« Accompagner, encourager et conseiller le mieux possible les étudiants qui veulent intégrer une école d’ingénieurs », telle est la volonté de Denis Bertrand, directeur général de l’ESTACA et nouveau président du Concours Avenir. Après 40 ans dans la Marine nationale, Denis Bertrand prend très à cœur sa nouvelle mission. Avec le Concours Avenir, leader des concours post-bac dans le domaine de l’ingénierie, il prétend « donner à notre pays les ingénieurs dont il a besoin et dont il manque en nombre. »
Pour ce faire, plusieurs nouveautés vont voir le jour l’année prochaine. Au menu : l’accès au concours à des profils plus variés et la féminisation des profils.
ECE, EIGSI, EPF, ESIGELEC, ESILV, BUILDERS et ESTACA.
Les femmes en première ligne
Parmi les annonces faites par le Concours Avenir en conférence de presse le mardi 9 décembre 2025 à Paris, certaines se démarquent. Ce qui ressort le plus dans les principaux enjeux du concours commun pour les prochaines années ? Le fait d’attirer davantage de femmes vers les écoles d’ingénieurs.
Lancé l’année dernière par une école membre, l’EPF, le ParityLab va poursuivre son chemin en 2026 pour consolider son existence. Cette voie de recrutement réservée aux femmes vise à pallier un manque incontestable : l’absence d’ingénieurs, notamment avec un « e ». En France, seulement 24 % des ingénieurs sont des femmes et « le taux de femmes en école d’ingénieurs stagne depuis longtemps à 29 % », affirme Emmanuel Duflos, directeur général de l’EPF.
Le Concours Avenir mise donc sur un modèle alternatif et innovant pour attirer davantage les femmes : « ça change des ateliers de sensibilisation qu’on a l’habitude de voir un peu partout », avance Emmanuel Duflos. L’année dernière, 50 places étaient ouvertes et 100 le seront en 2026.
Les 7 écoles vont bientôt regrouper 21 campus en France. Trois nouveaux campus vont voir le jour : ECE Rennes, ECE Marseille et ESIGELEC Poitiers.
Quant à Pascal Pinot, directeur de l’ESILV, il met l’accent sur un tout autre élément pour favoriser l’accès aux femmes aux études d’ingénierie : la disposition des candidates féminines dans les salles d’examen. « Toutes les actions qu’on mène sont basées sur des études scientifiques et, selon une chercheuse anglo-saxonne, les personnes sont plus en confiance lorsqu’elles évoluent auprès d’individus auxquels elles s’identifient et avec qui elles se sentent bien », explique le directeur de l’école d’ingénieurs. Ainsi, le Concours Avenir fait le choix de placer les candidates de manière favorable, « pour voir si la pression sur la performance diminue. »
Un concours qui s’ouvre à tous
Jusqu’à aujourd’hui plutôt sélectif dans ses profils, le Concours Avenir souhaite donner sa chance à tout le monde. Si, avant, il existait les profils violet (spé maths + une autre scientifique), jaune (deux spé scientifiques sans la spé maths) et vert (spé maths + une autre non scientifique), ces deux derniers disparaissent pour donner place aux profils orange (tout autre combinaison de spécialités que maths + spé scientifique) !
Le but ? Simplifier la procédure en minimisant les voies d’accès au concours commun. « Plus aucune doublette de spécialités n’empêche aujourd’hui de rejoindre le processus de sélection », affirme Alexandre Recchia, délégué général du Concours Avenir.
Le Concours Avenir lance un simulateur de grands classés pour permettre aux candidats de voir si leur niveau est en cohérence avec les exigences du concours. Ce simulateur a été conçu de manière à évaluer au mieux les chances des utilisateurs d’accéder au statut de grand classé, qui permet d’être dispensé des épreuves écrites.
Les modalités d’admission pour ces profils orange seront différentes de celles des profils violets. Alors que ces derniers sont recrutés sur dossier et épreuve écrite, les candidats au profil non scientifique seront, quant à eux, évalués à partir de leur dossier et d’un entretien. Il y a même déjà une date pour cet échange avec le jury : le samedi 11 avril 2026.
21 000 euros de bourses
« Le concours souhaite accompagner les candidats boursiers », assure Alexandre Recchia. Et pour témoigner de son soutien envers ces profils, le Concours Avenir va attribuer des bourses dans chacune de ses 7 écoles, à deux étudiants méritants (donc 14 bourses au total). À la clé : 1 500 euros pour les deux meilleurs candidats boursiers intégrés, féminin et masculin.
Le concours Avenir propose trois voies d’accès distinctes :
- AvenirBac : entrée en 1re année (via Parcoursup)
- AvenirPlus : à partir de la 2e, 3e ou 4e année
- AvenirPrépa : pour les étudiants en maths spé
Ces deux profils sont sélectionnés par le concours sur base des résultats des candidats et des données transmises par Parcoursup. Le directeur délégué du concours indique par ailleurs que le nombre de candidats boursiers augmente d’année en année. En 2025, ils sont 476 candidats.






