants organisateurs disposent donc de tous les savoirs qui leur sont nécessaires si jamais ils se retrouvent amenés à réagir en cas de nombre insuffisant de participants ou s’ils sont en difficulté au niveau de la communication par exemple.
La SMS E-Sport Cup, un projet pédagogique avant tout
Pour David Mignot, le premier objectif de la SMS E-Sport Cup est pédagogique. « Quand on est étudiant, c’est plus intéressant de travailler directement sur un projet et de mettre les mains dans le cambouis plutôt que d’apprendre via des cours traditionnels. »
« Avec ce projet, on a énormément gagné en autonomie et en rigueur »
Un sentiment partagé par Antoine, chef de projet en Bachelor 2 « management du sport » à la Sports Management School. « Avec ce projet, on a énormément gagné en autonomie et en rigueur car on construit vraiment l’événement de A à Z. L’apprentissage de terrain est très enrichissant. Après notre année de Bachelor 1 qui était très théorique, là on entre vraiment dans du concret et cette deuxième année est très formatrice. L’année passée, nous ne savions pas nécessairement si on souhaitait s’orienter dans le marketing ou plutôt dans la communication. La SMS E-Sport Cup nous permet de voir ce que l’on préfère, là où on est le meilleur. »
« En début d’année, nous fixons avec les étudiants un nombre de participants à atteindre», indique David Mignot. Si l’année dernière, la SMS E-Sport Cup avait réuni 750 participants, cette année, le but était de passer la barre du millier d’inscrits. Objectif presque réussi puisqu’avec une moyenne de 90 participants par sélective, l’événement a réuni entre 900 et 950 participants lors de cette édition.
Mais la SMS e-Sport Cup n’a pas seulement un but quantitatif. « Même si le nombre de participants n’est pas atteint, on espère que leurs retours soient les plus positifs possible », explique le directeur académique. Objectif réussi puisque d’après Antoine : « Cette année, avec l’inscription à 1€, plus de joueurs ont été davantage tentés de venir participer au tournoi ».
L’équipe professorale joue un rôle de conseiller, pas plus
Cette année, les étudiants avaient initialement opté pour que les matchs débutent vers 17h. Cependant, après un échange avec les professeurs, les élèves ont finalement pris la décision de repousser de deux heures l’horaire des débuts de la compétition. En effet, convaincus que les participants se couchent généralement plus tard que leurs aînés, les organisateurs ont fait le choix de permettre aux joueurs d’être plus libérés de leurs contraintes scolaires, sportives ou familiales.
« Un événement créé par les étudiants pour les étudiants » c’est ce que martèlent la direction et les élèves de la Sport Management School. Oui, ce sont bien eux qui créent le logo, les affiches, qui mettent à jour le site internet, qui créent le dossier de sponsoring et qui le vendent, qui trouvent des partenaires et qui s’occupent de la relation avec les participants.
Un format type coupe du monde où l’organisation est de mise
Seul souhait imposé par le corps professoral : que l’événement se déroule d’abord par phases sélectives avant une grande finale. Les étudiants se sont donc pliés à cette demande et ont mis en place un format de compétition organisé autour de 10 journées de compétition qualificatives pour la journée finale.
Dans le détail, à chaque journée de sélective, 10 poules de 10 participants (ou moins selon le nombre d’inscrits) sont établies aléatoirement. Chaque joueur dispute donc 9 matchs de classement. Ensuite, les 3 premiers de chaque poule se retrouvent en 32ème de finale dans un tableau à élimination directe. Les deux finalistes de ce tableau se retrouvent qualifiés pour le jour de la grande finale à 20 joueurs. Ce sont les trois premiers de cette grande finale qui se partagent le cash prize de 2500 € mis en jeu.
Étant donné que la SMS E-Sport Cup est composée de 10 sélectives, elle nécessite donc une équipe d’organisateurs pour chacune d’entre elles. Aussi, si pour chaque sélective on retrouve un chef d’équipe qui manage l’ensemble du groupe, la présence de chefs de projet est indispensable à la bonne organisation du tournoi. « Notre mission est d’avoir un œil sur chaque sélective pour voir comment elle se déroule et veiller à ce que les objectifs communs soient atteints. Le fait d’avoir deux chefs de projets permet de tout centraliser et d’offrir une réponse harmonisée à toutes les personnes qui ont des questions car Antoine et moi sommes tout le temps en concertation » indique William, second chef de projet de l’événement, et lui aussi étudiant en B2 « management du sport » à la SMS.
