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5 compétences à développer quand on fait des études de journalisme

Tu rêves d'intégrer une école de journalisme après le bac ? Avant de te lancer, certaines compétences sont indispensables pour exercer ce métier qui fait vibrer des milliers d'étudiants chaque année. On fait le point !  
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© accogliente / Adobe Stock 

« Quand je serai grand, je serai journaliste ». Toi qui as grandi bercé par les génériques des JT de 20h, fasciné par les reporters de guerre en gilet pare-balles ou les enquêtes fouillées de Cash Investigation, tu t'es peut-être imaginé, un jour, de l'autre côté de l'écran.

En grandissant, les formats journalistiques ont changé : Brut, Hugo Décrypte et les autres vidéos d'actu sur Insta ou TikTok sont venus s'ajouter à ta diète médiatique. Mais l'envie, elle, est restée la même : le journalisme te fait de l'œil, et tu te demandes si c'est vraiment un métier pour toi.

Derrière chaque article, reportage et interview, il y a des savoirs-faire bien précis qui s'apprennent et se travaillent. Curiosité, plume, rigueur, aisance relationnelle, maîtrise des outils numériques… Le journaliste d'aujourd'hui doit jongler avec tout ça, souvent en même temps. Pour y voir plus clair, on a posé la question à Sacha Balit, directeur des études de l'EFJ Paris, qui accompagne chaque année des dizaines d'étudiants vers ce métier exigeant. Voici les 5 compétences clés à développer en études de journalisme. 

1/ Cultiver une vraie curiosité pour l'information 

La curiosité, tu vas l'entendre matin, midi et soir si tu te lances dans des études de journalisme. C'est le mot qui revient dans toutes les brochures d'écoles, tous les discours de rentrée ou en cours. La raison ? Si tu n’es pas curieux, tu n'iras pas bien loin dans ce métier. On parle ici de curiosité orientée vers l’info et la compréhension du monde, pas celle qui te fait scroller des heures sur TikTok. « Il faut avoir la curiosité certes, mais la curiosité de l'information », insiste Sacha Balit, directeur des études de l'EFJ Paris.

En école de journalisme, tu vas la muscler au quotidien. Que ce soit en conférence de rédaction, quand on te demande de défendre un angle. Ou bien sur le terrain, quand ton interlocuteur esquive ta question. Cela demande de l'énergie, parfois de l'acharnement et c'est comme ça que tu vas naturellement passer de "je m'intéresse à l'actu" à "je sais poser les bonnes questions".

Pour les professionnels du secteur, voir cette transformation opérer est une vraie source de fierté.« C'est formidable d'avoir cette impression de transmettre. Voir les étudiants s'éveiller, commencer à réfléchir, s'épanouir et de les voir progresser entre le moment où ils arrivent en première année et celui où ils sont diplômés », confie Sacha Balit. Le journalisme, selon lui, est « un contrepouvoir, consubstantiel à la démocratie, au service de l'utilité publique ». Ta curiosité n'est pas juste un trait de personnalité à mettre en avant, c’est le socle du métier.

2/ Apprendre à penser par et contre soi-même

Être curieux, c'est un bon début mais cela ne suffit pas si tu restes enfermé dans tes certitudes. Le journalisme demande autre chose : accepter d'être bousculé, contredit, remis en question, pas seulement par les autres, mais par toi-même aussi.

Pour Sacha Balit, c'est une compétence centrale du métier.« On ne peut pas être un bon interviewer si on ne sait pas porter l'antagonisme», argue-t-il. Si tu n'es pas capable de défendre une position qui n'est pas la tienne, tu passeras à côté de l'essentiel. Des questions trop molles, des réponses convenues et l'interview tourne à vide.

Rassure-toi, cela s’apprend et tu le feras tout au long de tes études. Le directeur des études de l'EFJ Paris insiste sur un point : varier ses sources, tout le temps. « Il faut s'informer sur des médias qui ont des sensibilités différentes, de gauche comme de droite », avertit-il. L'objectif n'est pas de gommer tes opinions, mais de saisir la logique de ceux qui ne partagent pas les tiennes.

Un sujet te met mal à l'aise ? Tu le traites quand même. Une interview avec un interlocuteur avec qui tu n'es pas d'accord ? Tu lui poses tes questions sans jugement. Un angle que tu n'aurais jamais choisi ? Tu le défends en conférence de rédac'. On sait, c’est frustrant, mais formateur. C'est précisément ce qui fait la différence entre celui qui répète ce qu'il sait déjà et un journaliste qui éclaire vraiment le débat.

3/ S'informer quotidiennement et de manière rigoureuse

Varier ses sources, cela va de pair avec des étudiants qui s’informent quotidiennement. À l'EFJ Paris, Sacha Balit ne s'embarrasse pas de questions abstraites pour jauger les candidats à l'entrée. « On pose des questions sur l'actualité récente, ça permet de voir si le candidat s'informe correctement », explique-t-il, avant d’ajouter : « Si on lui demande de citer une actualité récente et qu'il n'en cite aucune, généralement ça ne part pas très bien ».

