Comme chaque année, la Conférence des grandes écoles (CGE) publie son enquête d’insertion des jeunes diplômés à la sortie de leurs écoles. Il s’agit pour eux de mesurer l’employabilité des étudiants dès l’obtention de leur diplôme et leur arrivée sur le marché du travail.
La CGE a effectué cette enquête en collectant les données de 194 grandes écoles participantes, en grande partie les écoles d’ingénieurs et les écoles de management. L’insertion a été mesurée pendant une période donnée, à savoir entre décembre 2021 et mars 2022.
L’activité professionnelle repart en flèche
L’un des points les plus importants à retenir de cette enquête, c’est l’activité professionnelle des jeunes diplômés qui repart à la hausse, après deux ans de Covid-19. « On constate une très bonne insertion professionnelle pour les diplômés de la promotion 2021. Ils sont entrés dans la vie professionnelle au moment où le contexte économique est redevenu favorable », précise la CGE.
Ainsi, la part des jeunes diplômés qui ont intégré le monde professionnel « dépasse les niveaux observés avant la crise sanitaire de 2020 ». Près de 73,3 % des nouveaux diplômés sont en « situation professionnelle », soit 8,8 points de plus que l’année précédente. Toutes les écoles supérieures sont concernées.
Le taux net d’emploi des diplômés atteint quant à lui 89,8 %, soit une hausse de 10,7 %. À l’inverse, seuls 8,7 % des jeunes diplômés de la promotion 2021 sont à la recherche d’un emploi dans les quelques mois post-formation. L’an dernier, ce chiffre était de 17,7 % et plus bas que celui d’avant-crise sanitaire en 2020 (10,2 %) : un record ! On note par ailleurs que les managers sont davantage en recherche d’emploi (10,5 %) que les autres spécialités (10,2 %) et les néo-ingénieurs (7,4 %).
© Conférence des Grandes Écoles
Une hausse des salaires importante
Si les recrutements ont été plus rapides et nombreux, la CGE note aussi une hausse des salaires importante. En moyenne, les jeunes diplômés gagnent 36 551 € (au lieu de 35 461 € en 2021). Dans le détail, les diplômés en ingénierie gagnent 35 839 € en moyenne (hors primes, soit 599 euros de plus que l’an dernier) et les managers touchent 38 146 € hors primes (+1937 € en un an). Néanmoins, avec l’inflation grandissante depuis le début de l’année, ces chiffres sont à prendre avec précaution. « La forte évolution du salaire compense l’inflation », précise la CGE dans son enquête.
90 % des étudiants en alternance trouvent un emploi 6 mois avant l’obtention du diplôme
L’apprentissage a le vent en poupe depuis la crise sanitaire, notamment grâce aux aides de l’État qui ont permis aux entreprises d’embaucher davantage d’alternants. Dans l’enquête de la CGE, 20,6 % des étudiants interrogés ont réalisé leurs études en contrat d’apprentissage. Un statut plus répandu en école de management (35,9 %) que dans les écoles d’autres spécialités (22,4 %) et en école d’ingénieurs (14,1 %).
Toutefois, la formation en alternance était plus favorable pour trouver un emploi pendant la crise sanitaire. Tandis que 90 % des apprentis trouvent un emploi moins de 6 mois post-diplôme, c’est à peine supérieur à l’ensemble des diplômés (89,8 %) aujourd’hui. En 2021, l’écart était de 2,6 % en faveur des alternants.
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Le télétravail largement démocratisé
Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, le télétravail s’est imposé comme la norme, qu’il s’agisse des cours à distance ou en entreprise. En 2022, le télétravail était préconisé à raison de minimum trois journées par semaine, dans le cas où c’était possible. Les résultats de l’enquête montrent que le télétravail a été largement démocratisé. Les chiffres sont les suivants pour l’ensemble : 0 jour (36,3 %), 1 jour (11,0 %), 2 jours (23,7 %), 3 jours (17,6 %) et 5 jours ou plus (6,8 %). On note que le télétravail 2 jours par semaine a été plus marqué chez les managers (29,7 %) que chez les ingénieurs (21,2 %). Un écart qui s’explique par la possibilité de télétravailler à la maison, au regard du métier exercé.
La parité pas toujours au rendez-vous
Quand tous les indicateurs semblent être à la hausse, celle de l’égalité entre les genres n’est pas encore au rendez-vous. En effet, l’enquête de la CGE montre que la part des jeunes femmes en activité professionnelle est moins élevée que celle des hommes, avec respectivement 71,7 % et 74,3 %. « L’écart en défaveur des femmes est de 3 points chez les ingénieurs, de 1,1 point chez les managers. Les écoles d’autres spécialités se distinguent avec 0,7 point de plus en faveur des femmes », explique la CGE.
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Un écart plus marqué chez les femmes ingénieures, de 3 points face à leurs homologues masculins. Chez les managers, l’écart est de 1,1 point et de 0,7 chez les écoles des autres spécialités.
Un point rassurant cependant : parmi les 83 % de jeunes diplômés en moins de deux mois et où le contrat a été signé avant l’obtention du diplôme, le recrutement a été rapide tant chez les hommes que chez les femmes. « Nos écoles, et tous leurs partenaires, doivent continuer à travailler pour atteindre plus d’égalité à ce niveau », promet la CGE.