“Avec William, nous nous sommes réparti les tâches en fonction de nos appétences. Par exemple, comme les réseaux sociaux c’est mon truc, je me suis chargé de tout ce qui est communication. Des membres de notre promotion vont créer les campagnes d’affichage et j’ai pour mission de les publier et de les sponsoriser. William s’est quant à lui plus occupé des partenariats et du côté organisationnel. C’est par exemple lui qui a géré les mails d’inscription”, détaille de son côté Antoine.
S.M.S, it’s in the game
Lorsque l’on parle de jeux vidéo de football, une question se pose instantanément : plutôt FIFA, édité par EA Sports, ou le jeu de son concurrent Konami : Pro Evolution Soccer ? La Sports Management School a opté pour la simulation de l’entreprise américaine Electronic Arts car “il s’agit du jeu sportif le plus joué au monde”, rappelle David Mignot.
« Peu importe le jeu, nos missions sont les mêmes »
Même s’il est vrai que chaque année le jeu FIFA rassemble des dizaines de millions de joueurs dans le monde, comment s’assurer que chacun des étudiants de la Sports Management School maîtrise la simulation d’EA Sports afin d’être à l’aise lors de l’organisation de la SMS E-Sport Cup ? Quoi qu’il en soit, adeptes d’E-Sport ou non, tous les élèves doivent être capables de mener un projet dans lequel ils ne sont pas nécessairement experts. “Demain à sa sortie de l’école, un futur diplômé de la Sports Management School sera peut-être confronté à l’organisation d’un événement de curling sans forcément s’y connaître dans le domaine. Ce qui m’intéresse, c’est que nos étudiants utilisent tous les outils et préceptes qui leur permettent de monter l’événement comme la planification, la budgétisation, le devis ou le sourcing des partenaires et des prestataires”, indique le directeur. Les organisateurs l’ont donc bien compris, “peu importe le jeu sur lequel on est, nos missions sont les mêmes”, affirme William.
PlayStation gagne contre Xbox, pour le moment...
Si l’éternel dilemme FIFA/PES fait débat tous les ans chez les amateurs d’E-Sport, il en est un autre qui divise tout autant : PlayStation ou Xbox ? Depuis sa première édition, la Sports Management School a tranché : la compétition se déroule sur PlayStation 4. “Au début, on s’était posé la question de faire une compétition qui rassemblait les joueurs de Xbox one et de PS4. Malheureusement, nous nous sommes rendu compte très vite que les joueurs de ces deux consoles ne sont pas les mêmes. Il aurait donc fallu créer deux compétitions différentes, ce qui était difficilement réalisable. Nous avons donc réalisé des sondages qui nous ont permis de nous rendre compte que la PS4 est la console sur laquelle il y a le plus de joueurs. Cependant, si demain, un jeu de simulation sportive fait carton plein sur la Xbox next-gen, les étudiants pourraient totalement changer d’organisation”, précise David Mignot.
« Nous avons pensé à faire cette édition sur PlayStation 5, mais comme à chaque sortie de console, la PS5 s’est vite retrouvée en pénurie »
Les consoles next-gen, justement parlons-en. 2020 fut bien sûr marqué par la crise du coronavirus mais aussi par l’arrivée de la Xbox Series X et de la PlayStation 5 sur le marché. Des sorties qui ont évidemment amené les organisateurs à envisager de changer de console pour cette édition 2020/2021. ”Nous avons pensé à faire cette édition sur PlayStation 5, mais comme à chaque sortie de console, la PS5 s’est vite retrouvée en pénurie et cela aurait été compliqué pour les participants de se la procurer. Mais l’année prochaine, oui, passer la SMS E-Sport Cup sur une console next-gen est une option envisageable. Ça rendra le tournoi davantage d’actualité et plus dynamique”, indique William.
