Happy World Radio Day ! Ce mardi 13 février 2024, on célèbre la journée mondiale de la radio. Avancée technologique majeure du monde contemporain et de la révolution industrielle, la radiodiffusion a plus de 100 ans aujourd’hui. Si la découverte des ondes radio par l’ingénieur allemand Heinrich Rudolf Hertz remonte à 1886, la première retransmission a lieu en 1906, entre l’Angleterre et le Canada.
De nos jours, c’est un moyen de communication qui ne faiblit pas, bien au contraire ! Selon Médiamétrie, fin 2022, la radio a attiré près de 40 millions d’auditeurs dans l’Hexagone. Technicien, animateur, régisseur, journaliste… nombreuses sont les professions qui cohabitent dans ce domaine !
Petite histoire de la radio en France
Avant de vous présenter les métiers liés à la radio, une leçon d’histoire s’impose ! Développées au début du XXe siècle juste après le cinéma, ses premières applications remontent à un événement connu de tous : le Titanic. En 1912, l’opérateur radio du renommé paquebot, Jack Phillips, s’est servi du SOS en morse et a utilisé le signe de détresse pour communiquer. Ce qui est devenu le premier dans l’histoire de la radio.
En France, la première utilisation radiophonique fut établie en 1898 depuis la tour Eiffel. Son inventeur, Gustave Eiffel, y avait installé une antenne. C’est d’ailleurs la radio qui a sauvé le monument parisien. Perçue comme simple objet d’art, symbole de l’Exposition universelle, elle a failli être démontée en 1910. Ainsi, la Dame de fer a joué un rôle décisif : celle d’émetteur et de récepteur d’ondes pendant la Première Guerre mondiale. Grâce à elle, des messages allemands ont pu être captés et décodés, ce qui a permis aux Alliés de remporter la guerre. Dès lors, la Radio Tour Eiffel est née dans les années 1920.
La radio pendant la Seconde Guerre mondiale
Tandis que la radio s’est massivement répandue dans la société, elle va une nouvelle fois se révéler indispensable. Pendant la 2de guerre mondiale, elle est écoutée par 19 millions de personnes. Le conflit se déroule aussi sur les ondes : les stations françaises sont monopolisées par les nazis. Mais la BBC, appelée Radio Londres, diffuse des émissions en français, que la population écoute en cachette.
Le célèbre appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle est retransmis en direct à la radio. Grâce à ce moyen de communication, la population française a pu bénéficier d’informations essentielles pour se protéger au mieux pendant la bataille. Après la guerre, les radios françaises passent sous la tutelle de l’État, afin que ce dernier en garde le contrôle.
À partir des années 1950, la radio poursuit son essor, grâce aux progrès techniques. Les ondes passent sur la bande FM et le transistor sans fil voient le jour. On l’écoute partout : à la maison, en voiture, dans les transports en commun. Avec l’arrivée de la télévision, la concurrence est rude, mais la radio ne faiblit pas.
Des radios pirates aux antennes d’aujourd’hui
Les plus grandes mobilisations en France depuis la Seconde guerre mondiale
Une décennie plus tard, la France fait face à des manifestations étudiantes et du monde ouvrier d’ampleur : Mai 1968. À l’époque, RTL et Europe 1 diffusent depuis l’étranger pour raconter les événements. L’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française) est sous l’égide du gouvernement pour diffuser l'information. À cette époque, les employés décident de faire grève, mais les journalistes sont renvoyés et le gouvernement se sert davantage des ondes pour diffuser leurs informations. Par conséquent, les radios pirates se développent et affluent sur tout le territoire. Elles sont illégales, mais libres de tout contrôle.
En cette période d’expansion de la culture rock et pop, les radios clandestines veulent s’émanciper du monopole étatique. Dans un grenier, une cave, un local abandonné, ces antennes émettent de partout à Paris comme en région : Radio Campus pour les jeunes, Radio Verte pour les écologistes ou encore Radio Riposte, antenne du Parti socialiste. Ce qui déclenche une véritable chasse à l’homme avec les forces de l’ordre. Résultat des courses : des animateurs arrêtés et des locaux saccagés.
En 1981, le socialiste François Mitterrand arrive au pouvoir et met fin au contrôle de l’État. Les radios pirates sont libres et de nouvelles stations sont créées. Parmi elles, des antennes de divertissement en service qui existent toujours aujourd’hui comme RFM, Fun Radio, NRJ, Radio Nova, etc. On recense 2 000 antennes de radio qui émettent dans les années 1980.
La radio à l’ère du numérique : le podcast
Sceptique, l’opinion publique a longtemps cru que la radio disparaîtrait avec l’émergence d’internet, à l’aube du nouveau millénaire. Mais cette dernière s’est réinventée avec les nouvelles technologies, sous l’impulsion de la radio 2.0 : le podcast. Cette diffusion audio sur le web est omniprésente. On la retrouve gratuitement sur les plateformes de streaming de musique comme Spotify, dans les médias (Slate, 20 Minutes, Les Échos…) et sur les smartphones par le biais d’applications dédiées.
Si elle s’écoute désormais sur la toile, depuis 2012, la radio est filmée. On enregistre le studio des émissions d'information ou de divertissement et l’on diffuse des lives vidéos sur le web et de courts extraits sur les réseaux sociaux. Une façon d’engendrer de l’audience supplémentaire, notamment chez les jeunes, d’accroître leur visibilité et de perpétuer cette tradition vieille de plus d’un siècle.
Les métiers de la radio
Derrière la voix que l’on entend sur nos ondes, il y a beaucoup de petites mains. De fait, les métiers de la radio sont variés. C’est une grande équipe qui travaille d’arrache-pied, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Zoom sur ces différentes professions !
