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Lycée professionnel : une réforme en marche, sur fond de contestations 

La réforme du lycée professionnel voulue par le président de la République, débute progressivement, avant d’être mise en place à la rentrée prochaine. Mais les syndicats principaux de l’enseignement professionnel n’ont pas souhaité se joindre aux groupes de travail. 
Mis à jour le / Publié en octobre 2022
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C’était un souhait du président de la République, Emmanuel Macron, pour son deuxième mandat : réformer la voie professionnelle. Une réforme dont il avait annoncé les premiers contours, lors d’une visite dans un lycée professionnel de Vendée en septembre dernier

Une réforme « très progressive » selon le président, qui passerait par une « transformation profonde » du lycée professionnel, qui représente un tiers des lycéens du pays. « Quand on voit qu’on a un tiers de nos lycéens qui passent par le lycée professionnel, notre devoir c’est de le rendre plus fort », expliquait-il. 

La ministre @CGrandjean_ installait ce matin 4 groupes de travail sur la réforme des lycées professionnels.Explications ⬇️

— Ministère Éducation nationale et Jeunesse (@education_gouv) October 21, 2022

Les concertations autour de la réforme du lycée pro ont débuté 

La ministre chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, avec les ministères de l’Éducation nationale et du Travail, a lancé ce vendredi 21 octobre, des groupes de travail pour construire « le lycée professionnel de demain ». Ces groupes sont constitués de représentants et des acteurs de l’enseignement professionnel. 

Il s’agit pour le ministère, d’accompagner les jeunes dans le cadre d’une « réforme structurelle » sur trois objectifs distincts. 

Tout d’abord, il s’agit de réduire le nombre d’élèves décrocheurs. « Il convient à des groupes de travail de trouver des réponses, de la prévention, de la motivation et plus d’engagement des jeunes », indique le ministère. Le second est de favoriser le taux d’insertion professionnelle des jeunes sur le marché du travail. Enfin, le ministère cherche à sécuriser les poursuites d’études dans l’enseignement supérieur. « Lorsqu’ils en éprouvent le besoin, les jeunes doivent être mieux préparés aux études du supérieur, notamment les BTS »

Le gouvernement a également précisé qu’un certain nombre de bacs professionnels seraient fermés, car ils ne répondraient pas aux besoins des entreprises et ne permettraient pas une insertion professionnelle suffisante. De plus, une augmentation du nombre de stages en entreprise est préconisée ainsi que plus d’accompagnement et d’investissement avec les lycées professionnels. La réforme est prévue pour la rentrée 2023.

Des syndicats fermement opposés à la réforme

Le projet de réforme du lycée pro a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines, tant du côté des enseignants que des syndicats. La semaine dernière, des blocus lycéens ont été organisés un peu partout en France pour protester. Les syndicats réclament le retrait de la réforme. Mardi dernier, plusieurs établissements ont été fermés.

Le mardi 18 octobre, la communauté éducative et plusieurs organisations ont rejoint la mobilisation inter-professionnelle dont le syndicat national des personnels du lycée pro (Sneeta-FO), le Syndicat national unitaire de l’enseignement professionnel (Snuep-FSU), le Snep-FSU, CGT Educ’ation et même le syndicat des lycées généraux, le Snes-FSU. Près de 23 % de grévistes dans les lycées professionnels ont participé au mouvement social, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale. 

Les syndicats pointent du doigt l’augmentation du temps des stages en entreprise de 50 % souhaitée par le gouvernement, au détriment de l’enseignement théorique, notamment des matières générales comme le français, les mathématiques ou les langues vivantes. 

« Le projet du président Macron de transformer les lycées professionnels sur le modèle de l’apprentissage constitue un véritable danger pour l’avenir scolaire et professionnel d’un tiers de la jeunesse lycéenne, celle-là même qui concentre le plus de difficultés sociales, économiques et scolaires », stipule le Snetaa-FO, syndicat majoritaire, dans un communiqué.

« La voie professionnelle a subi trois réformes, la dernière datant de 2018. Ces réformes ont amené de profonds changements sans avoir tiré un quelconque bilan », déplore le syndicat.

Appel à une nouvelle mobilisation le 17 novembre prochain

Bien que les premières concertations ont commencé au ministère du Travail pour la réforme du lycée professionnel, les syndicats comme le Sneeta-FO et le Snuep-FSU ne participeront pas à ces réunions. Lors de la première réunion vendredi dernier, la CGT Éduc'action et le Snuep ont indiqué, dans un second communiqué, qu’ils sont « restés dix minutes pour redire la colère des personnels de lycées professionnels et ont quitté la salle »

Ces derniers dénoncent une réforme « imposée de manière autoritaire et pyramidale ». Ils souhaitent que le ministère organise « au plus vite de véritables groupes de travail » avec les syndicats, des organisations de parents d’élèves et les élèves eux-mêmes. L’organisation inter-syndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation, le 17 novembre prochain. 

« On ne peut pas négocier une réforme qui va mettre en danger gravement l’avenir scolaire et l’avenir professionnel de nos élèves », martelait la secrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin, au micro de franceinfo

Réforme du lycée professionnel : « Nous n’allons pas participer » aux concertations avec la ministre déléguée, Carole Grandjean, annonce Sigrid Gérardin, secrétaire générale du SNUEP-FSU, mais « lire une lettre unitaire » et « redire notre opposition farouche à ce projet ». pic.twitter.com/6GZsNyKmDP

— franceinfo (@franceinfo) October 21, 2022

La secrétaire générale demande à réaliser des groupes de travail au sein de l’Éducation nationale, avec le ministre, Pap Ndiaye. « C’est quand même aberrant qu’aujourd’hui, nous n’ayons aucune expression de sa part », expliquait-elle, avant d’ajouter que « les experts de la voie professionnelle », c’est eux. « Nous certifions les diplômes et c’est nous qui connaissons les entreprises de proximité qui prennent nos élèves en stage et parfois les embauchent ».  

Sigrid Gérardin, qui reconnaît la pénurie d’emplois dans certains secteurs, explique que ce sont les conditions de travail qui sont compliquées et que les salaires ne suivent pas. « Les filières doivent évoluer, mais au prisme de l’intérêt général (…) Réfléchissions aux besoins en termes d’intérêt général de la population » et non pour « répondre à des besoins économiques immédiats », a-t-elle affirmé. 

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