Les candidats doivent aussi préparer un sujet journalistique en amont de l'entretien. Pas de panique si tu ne maîtrises pas encore tous les codes, c'est normal car tu n'es pas encore formé. Néanmoins, l'exercice en dit déjà long sur ton potentiel. « Ça permet de voir s'ils ont des réflexes : donner des faits, des chiffres, sourcer, être capable de problématiser, trouver un angle. Quand on repère ces éléments, on se dit qu'il y a déjà des réflexes préexistants », précise le directeur de l’EFJ Paris.

Tu l'auras compris, s’informer n'est pas une option ou un plus sur ton CV, c'est une discipline quotidienne qui structure tout le reste. « Si on ne s'informe pas quotidiennement, c'est qu'il y a un problème », pose le directeur des études de l'EFJ Paris. Lire l'actualité chaque matin, suivre les fils d'info dans la journée, comparer le traitement d'un même sujet par plusieurs rédactions le soir, ce sont des habitudes qui s'installent dès les études et finissent par devenir un automatisme. « Il faut que ça devienne une nécessité ». 

4/ Maîtriser l'écriture journalistique, quel que soit le format

Même à l'ère de la vidéo courte et du podcast, l'écriture demeure importante. « L'écrit est à la base de tout », rappelle Sacha Balit. Intervention TV, documentaire, reportage : tout commence par un texte. Sans cette base, tu ne pourras pas structurer l'information.  « On travaille l'écriture journalistique, les nouvelles narrations numériques, le tournage-montage et la radio. Il faut maîtriser tout cela en sortie de cursus », explique le professionnel.

À l'EFJ Paris, les étudiants ont la possibilité de toucher à tous les formats et toutes les spécialités. Journalisme de sport, politique, culturel, judiciaire, santé ou environnement : il y en a pour tous les goûts. L'objectif n'est pas de devenir expert en tout, mais d'avoir les clés pour t'adapter à n'importe quel sujet et n'importe quel support. Le journaliste couteau-suisse, c'est ce que demandent les rédactions aujourd'hui.

Reste que l'outil de base doit être affûté. Le directeur des études le constate année après année : « D'une manière générale, la grammaire, la syntaxe, l'orthographe, la typographie ne sont pas toujours maîtrisées par les élèves en sortant du lycée ». Si c'est ton cas, entraîne-toi dès maintenant : lis, écris et fais-toi relire. Ta formation t'aidera à progresser, mais plus tôt tu t'y mets, mieux c'est.

💡Bon à savoir : le MoJo, une corde essentielle à ton arc

Le journalisme mobile (MoJo) fait partie du bagage de base. Tourner en matériel léger, monter rapidement avec un smartphone, un petit trépied et un micro est aujourd'hui incontournable, boosté par l’essor du smartphone et de l’info en continu. « Aujourd'hui, à part quelques résistances dans certaines grandes rédactions parisiennes, il n'y a pas une rédaction en France qui n'utilise pas ce format », observe Sacha Balit.

5/ Utiliser les outils numériques et l'IA avec esprit critique

L'intelligence artificielle s'invite déjà dans les rédactions. Transcription, traduction, aide à l'écriture : ces outils font gagner du temps, notamment pour enquêter et aller sur le terrain. Encore faut-il apprendre à les utiliser avec recul. « L'IA hallucine encore dans 30 à 40 % des cas », rappelle Sacha Balit. « Il faut pouvoir passer derrière, relire, réécrire ». Sur ce point, tu ne seras pas laissé sur le carreau, car ce sont des thématiques incluses dans les cours.

Quid de l'écrit ? Le directeur des études de l'EFJ Paris se veut rassurant : « Tant qu'on ne nous aura pas démontré le contraire, je ne vois pas l'importance de l'écrit diminuer avec l'IA. ». Avant, les jeunes journalistes passaient souvent par le « desk » des rédactions, à écrire des brèves à partir de dépêches AFP, un exercice très répétitif qui forgeait les bases du métier.

Aujourd'hui, c'est l'IA qui s'en charge de plus en plus, ce qui libère du temps pour d'autres tâches. Ce qui ne change pas, en revanche, c'est qu'il faut toujours quelqu'un de compétent pour vérifier ce qui sort de la machine, reformuler quand c'est bancal ou donner du sens quand il n'y en a pas.

Autre compétence clé : savoir repérer les contenus manipulés. Deepfakes, images truquées, fausses informations ; tu seras sensibilisé à tous ces aspects dès ton entrée en formation. « On attire leur attention très tôt pour qu'ils perdent d'éventuelles mauvaises habitudes : croire tout ce qu'ils voient ou lisent », explique Sacha Balit. Les cours de fact-checking peuvent ensuite déboucher sur de l'investigation web : analyse de photos, vidéos, localisations, etc.

D'ailleurs, de plus en plus de rédactions – Checknews pour Libération et “Le Vrai du Faux” pour franceinfo, par exemple – se dotent de leurs propres cellules de vérification car ces compétences sont devenues essentielles dans le métier. Le mot de la fin : devenir journaliste, ça ne s'improvise pas, ça s'apprend. Le reste, c'est à toi de l'écrire.

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