Le système d’enseignement supérieur français n’est pas des plus faciles à appréhender. Si le système LMD (Licence-Master-Doctorat) promettait d’y voir plus clair, la présence de BTS, bachelors, licences professionnelles ou encore de maîtrises complique les choses et ajoute des portes d’entrée à chaque année du supérieur.
Mais cette complexité, c’est aussi ce qui fait la beauté du système éducatif français. Ses nuances permettent de créer des études sur mesure, personnalisées en fonction de tes aspirations ou de tes changements d’orientation. Avec la maîtrise, il est possible de construire des ponts entre les formations pour donner une autre coloration à ton parcours.
La maîtrise : une année unique à bac+4
En lisant ce titre, tu t’es déjà rendu compte que la maîtrise diffère du master par le niveau de sortie d’études. Il s’agit d’un diplôme intermédiaire de niveau bac+4, ce qui correspond à la première année du master. Ce n’est donc pas vraiment une formation en soi, mais le M1 d’un cursus existant.
Toutefois, si le diplôme de maîtrise n’existe plus en tant que tel et qu’il n’a plus vraiment de valeur sur le marché de l’emploi, il permet toujours de changer de filière. Dans le cadre des concours d’écoles de commerce, il est possible, grâce à une formation de niveau bac+4, d’intégrer le Programme Grande École, formation phare de ces établissements, en reprenant seulement au niveau M1 ou un Master of Science (MSc) pour se spécialiser sur un sujet particulier, comme le marketing du luxe, par exemple.
D’autres liens peuvent être tissés sans avoir forcément à redoubler sa première année de master. Si tu restes dans le même univers, tu peux être titulaire d’une maîtrise en communication et aller en M2 communication des organisations, par exemple. Attention : ce n’est pas automatique et il faut bien te renseigner au préalable sur les modalités qui permettent de créer ces ponts entre les formations.
Le master : le passeport pour l’emploi
Le master est donc le diplôme obtenu après avoir réalisé les deux années post-licence. De niveau bac+5, cette formation est reconnue dans le monde du travail et académique. Elle permet la poursuite d’études en doctorat, grâce aux 300 crédits ECTS obtenus entre la L1 et le M2.
La deuxième année de master est aussi celle où tu réalises ton stage et ton mémoire, ce qui renforce ta culture scientifique et ton bagage professionnel. C’est aussi l’occasion de faire une alternance sur un ou deux ans. De quoi être prêt pour affronter le monde de l’entreprise. C’est parfois celle de la spécialisation, afin de t’offrir une expertise sur un sujet précis et rendre ton profil plus attractif sur le marché de l’emploi.
Le niveau bac+5 permet d’accéder à des postes à responsabilité, d’espérer toucher un meilleur salaire et d’obtenir le statut cadre, qui offre plus de flexibilité dans le rythme de travail. C’est un réel passeport pour l’emploi. En effet, d’après le baromètre insertion de l’Apec de 2023, 57% des diplômés de niveau bac+3/4 avaient signé un CDI dans les 12 mois qui suivaient l’obtention du diplôme. Chez les étudiants sortant d’un master, ce chiffre grimpait à 68%.
Les lettres de motivation Mon Master sont-elles lues par les responsables d’admission ?
Maîtrise ou master : que choisir ?
Aujourd’hui, avec la disparition du diplôme de maîtrise du RNCP (répertoire national des certifications professionnelles), la question ne se pose plus vraiment. Ce niveau de formation n’a plus vraiment de valeur sur le marché de l’emploi ni même dans le monde éducatif. Il ne sert que de transition vers une deuxième année de master.
S’arrêter au niveau maîtrise n’a d’intérêt que pour changer de filière et ensuite obtenir un diplôme de niveau bac+5. Si tu te poses des questions sur ton avenir professionnel, tu peux toutefois profiter de l’année de césure entre le M1 (bac+4) et le M2, afin de réaliser des stages ou des voyages. C’est le meilleur moyen pour tester un secteur ou prendre du recul sur ton parcours.