Imposer des quotas
Fixer « par arrêté » des quotas minimums de bacheliers professionnels et technologiques, telle est la demande faite par la ministre de l’Education Nationale aux recteurs d’académies. À l’occasion d’un déplacement sur le thème du baccalauréat professionnel, Najat Vallaud-Belkacem a rappelé que les BTS et DUT accueillent encore trop peu ces étudiants issus de filières non générales.
Ce n’est pas la première fois qu’il est question de quotas puisqu’en 2013, la loi Fioraso sur l’enseignement supérieur et la recherche prévoyait déjà de fixer de manière locale et pour chaque filière des quotas afin de permettre aux bacheliers professionnels et technologiques d’accéder à ces formations.
Un rapport publié en novembre dernier a pourtant mis en évidence une baisse du pourcentage d’admis par rapport à 2013. « Il y a encore aujourd’hui environ six mille bacheliers professionnels qui se retrouvent en première année de licence à l’université alors que leur premier vœu sur APB était une section de technicien supérieur », expliquait alors le ministère pour justifier ces nouvelles consignes.
À noter que le ministère précise que cette formalisation des quotas ne créera pas de « droit opposable », certains bacheliers professionnels ou technologiques ne pourront donc pas faire valoir leur existence en cas de problème d’accès.
Les IUT méfiants
La Fage, syndicat étudiant, a d’ores et déjà réagi à cette annonce de quotas, déclarant : « Cela va permettre de mettre un frein au glissement des publics dans ces formations. [À savoir] des bacheliers technologiques qui se rabattent sur les sections STS faute de places en IUT. Prenant ainsi la place de bacs pro qui se retrouvent in fine en licence générale à l’université ».
Les IUT se montrent plus prudents, à l’image du directeur de l’IUT Robert-Schuman de Strasbourg Bernard Lickel qui explique :« Jusqu’à maintenant le nombre de places réservées sur APB à telle filière ou telle filière était établi localement dans une démarche de concertation avec les IUT.”. En cas de démarche contrainte, il craint « une démotivation des équipes pédagogiques » ainsi qu’une « catastrophe en termes de réussite ».
Dans un communiqué, l’Adiut renchérit : « Il ne suffit pas d’imposer des pourcentages à l’entrée, encore faut-il se donner les moyens de les faire réussir ».