Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a proposé des ajustements pour la session 2022 du baccalauréat général. En effet, il souhaite renforcer le contrôle continu dès la rentrée, tout en supprimant les épreuves communes (EC). Une décision qui intervient plus de deux ans après la mise en place de ces épreuves, fortement perturbées par les grèves contre la réforme des retraites puis la crise sanitaire liée au Covid-19.
« Les évaluations communes seraient supprimées au profit d’un contrôle continu plus souple, accompagnant les apprentissages et conduit dans le cadre de la classe », indique le ministère de l’Éducation nationale, dans un communiqué.
Il s’agit pour le ministère de supprimer ces épreuves au profit d’une réelle notation du contrôle continu. La configuration de la réforme du bac reste toutefois inchangée : les épreuves terminales comptent toujours pour 60 % de la note, tandis que le contrôle continu compte pour 40 %.
Répartition des 40 % de contrôle continu
En outre, si le bac reste toujours basé à 40 % sur du contrôle continu, il ne se concentre plus sur les épreuves communes, mais uniquement sur les notes des bulletins scolaires.
« Aujourd’hui, dans ces 40 %, on a 30 % pour les matières de tronc commun (histoire-géographie, langues vivantes, l’éducation physique et sportive [EPS], l’enseignement scientifique pour la voie générale et les mathématiques pour la voie technologique) », précise le ministère. Les 10 % restants concernent les bulletins scolaires.
Avec les aménagements de la réforme du bac, les matières du tronc commun seront évaluées tout au long de l’année, avec un coefficient 6 (3 en première et 3 en terminale).
« L’enseignement de spécialité abandonné en fin de classe de première serait crédité d’un coefficient 8 et l’enseignement moral et civique recevrait un coefficient 2 (1 en première, 1 en terminale)», poursuit le ministère.
Les coefficients des épreuves terminales pour le bac 2022
Voici les coefficients des épreuves anticipées et terminales qui seront proposées à partir de l’année prochaine.
- Épreuves anticipées de français en fin de première
- écrit : coefficient 5
- oral : coefficient 5
- Les deux épreuves pour les enseignements de spécialité : coefficient 16 chacune
- Épreuve de philosophie : coefficient 8 (en voie générale) et coefficient 4 (en voie technologique)
- Le grand oral : coefficient 10 (en voie générale) et coefficient 14 (en voie technologique)
Pour les organisations syndicales, le contrôle continu est source d’inégalité
Avec la crise sanitaire, le contrôle continu a joué un rôle considérable pour les épreuves du baccalauréat ces deux dernières années. En 2020, le bac a été entièrement validé en contrôle continu et cette année, il comptait pour 82 % pour la note. D’autant plus que les lycées et les enseignants ne notent pas de la même façon.
Pour la secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, c’est évident, le contrôle continu ne donne pas les mêmes chances à tous les élèves. “Ces deux dernières années (…) ont démontré clairement que ce type d’évaluation accroît les inégalités entre élèves et établissements”, affirme-t-elle, au micro de Franceinfo.
Les organisations syndicales devront étudier et débattre les propositions de Jean-Michel Blanquer, dans le cadre d’un Conseil supérieur de l’Éducation (CSE) qui se tiendra le 8 juillet prochain.
