Une annonce qui n’est pas passée inaperçue. Ce mardi 14 mars 2023, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a publié un communiqué sur Twitter à l’attention des lycées. Il invite les élus du Conseil national de la vie lycéenne à organiser une ou deux journées de révisions pour les élèves de terminale, afin de les préparer aux épreuves du baccalauréat.
« Par souci d’égalité, j’ai décidé que dans tous les lycées, la journée du vendredi et selon les situations locales celles du samedi devront être consacrées aux révisions des épreuves d’enseignement de spécialité », explique Pap Ndiaye. Des journées qui devront être organisées « sous forme de séance de révision ou de temps libéré », ajoute-t-il.
Par souci d’égalité entre les candidats, j’ai demandé à ce que dans tous les lycées, les journées du vendredi ou du samedi soient consacrées pour les élèves de terminale aux révisions des épreuves de spécialité, sous forme de séances de révision ou de temps libéré. pic.twitter.com/gYTLGCBPvN
— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) March 14, 2023
Les épreuves auront lieu la semaine prochaine, sur fond de grève
Les épreuves des enseignements de spécialité auront lieu pendant trois jours, à compter du lundi 20 mars et jusqu’au mercredi 22 mars prochain. Elles comptent pour 32 % de la note finale du bac. 40 % de la notation s’appuie sur le contrôle continu tandis que le quart restant concerne l’épreuve de philosophie et le grand oral du mois de juin.
Néanmoins, depuis quelques jours, la France connaît un mouvement de grève d’ampleur contre la réforme des retraites. Plusieurs syndicats et enseignants ont déposé des préavis pour manifester, y compris pendant les jours de la tenue des épreuves de spécialité du bac 2023.
Le syndicat SUD Education, notamment, appelle la communauté éducative et les personnels à se mettre en grève le Jour J. « L’heure est au durcissement du rapport de force, dans un cadre interprofessionnel, pour obtenir le retrait du projet de réforme des retraites. Le secteur de l’éducation doit y prendre sa part : une mobilisation forte à l’occasion des examens contribuerait à ce durcissement », indique l’organisation syndicale, dans un communiqué du 11 mars dernier.
Sur Twitter, une annonce de dernière minute qui suscite l’indignation
L’organisation de dernière minute exigée par le ministre de l’Éducation nationale a fait l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux cet après-midi. Sur la plateforme à l’oiseau bleu, enseignants et syndicats expriment leur mécontentement.
Le ministre « pense peut-être que les enseignants eux aussi improvisent », indique Claire Gueville, secrétaire nationale du SNES-FSU, syndicat du second degré. Elle dénonce la communication hâtive via les réseaux sociaux, et le fait de faire la sourde oreille aux « personnels et leurs organisations syndicales ».
@PapNdiaye pense peut-être que les enseignants eux aussi improvisent ! À force de ne jamais écouter les personnels et leurs organisations syndicales, le ministre communique donc par tweet. Le @SNESFSU continue de demander le report des épreuves de spécialité en juin. #Bac2023https://t.co/R3qh7JHljZ
— Claire Guéville (@VilleCG) March 14, 2023
« Waouh on est prévenus 3 jours avant, c’est mieux que les trois quarts des protocoles sanitaires », ironise une enseignante de Physique-Chimie.
Waouh on est prévenus 3 jours avant, c’est mieux que les trois quarts des protocoles sanitaires 🥳 #bac2023https://t.co/1YZ2KYviC8
— Marie-Laure GB (@MarieLaureGB) March 14, 2023
« Une décision et une annonce à l’image du reste de la réforme du lycée… c’est embarrassant d’amateurisme », renchérit un syndicat enseignant d’Île-de-France.
Une décision et une annonce à l'image du reste de la réforme du lycée... c'est embarrassant d'amateurisme !#BacEnJuin
— SUI-FSU, Créteil (@SUIFSU_CRETEIL) March 14, 2023
Au-delà de cette annonce de dernière minute, la communauté éducative a toujours montré son désaccord sur la tenue des examens à cette période de l’année. Depuis l’année dernière, les épreuves de spécialité ont été instaurées en mars. Un choix du ministère depuis la réforme du bac, pour que les notes de ces épreuves soient prises en compte dans les dossiers des lycéens sur Parcoursup. Dès la rentrée 2022, syndicats et enseignants ont exigé un report au mois de juin, comme c’était le cas auparavant.