L’ISC Paris a dévoilé son plan stratégique pour la période 2025-2030. Le mode d’ordre ? Réinventer. L’établissement n’entend pas seulement se réinventer, mais « réinventer le monde de la business school », pour reprendre les mots de Jean-Christophe Hauguel, le directeur général de l’ISC Paris. Les parcours, les programmes, mais aussi la vision du business de demain sont repensés pour coller à un monde « plus complexe et volatile ».
Faire de l’IA le « système nerveux » de l’école
L’intelligence artificielle, près de 9 entreprises sur 10 l’ont adoptée d’après une étude McKinsey. Les écoles s’alignent sur cette évolution pour préparer les talents de demain. « L’IA est finalement devenue un sujet assez bateau », déclare Pierre Barreaud, le directeur général délégué du campus d’Orléans.
L’objectif ? Intégrer cette technologie non seulement aux opérations internes, pour les collaborateurs, mais également aux programmes pour former des étudiants « IA compétents, IA critiques, IA augmentés ». La pédagogie de l’école centrée sur l’active learning — apprendre par l’action — se renouvelle également grâce à des solutions et des outils IA. Il faut s’attendre à des simulations de business case boostées ou à des feedbacks instantanés, par exemple.
Les étudiants ne seront pas seulement formés à utiliser l’IA, mais à l’utiliser correctement. L’objectif de l’école est de « normaliser et sécuriser les bonnes pratiques ». Comme le souligne Pierre Barreaud, « le risque n’est pas que l’IA se trompe, mais que les étudiants cessent de réfléchir ». Même idée du côté de Coralie Damay, la directrice des programmes : l’IA ne doit pas remplacer les talents. Les futurs professionnels doivent comprendre pourquoi ils y ont recours et quelle valeur ajoutée elle apporte, insiste-t-elle.
L’émotion au centre de la pédagogie des bachelors
L’IA au centre des programmes, oui, mais sans occulter l’humain et l’individuel : c’est le pari de l’ISC Paris. L’établissement revoit ses programmes de bachelors pour que les émotions deviennent des « parties prenantes de l’apprentissage », en plus de la pratique, explique Coralie Damay, la directrice des programmes.
« Vous savez ce qu’on dit : le vélo, ça ne s’oublie pas. Pourquoi ? Parce qu’en apprenant à faire du vélo, on a vécu une expérience et avec elle, de l’émotion », illustre-t-elle. L’idée, c’est qu’en apprenant dans un contexte qui fait appel à nos émotions et passions, les connaissances restent durablement ancrées dans nos esprits.
Plus encore, cette pédagogie augmentée devrait permettre aux étudiants de trouver du sens dans leur parcours et d’être plus engagés, selon la directrice des programmes. « Si l’on arrive à les aider à faire des liens entre ce qu’ils aiment déjà faire et ce qui a du sens pour eux, on sait qu’ils apprendront beaucoup plus », affirme-t-elle.
Des expériences alumni et international repensées
L’ISC Paris développe un nouvel accompagnement pour ses diplômés. Jean-Christophe Hauguel, le directeur général de l’école, part d’un constat : les jeunes diplômés ne travaillent pas immédiatement après leur sortie d’école. Pendant 6 mois ou un an, ils prennent le temps de voyager ou de réaliser d’autres projets.
À venir : « Une plateforme d’e-learning pour ne pas qu’il y ait une coupure nette » de l’apprentissage dès la sortie d’école et durant cette période de « break » de plus en plus adoptée. Cette stratégie entre dans une certitude plus globale qu’entretient l’école, à savoir : « On ne peut pas se reposer sur ce qu’on a appris à l’école. Il faut être capable tout au long de sa carrière de s’adapter à tout ce qui va changer dans les années à venir », explique le directeur général.
Dans cet esprit, l’ISC Paris mise sur la formation continue pour les années à venir. L’école définit plusieurs blocs et niveaux de compétences pour les suivre et les renouveler facilement, même après la diplomation, grâce à du contenu (modules d’e-learning, podcasts, sessions de formation, etc.) gratuit et payant.
Du côté de l’international, pour ses étudiants, l’école développe de nouveaux formats de mobilité : des « learning expeditions » sur de courtes périodes, d’une semaine ou deux. Ce sont aussi des expériences qui seront compatibles avec l’alternance, précise Jean-Christophe Hauguel. « Aujourd’hui, on a 11 partenaires dans le monde qui peuvent accueillir des étudiants, au Bahreïn, au Canada, à Montréal, à New York, à Rabat, à Casablanca, aux Pays-Bas ou encore à Valence en Espagne », explique-t-il.
Un campus parisien rénové et un troisième à venir en région
Pour l’heure, l’ISC Paris compte un campus à Orléans et à Paris. D’ici 2030, il faut s’attendre à une rénovation du campus parisien, voire à un déménagement sur un autre site francilien. L’école annonce aussi l’ouverture d’un troisième campus en région. Si elle ne peut encore dire où, en tout cas, elle dit où ça ne sera pas : « Pas une agglomération où il y a déjà de très nombreuses écoles », acte Jean-Christophe Hauguel.
L’école n’entend pas ouvrir de campus à l’étranger ces cinq prochaines années, mais plutôt développer son réseau d’écoles partenaires dans le monde. Les étudiants peuvent déjà effectuer une partie de leur programme en Chine et à Hong Kong. Bientôt, d’ici 2030, ils pourront aussi étudier dans des écoles partenaires en Afrique, ailleurs en Asie et dans le golfe, notamment pour les executive masters, DBA et masters of science. Enfin, le directeur général vise un effectif total de 3000 étudiants à l’horizon 2030.