Contexte exceptionnel, mesures exceptionnelles
Lors de la première édition de la SMS E-Sport Cup, les étudiants avaient organisé des sélectives en présentiel au sein de deux fives partenaires à Paris. L’année dernière, les étudiants étaient censés repartir sur le même dispositif en présentiel mais malheureusement, la crise sanitaire est passée par là... “Branle-bas de combat, management de crise, les étudiants ont donc dû travailler sur une nouvelle organisation online avec l’objectif de réunir 700 joueurs. L’objectif a été atteint et les retombées furent plutôt bonnes, donc cette deuxième année a été plutôt réussie. Cette année, Covid-19 oblige, nous sommes repartis sur le même type d’organisation que l’année dernière avec une compétition 100% online” précise le directeur académique.
Une édition donc entièrement en ligne qui a permis aux organisateurs de se débarrasser du côté physique de l’événement, mais qui a engendré de nouvelles problématiques. “Cette année, les remontées d’informations se font sur un serveur Discord. Cela nous permet d’échanger avec les participants vocalement et de recevoir les scores par photo pour éviter qu’il y ait des triches ou des problèmes”, indique William. Si lors du tournoi en présentiel, les frais d’inscription étaient fixés à 10€, en revanche, “cette année on ne peut pas faire payer un tournoi en ligne, sauf si les fonds sont reversés à une association. C’est pour cette raison qu’à la fin de l’édition, tous les fonds (inscription à 1€) sont reversés à la ligue contre le cancer” rappel Antoine.
Si contrairement à l’année dernière, cette édition 2020/2021 de la SMS E-Sport Cup a dû être compressée en 4 mois et qu’elle a demandé aux organisateurs de s’adapter, elle demeure tout aussi enrichissante aux yeux d’Antoine. “Même si, cette année, la compétition se déroule entièrement online, nous avons tout de même réussi à nous créer un réseau et à entretenir un lien avec les participants. Avec tous ces éléments, nous arrivons à prendre conscience de l’importance entre l’événementiel et le sport et ça vient confirmer le choix de notre filière au sein de la Sports Management School. Je pense surtout qu’on sortira grandi de cette expérience et qu’on retiendra énormément de choses pour la suite.”
L’avenir de la SMS E-Sport Cup
La SMS E-Sport Cup se tournera-t-elle un jour vers des simulations d’autres jeux plus généralisés ? “Certains élèves m’ont déjà posé la question de s’orienter sur des jeux comme League of Legend, Counter Strike ou Fornite. Même si ce sont des jeux de stratégie, je préfère rester dans notre univers sportif. Si les étudiants me démontrent par A plus B que le jeu NBA2K pourrait amener plus de joueurs, alors oui pourquoi pas changer de jeu” indique le directeur académique.
L’idée de commencer à créer un vrai engouement autour de la SMS E-Sport Cup est dans un coin de la tête des membres de la Sports Management School. Cette année, déjà, quelques personnalités de l’école avaient des contacts dans l’e-sport, ce qui a facilité la diffusion de l’événement. “Pendant cette édition, plusieurs joueurs pro d’e-sport ont participé à la compétition. Comme certains d’entre eux font des lives twitch, cela fait une publicité à l’événement puisqu’ils ont une communauté qui les suit et qui elle aussi, peut être tentée à l’idée de participer au même tournoi que le joueur pro. De plus, les structures d’E-Sport communiquent sur les tournois auxquels leurs représentants participent” précise Antoine.
« La compétition prend de la valeur d’année en année »
Même si l’objectif n’est pas de rendre cet événement semi-professionnel, afin que la SMS E-Sport Cup reste accessible à tous, David Mignot voit d’un bon oeil l’arrivée de ce nouveau type de participants. “Si des joueurs pros d’E-Sport viennent se greffer à cet événement, c’est bon pour eux et c’est bon pour nous. Cela montre que la compétition prend de la valeur d’année en année. Peut-être que dans 10 ans la SMS E-Sport Cup aura gagné assez en notoriété pour que les joueurs pro se félicitent de l’avoir remportée”.