Rétropédalage. Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé le report des épreuves écrites des enseignements de spécialité au mois de juin, dès la session 2024.
« Nous avons décidé, avec le Président de la République et la Première ministre qu’à compter de cette année, les épreuves de spécialité seront décalées de mars à juin », a-t-il déclaré, au JT de 20 h de TF1 ce dimanche 27 août 2023.
Les épreuves de spécialité du bac ont été avancées en mars avec la réforme du lycée et du baccalauréat initiée par l’ancien ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer. Néanmoins, elles ont eu lieu pour la première fois au printemps dernier, après trois sessions annulées, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Un aménagement du calendrier pour éviter l’absentéisme au troisième trimestre
Le gouvernement a donc décidé de faire marche arrière pour le bac 2024. « Il faut être pragmatique et garder ce qui fonctionne et enlever ce qui ne fonctionne pas », a affirmé Gabriel Attal, en faisant référence à l’absentéisme des élèves de terminale au troisième trimestre.
En effet, après avoir planché sur leurs écrits de spécialité, qui comptent pour 82 % de la note finale du bac, nombreux sont les terminales qui désertaient les bancs du lycée au troisième trimestre. Des ajustements sont prévus « dans les jours à venir », selon le ministre.
La semaine dernière, le président de la République, Emmanuel Macron, avait pointé du doigt les examens de spécialité en mars. « On ne peut pas avoir des épreuves aussi tôt dans l’année », indiquait-il, dans une interview au Point.
Quant au calendrier de la plateforme d’admission post-bac, Parcoursup, où le dépôt des candidatures a lieu à la fin du second semestre, Gabriel Attal a précisé qu’aucune modification n’est prévue.
La communauté éducative approuve la décision, mais s’interroge
Pour les enseignants, les syndicats et les parents d’élèves, l’annonce du ministre s’avère satisfaisante. « C’est une très bonne nouvelle à la fois pour les élèves et les professeurs », affirme Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, syndicat du second degré, au micro de France inter ce matin.
Le réveil à 4 h 30 (🫠) n’a même pas piqué pour rappeler sur le #57Inter de @franceinter que la décision sur le #bac est le résultat de nos mobilisations depuis 4 ans 💪🏾 Et une conclusion s’impose : nous écouter sans attendre d’aller dans le mur, c’est bien aussi. À bon entendeur.. https://t.co/bbvNmG5CDG
— Sophie Vénétitay (@SVenetitay) August 28, 2023
Pour la secrétaire du SNES, les épreuves en mars représentaient « une course contre la montre » pour les enseignants qui devaient « boucler les programmes » rapidement. Du côté des lycéens, les épreuves en mars favorisaient le décrochage, notamment des élèves « les plus fragiles ».
« Nous avions dit au ministre que c’était pas possible de reconduire ce calendrier », explique quant à lui, Grégoire Ensel, président de la FCPE, à Franceinfo. « Mais nous sommes viligants car avec cette annonce Parcoursup prend une toute autre tournure », poursuit-il.
Le président du syndicat des parents d’élèves s’interroge toutefois sur le contrôle continu qui sera plus important dans la prise en compte des dossiers Parcoursup. « Le baccalauréat doit rester un bac national et pas un bac local, dont on sait les disparités de notes et de notation entre établissements ».