Ces dernières années, les classes préparatoires aux grandes écoles ont peiné à attirer les étudiants. La période de 2018 à 2022 a enregistré des baisses successives des effectifs. La rentrée 2024 représente un tournant pour ces filières, avec un nombre d’inscrits qui repart fortement à la hausse : +5,5 % par rapport à 2023, selon une note du Sies. Cela représente une augmentation de 4 500 étudiants inscrits par rapport à l’année précédente, avec un total de 86 900 élèves.
Cette hausse concerne aussi bien le nombre d’inscrits en première année (+4,9 %) que ceux qui poursuivent en deuxième année (+6,2 %).
Les étudiants qui renouent avec les CPGE viennent des quatre coins de la France. L’effectif d’inscrits en Île-de-France est en augmentation de 6 %. Dans les autres capitales régionales métropolitaines, on enregistre une hausse de 4,1 %. Le reste du territoire n’est pas en reste et enregistre une progression de 6,2 % du nombre d’inscrits en Classe préparatoire aux grandes écoles.
2018-2022 : des années sombres pour les CPGE
En septembre 2018, l’effectif étudiant en prépa était en diminution de 1,6 % par rapport à 2017. Les rentrées 2019 et 2020 ont souffert de baisses d’effectif moins importantes : -0,1 % et -0,2 %. Les années 2021 et 2022 ont été les pires avec -1,8 % et -2,6 % d’élèves inscrits par rapport aux rentrées précédentes. En 2023, on constatait une éclaircie avec un effectif en hausse de 1,5 %.
En 2024 : toutes les filières reprennent du galon
Scientifiques, littéraires, économiques : il existe des CPGE pour tous les goûts et pour l’année 2024-2025, toutes les filières sont au vert. La filière économique est celle qui enregistre la hausse la plus importante de son nombre d’étudiants : +8,3 % par rapport à 2023-2024. C’est également dans cette filière que le boom du nombre de nouveaux entrants (inscrits en première année) est le plus fort.
La filière scientifique est la plus importante en nombre d’étudiants (elle accueille 62 % des étudiants inscrits en CPGE) et elle continue d’attirer. Son effectif progresse de 5,5 % en 2024. La filière littéraire, elle, poursuit sa progression avec un effectif en hausse de 1,8 %. À noter également que la part de femmes augmente dans toutes les filières (scientifiques, économiques et littéraires) de CPGE.
La fin du désamour des jeunes pour les prépas, constaté cette année, est sûrement due - en plus d’autres phénomènes - à une meilleure information des lycéens sur leurs possibilités d’orientation et sur les débouchés des CPGE.
Redoubler sa 2e année : un choix de plus en plus populaire
Les étudiants inscrits en CPGE semblent également plus enclins à tirer le meilleur parti de leur cursus. S’ils bénéficient d’un niveau académique bac+2 après deux années de prépa, c’est un niveau d’études bac+3 qui leur est conféré après trois années de prépa, soit après avoir « redoublé » leur deuxième année.
Cette année supplémentaire peut aussi leur servir à arriver mieux armés aux concours d’entrée qu’ils visent et de multiplier leurs chances d’intégrer l’école de commerce, l’École normale supérieure (ENS), l’école d’ingénieurs, ou la filière sélective universitaire de leur choix.
De plus en plus d’étudiants font le choix de signer pour une troisième année de prépa : +9,6 % en 2024 par rapport à 2023. Cette hausse des troisièmes années parmi les rangs concerne toutes les filières, mais surtout les CPGE économiques (+26 % de redoublants).