Le Chroniqueur/Journaliste radio
Le journaliste radio est le métier central de la radio. C’est ce professionnel que l’on entend le plus souvent quand on l’allume. Aussi appelé Flash-man, ses missions principales sont riches : il analyse et transmet l'information, afin d’informer les auditeurs. Il est chargé de concevoir son programme et de respecter le temps imparti d’une émission ou d’une chronique.
Ses compétences orales doivent être irréprochables. Il doit être un bon orateur, avec une excellente élocution. Il est curieux, organisé, autonome et doit avoir le sens de l’analyse et de la synthèse. Le chroniqueur est à l’aise avec les outils techniques et informatiques. La plupart du temps, dans ses fonctions, il sait aussi s’adapter à la télévision et devenir présentateur dans une entreprise audiovisuelle. C’est le cas de nombreux journalistes radio.
Voici les études qu’il faut suivre pour devenir journaliste radio :
- BUT Métiers du multimédia et de l’internet (MMI) (niveau bac+2)
- École de journalisme, spécialité Radio/TV ou simplement radio ( niveau bac+4 ou bac+5)
- École de communication, comme le CELSA (niveau bac+5)
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L’animateur radio
Ce métier est foncièrement différent du journaliste radio. L’animateur est celui qui présente une émission sur les ondes. Il travaille en direct, de façon spontanée et rapide tout en respectant la ligne éditoriale de son antenne. Ce professionnel doit être sympathique, beau parleur, drôle et un tantinet blagueur. Il n’est pas journaliste, bien que l’on retrouve des similitudes entre ces deux métiers. La différence notable, c’est que le journaliste informe tandis que l’animateur se charge du divertissement. On entend régulièrement ce dernier dans des émissions distrayantes sur des stations comme NRJ,Fun Radio ou encore Skyrock.
Côté études, voici les cursus qu’il faut privilégier :
- Formation animateur radiophonique en école spécialisée (bac+2)
- BTS Métiers de l'Audiovisuel (bac+2)
Si les études sont plus courtes pour devenir animateur radio, il faut en revanche multiplier les stages, les castings et les expériences, afin de se faire connaître du grand public.
Le programmateur radio
Passer un son ou un jingle sur une antenne, cela se travaille ! C’est le rôle du programmateur radio qui est chargé de déterminer les titres qui vont se succéder sur l’antenne.
Sur une radio qui diffuse principalement de la musique comme Chérie FM ou RTL 2 par exemple, il est à l’affût des nouvelles tendances et des goûts du public et va soumettre des playlists à son équipe. Il travaille avec l’animateur pour adapter les titres en fonction de l’actualité ou des thématiques de l’émission, puis avec les labels musicaux pour obtenir les droits de diffusion.
Ses qualités ? Une passion pour la musique, évidemment, mais aussi une culture générale solide dans ce domaine. Il est curieux, ouvert d’esprit et fait preuve de diplomatie.
Pour exercer ce métier, il est possible de se diriger vers un BTS Métiers de l’audiovisuel, option métiers du son ou gestion de production (bac+2), voire une licence professionnelle mention techniques du son et de l’image (bac+3).
Le régisseur/technicien radio
C’est l’organisateur en chef de la station radio. Son travail ? Le régisseur médiatique règle le son de l’animateur, des journalistes et de celui de leurs invités. Sans lui, les problèmes techniques seraient omniprésents. Il mixe, traite et s’occupe de la qualité sonore afin que cela rende bien à l’antenne, sans aucun souci technique. Il s’occupe également d’ouvrir et de fermer les micros.
Dans certains cas, c’est aussi ce professsionnel qui s’occupe des jingles, des extraits musicaux ou encore de lancer la météo. Il connaît bien le traitement sonore et doit gérer les éventuels aléas. Pour cela, il fait preuve de patience, de rigueur. Il connaît les outils techniques sur le bout des doigts.
Retrouvez les formations diplômantes pour devenir technicien radio :
- BTS Métiers de l’audiovisuel (niveau bac+2)
- Licence pro mention techniques du son et de l’image (niveau bac+3)
- Diplôme d’études supérieures des techniques du son (DESTS, niveau bac+3)
- Master ingénierie de l’image et ingénierie du son (niveau bac+5)
- Master réalisation et montage vidéo (niveau bac+5)
Le rédacteur en chef/directeur d’antenne
C’est le métier le plus haut de la hiérarchie d’une équipe de radio. Le directeur d’antenne ou responsable d’antenne dirige la station. C’est lui qui veille à la qualité des programmes, qui établit la ligne éditoriale avec une charte graphique définie. Il choisit aussi les invités à interviewer et ses sujets en fonction de l’actualité ou des tendances du moment. Le rédacteur en chef veille également à la gestion du temps afin que les horaires de chaque programme soient bien respectés. Il a toujours un œil sur la régie, sur la production et la technique pour vérifier que tout se passe bien.
Le directeur d’antenne doit être polyvalent et avoir des compétences managériales. Il doit connaître mieux que personne les fondements de la radio, ses outils techniques, les technologies et les mesures d’urgence. Enfin, il est familier avec les procédures juridiques liées à la diffusion.
Pour devenir responsable, il faut évidemment avoir suivi une formation dans le domaine de l’audiovisuel (avec un BTS ou une licence pro), un Bachelor en production ou dans une école de journalisme. Il faut aussi avoir exercé un certain nombre d’années à la radio en tant que journaliste ou animateur.
Naturellement, la liste n’est pas exhaustive. Chargé de production, chargé du numérique, agent d’accueil ou encore community manager, les métiers de la radio diffèrent beaucoup et évoluent sans cesse. Si vous souhaitez exercer dans ce secteur ou faire du podcast, on retrouve un large éventail de métiers. La radio est encore loin d’avoir formulé sa dernière réplique !