Les étudiants n’ont jamais été aussi nombreux en France : la barre des 3 millions d’inscrits a été franchie en 2024. C’est ce que révèle une nouvelle note du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche qui s’intéresse à des projections d’effectifs pour les rentrées de 2024 à 2033.
Si le nombre d'étudiants atteint un pic en 2024, les amphis ne devraient pas trop se remplir dans les années à venir. En cause : un recul démographique. Malgré tout, les effectifs vont évoluer différemment selon les établissements et les formations.
100 000 étudiants de plus d’ici 2028
Dès la rentrée 2023, 28 300 étudiants supplémentaires ont rejoint les bancs de la fac, après une période de stagnation. Une reprise modérée, soutenue par une hausse des poursuites d’études après le bac et la réforme du BUT, qui allonge en trois ans (au lieu de deux) la durée de formation au sein des IUT. Le ministère précise que cette tendance se confirme pour la rentrée 2024, avec 47 700 étudiants de plus (+1,4%).
Dans le détail, la hausse concerne la plupart des formations. C’est en master que l’augmentation des effectifs est la plus importante (+ 16 200 étudiants), portée également par la durée du BUT en trois ans. Du côté des classesprépas, on compte 4 500 étudiants supplémentaires, après plusieurs années de repli. Les effectifs de BTS poursuivent leur baisse en formation initiale, mais cette érosion est compensée par la montée en puissance de l’apprentissage (+ 6 100 étudiants).
Ainsi, selon les projections du ministère, le nombre d’étudiants devrait continuer de grimper dans les prochaines années. Un pic de 3,1 millions est attendu d’ici à 2028, soit 100 000 inscrits de plus. Ce chiffre devrait se stabiliser jusqu’en 2033.
Les effectifs en BTS vont progresser, au détriment du BUT
Si le nombre d’étudiants est amené à croître dans les prochaines années, tous les types de formations ne sont pas logés à la même enseigne. D’après les estimations du ministère, les formations de sections de techniciens supérieurs (STS) – BTS en tête – seront davantage plébiscitées.
En 2025, les effectifs de BTS progresseraient nettement : +4,6 % pour les apprentis, +0,6 % pour les étudiants en formation initiale. D’ici 2028, 159 000 étudiants devraient être inscrits en STS, soit 13 000 de plus qu’en 2023. L’essor de l’apprentissage et de la poursuite d’études pour les bacheliers professionnels (qui se dirigent naturellement vers le BTS) rend ces formations plus attractives.
À l’inverse, le BUT stagne : après une hausse liée à l’augmentation des inscriptions des bacheliers issus de la voie technologique, la dynamique resterait stable entre 2025 et 2028, autour de 140 500 inscrits en moyenne chaque année.
Dans les grandes écoles, une croissance qui marque le pas
Du côté des écoles de commerce, la croissance est bien présente, mais elle ralentit. Après un bond de 36% en cinq ans, entre 2018 et 2023, la hausse prévue entre 2023 et 2028 n’est que de 6,2 %. Cela s’explique par une démographie moins dynamique et une progression plus faible des taux de réussite au bac. Néanmoins, les effectifs restent tirés vers le haut grâce à l’arrivée des étudiants issus des CPGE et des BUT.
Une tendance similaire pour les écoles d’ingénieurs, qui vont continuer à gagner des étudiants grâce aux viviers des prépas et des IUT. Les écoles d’ingé vont bénéficier d’environ 168 800 inscrits supplémentaires d’ici à 2028, soit 9 300 de plus qu’en 2023, notamment grâce à la popularité croissante des filières scientifiques (classe prépa et licence).
Enfin, les formations artistiques et culturelles – écoles d’arts et d’architecture incluses – vont aussi voir leurs effectifs à la hausse, mais à un rythme plus lent : leur progression annuelle est passée de 8,7 % en 2018 à 3,5 % en 2023, pour atteindre seulement 1% d’ici 2033.
Effectifs d’étudiants dans le supérieur en 2033 : une stabilité sur la durée À partir de 2030, le nombre d’étudiants dans le supérieur devrait plafonner autour de 3,1 millions. En toile de fond, une chute attendue du nombre de bacheliers, notamment en 2029, 2031 et 2033. Mais cette baisse serait en partie amortie par une hausse continue du taux de poursuite d’études post-bac : 78 % des bacheliers devraient s’inscrire dans le supérieur en 2033, contre 74,9 % en 2023. |