La ministre de l’Enseignement supérieur hausse le ton. Dans un communiqué publié lundi 9 octobre dans la soirée, Sylvie Retailleau s’est adressée aux présidents d’universités et aux directeurs d’établissements, après les attaques du Hamas en Israël.
« Nous avons vu ces dernières heures de la part d’associations, de collectifs, parfois d’acteurs de nos établissements, des actions et des propos d’une particulière indécence », indique-t-elle. Elle demande aux facultés de « prendre toutes les mesures nécessaires » afin de « veiller au respect de la loi des principes républicains ».
Nous avons parfois assisté ces dernières heures à des actions et des propos d’une particulière indécence. L’apologie du terrorisme, l’incitation à la haine ou à la violence doivent être sanctionnées.Je le rappelle ce soir dans un courrier aux établissements. pic.twitter.com/ET2iYV7c06
— Sylvie Retailleau (@sretailleau) October 9, 2023
Des propos qui « doivent être sanctionnés »
Face à l’ampleur des attaques en Israël, la ministre alerte sur des « actions ou des propos » indécents de la part de certains collectifs, d’associations ou encore d’établissements d’enseignement supérieur.
« L’apologie du terrorisme, l’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination, sont interdites par la loi et doivent être sanctionnées », martèle Sylvie Retailleau. La ministre rappelle que, en application de l’article 40 du Code de procédure pénale, les chefs d’établissements qui prennent connaissance d’un délit doivent immédiatement le signaler au Procureur de la République.
À l’université Paris-Panthéon-Assas, un maître de conférences suspendu
La lettre de la ministre adressée aux chefs d’établissement survient à la suite des propos indécents tenus par un maître de conférences de droit institutionnel de l’Université Paris-Panthéon Assas, le 9 octobre dernier.
En effet, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), a relaté sur X (ex-Twitter) les paroles qu’aurait prononcé cet enseignant. « Vous êtes en retard, je vais faire comme la rave », aurait-il asséné, en référence au festival de musique psytrance Tribe of Nova qui a viré au cauchemar, il y a quelques jours. 260 personnes y ont trouvé la mort à la suite de tirs et d’explosions du Hamas.
Toujours selon l’UEJF, le maître de conférences aurait tenu d’autres dires inacceptables comme : « Il y a de l’électricité ici, c’est pas comme à Gaza » ou encore « Il faut des rockets pour vous réveiller ? ».
Voici les propos tenus ce matin par un prof de @AssasUniversite :« Vous êtes en retard, je vais faire comme la rave »« Il y a de l’électricité ici, c’est pas comme à Gaza »« Il faut des rockets pour vous réveiller ? »Nous demandons @AssasUniversite@sup_recherche son exclusion.
— UEJF (@uejf) October 9, 2023
Dans le sillage des consignes de Sylvie Retailleau, l’université Paris-Panthéon-Assas a immédiatement réagi. « L’université condamne fermement et sans réserve ces paroles, incompatibles avec les exigences de notre mission d’enseignement », précise la faculté.
L’université a donc décidé de le suspendre. « Après enquête et consultations, l’enseignant concerné a été suspendu à titre conservatoire et temporaire, dans l’intérêt du service ».
Paris-Panthéon-Assas rappelle que « la lutte contre le racisme et l’antisémitisme » est une « priorité » pour la faculté. Tous les propos problématiques ne sont pas tolérés dans l’enceinte de l’établissement.
